jeudi, avril 4

Une campagne de « spamouflage » venant de Chine viserait les dirigeants canadiens

Le Canada a déclaré qu’une campagne de « spamouflage » liée à la Chine visait les législateurs et le Premier ministre Justin Trudeau.

Le gouvernement canadien a annoncé avoir détecté une campagne de « spamouflage » (camouflage de pourriels) liée à la Chine. Des robots ont diffusé des messages de désinformation et de propagande sur les comptes de médias sociaux de membres du Parlement, dont le Premier ministre Justin Trudeau.

« À partir du début d’août 2023 et à avec une ampleur croissante pendant la longue fin de semaine de septembre, un réseau d’ordinateurs zombies a laissé des milliers de commentaires en anglais et en français sur les comptes Facebook et X/Twitter de députés fédéraux canadiens », a indiqué le communiqué du ministère canadien des affaires étrangères. .

« La campagne a ciblé des dizaines de députés de tous les horizons politiques et de plusieurs régions géographiques du Canada, y compris le premier ministre, le chef de l’opposition officielle et plusieurs membres du Cabinet », a précisé le document.

Les messages comprenaient des accusations de violations criminelles et éthiques à l’encontre des députés, une affirmation selon laquelle les incendies de Hawaï étaient causés par une « arme météorologique » secrète de l’armée américaine, ainsi que des vidéos truquées.

De plus, le communiqué du ministère a indiqué que « ces pourriels prétendaient qu’un critique du Parti communiste chinois au Canada avait accusé les députés visés d’infractions criminelles et de manquements à l’éthique. La campagne de spamouflage comprenait également l’utilisation de vidéos hypertruquées, c’est-à-dire modifiées numériquement par l’intelligence artificielle (en anglais deepfake), qui ciblaient ces députés ».

Des milliers de commentaires de ce type, en anglais et en français, ont été publiés sur les comptes Facebook et X des députés, et le gouvernement a collaboré avec les plateformes pour faire supprimer les réseaux de robots.

« La manipulation de l’information et l’ingérence étrangère portent atteinte à la démocratie canadienne et à la capacité de la population canadienne d’exercer ses droits et libertés sans intimidation. L’opération de désinformation pourrait décourager des députés et compliquer l’exercice de leurs fonctions, en plus de dissuader à la fois les députés et les communautés de la diaspora chinoise au Canada de s’exprimer sur les questions qui les concernent », a indiqué un rapport du ministère des affaires étrangères sur l’incident.

Les relations entre la Chine et le Canada sont devenues glaciales dès la fin de l’année 2018 lorsque la police canadienne a arrêté la fille et directrice financière du géant Huawei. Peu de temps après, Pékin a arrêté deux Canadiens pour espionnage. Les trois ont depuis été libérés.

Ottawa a également accusé la Chine de tenter de s’ingérer dans ses affaires par le biais de divers stratagèmes, notamment des postes de police illégaux et le ciblage de législateurs. La Chine a fermement démenti toutes ces allégations.

Lire aussi : Le Canada accuse la Chine d’ingérence dans les élections canadiennes

En septembre, le gouvernement Trudeau a annoncé l’ouverture d’une enquête publique indépendante sur les allégations de tentatives d’ingérence de la Chine, de la Russie et d’autres pays.

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