mercredi, avril 24

Qu Dongyu, premier chinois élu à la tête de la FAO

Ce 23 juin, Qu Dongyu, biologiste et vice-ministre de l’Agriculture en Chine, 55 ans, a été élu à la tête de l’Agence des Nations unies qui lutte contre la faim dans le monde, la FAO. Qu Dongyu succède au Brésilien José Graziano da Silva, qui a exercé deux mandats.

Qu Dongyu a remporté dès le premier tour, avec 108 voix, l’élection pour un mandat de quatre ans à la direction de la l’organisation onusienne. Ce dernier faisait face à la candidate de la France et de l’Union européenne, Catherine Geslain-Lanéelle, qui n’a obtenu que 71 votes, et le candidat géorgien, Davit Kirvalidze, 12.

« C’est une date historique, un nouveau tremplin » pour l’agriculture et l’alimentation dans le monde, a déclaré le nouvel élu, qui a promis de « tout faire pour être impartial et neutre« . Ce dernier a assuré qu’il allait être « dans le concret » pour lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde.

Soulignant qu’il fallait « réformer » la FAO, il a souhaité en « faire une FAO nouvelle, plus jeune et plus dynamique« . Dans son discours, Qu Dongyu avait proposé d’attirer plus de moyens financiers venant du privé pour développer les secteurs agro-alimentaires, notamment ceux des pays en développement.

Il a également évoqué des coordinations possibles, tant avec le géant chinois de la distribution Ali Baba qu’avec la Banque Mondiale basée à Washington, ou encore la fondation américaine Bill and Melinda Gates, très impliquée dans la recherche agronomique en Afrique.

D’après des sources diplomatiques, citées par l’Agence France Presse, la Chine aurait mené « une campagne agressive« , sur fond de rumeurs selon lesquelles certains pays membres de la FAO auraient vu leurs arriérés de paiement au budget ou des dettes être effacé avant le scrutin. Aucun commentaire n’a été fournit par la FAO ni la délégation chinoise.

« La Chine attache traditionnellement une grande importance aux questions économiques et sociales et aux affaires de développement à l’ONU. Mais l’alimentation est une de ses priorités. Dans ce contexte, alors que l’autre organisation du secteur – le Programme alimentaire mondial (PAM) – est de facto une chasse gardée américaine, la FAO est attractive pour la Chine »

Manuel Lafont Rapnouil, analyste au Conseil européen des relations internationales (AFP)