lundi, avril 22

Réinventer les relations commerciales et d’investissement entre l’Afrique et la Chine – 2

Retrouvez la suite de l’analyse de Paul Frimpong sur les relations entre la Chine et l’Afrique et la manière dont elles peuvent être réinventées afin de profiter à toutes les parties. 

Financement des infrastructures

La Chine a fait plus d’investissements en Afrique que les huit principaux prêteurs suivants réunis.

Des dépenses d’infrastructure importantes sont nécessaires pour que l’Afrique réalise son plein potentiel et stimule le commerce entre ses pays membres.

La construction d’infrastructures en Afrique est essentielle pour promouvoir la croissance économique et élever le niveau de vie des Africains. Il apporte une contribution substantielle à l’avancement de l’humanité, à la réduction de la pauvreté et à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).

Plus de la moitié des augmentations récentes de la croissance économique en Afrique sont attribuables aux investissements dans les infrastructures, et ils ont le potentiel d’apporter une contribution encore plus importante.

Les principaux goulots d’étranglement des infrastructures du continent sont depuis longtemps identifiés comme étant l’énergie, l’eau, l’assainissement, les télécommunications et les transports. Avec 30 pays régulièrement confrontés à des coupures de courant et un peu plus d’un tiers des Africains ayant accès à l’électricité, la plus grande préoccupation du continent en matière d’infrastructure reste la fourniture d’énergie.

L’Afrique doit maintenant investir dans ses infrastructures à un rythme de 130 à 170 milliards USD par an, avec un déficit financier de 68 à 108 milliards USD d’ici 2018. (BAD 2018).

La Chine a activement été au centre du financement des infrastructures à travers le continent, aidant les pays africains à construire un grand nombre de projets d’infrastructure au fil des ans.

En 2012, la Chine s’est hissée au premier rang des investisseurs étrangers en Afrique. Ses investissements dans les infrastructures ont totalisé 13 milliards de dollars, la Banque mondiale venant en deuxième position avec environ 4 milliards de dollars.

La Chine continue de montrer la voie

Selon une étude du Center for Global Development, un groupe de réflexion américain, les deux principales banques de développement étrangères chinoises ont investi 23 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure sur le continent entre 2007 et 2020.

Cela représente 8 milliards de dollars de plus que les contributions combinées des huit autres principaux prêteurs, dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et les banques de développement américaines et européennes.

Repenser le partenariat

Les chiffres du titre parlent d’eux-mêmes. Cela montre à quel point les investissements chinois ont été agressifs en Afrique dans divers secteurs et à quel point il est important pour eux d’établir une relation d’égalité et d’avantages mutuels avec les nations africaines.

L’aspect le plus intrigant est que les Africains eux-mêmes sont sur leurs gardes et se demandent si le partenariat entre la Chine et l’Afrique a été positif.

Malgré l’expansion du commerce entre la Chine et l’Afrique, le continent reste l’un des plus petits partenaires commerciaux de la Chine, ne représentant qu’environ 4% du commerce global de la Chine. Il existe un potentiel important pour le continent d’augmenter considérablement ses exportations vers la Chine tout en réduisant son déficit commercial.

De nombreux pays africains font des efforts pour combler ce déficit. Par exemple, le Rwanda et l’Éthiopie augmentent leurs exportations vers la Chine en y attirant des clients du commerce électronique grâce à des stratégies de marketing innovantes. Le Kenya développe également un marché en ligne pour la vente de produits agricoles. La Chine veut importer plus de produits d’Afrique, notamment agricoles.

Afin de repenser les partenariats commerciaux et d’investissement et de libérer tout le potentiel de la coopération, les décideurs africains doivent déployer des efforts délibérés et concertés dans toutes les tailles économiques et tous les secteurs.

Il est évident que la Chine restera un partenaire commercial important pour l’Afrique au cours des prochaines décennies. L’Afrique devrait envisager des moyens de maximiser cette relation afin de stimuler la croissance économique et le développement, de réduire la pauvreté et de réduire le chômage des jeunes.

Les pays doivent développer une politique chinoise globale, qui couvre les tactiques d’engagement au-delà de la simple sécurisation des ressources naturelles.

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