mardi, avril 2

Washington dénonce la « nouvelle tyrannie » de la Chine

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a appelé « le monde libre » à « triompher » de la « nouvelle tyrannie » incarnée selon lui par la Chine, après la fermeture du consulat chinois à Houston décrit comme « une plaque tournante de l’espionnage ».

« La Chine d’aujourd’hui est de plus en plus autoritaire à l’intérieur du pays, et plus agressive dans son hostilité face à la liberté partout ailleurs », a déclaré Mike Pompeo, en Californie lors d’un discours dont la tonalité rappelait la Guerre froide avec l’Union soviétique.

Le chef de la diplomatie américaine a lancé de nombreuses attaques violences contre la Chine et le président Xi Jinping, qu’il a accusé d’être un « adepte sincère d’une idéologie totalitaire en faillite », en faisant référence uniquement à ses fonctions de « secrétaire général » du Parti communiste chinois.

Le discours devait détailler la stratégie du président Donald Trump face à la Chine, présenté comme une « menace » ou un « danger ». Mike Pompeo est intervenu au lendemain de l’annonce de la fermeture du consulat de Chine à Houston, au Texas. Cette décision américaine a franchit un nouveau pallier dans l’escalade sans précédent entre la Chine et les Etats-Unis.

De son côté, la Chine a dénoncé une « calomnie malveillante », assurant que des représailles allaient être prises contre cette décision inédite depuis l’établissement de relations diplomatiques en 1979.

« Nous avons fermé le consulat de Chine à Houston car c’était une plaque tournante de l’espionnage et du vol de propriété intellectuelle », a déclaré Mike Pompeo, sans expliquer les faits reprochés à ses diplomates.

Autre signe de la tension entre la Chine et les Etats-Unis, la police américaine soupçonne une chercheuse chinoise, accusée d’avoir dissimulé ses liens avec l’armée chinoise, pour obtenir un visa américain. Elle se serait réfugiée au consulat de Chine de San Francisco dans le but d’échapper à son arrestation.

Le secrétaire d’État mène une charge virulente contre la Chine depuis plusieurs mois. Il a plus généralement accusé les chinois de « voler » de « précieux secrets commerciaux » aux Américains.

Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi serre la main du secrétaire d’État américain Mike Pompeo en octobre 2018

Mike Pompeo avait choisi la bibliothèque présidentielle Richard Nixon à Yorba Linda pour formuler une critique acerbe contre la Chine. Ce lieu est semble-t-il symbolique, car Mike Pompeo tient à acter l’échec de la stratégie engagée il y a plus de 40 ans par l’ex-président républicain. En effet, Richard Nixon avait entamé le dialogue avec la Chine, en espérant que son intégration au sein de la communauté internationale favorise son tournant démocratique.

Ce « vieux paradigme » ne « marche tout simplement pas », a assuré le secrétaire d’État, qui a assuré que « l’heure est venue pour les nations libres de passer à l’acte » contre la Chine, appelant de ses voeux « une nouvelle alliance des démocraties ».

L’objectif de l’administration Trump est de faire « changer d’attitude » la Chine. Selon Mike Pompeo, « si nous nous inclinons maintenant, nos petits-enfants pourraient être à la merci du Parti communiste chinois, dont les actes constituent le premier défi du monde libre ».

Pour lui, Xi Jinping « n’a pas vocation à semer éternellement la tyrannie en Chine et à l’étranger, à moins qu’on le laisse faire ». Mike Pompeo a multiplié les références à la Guerre froide, exhortant le reste du monde à « choisir son camp » entre « la liberté et la tyrannie ».

Ce dernier a estimé qu’il ne s’agissait pas de revenir à « l’endiguement » (ou « containment ») mit en place contre l’URSS, car « la Chine communiste est déjà chez nous ». Il a rejeté la doctrine de « faire confiance mais vérifier » défendue par ex-président républicain, Ronald Reagan, face à Moscou, suggérant de « se méfier, et vérifier ».

Pour Mike Pompeo, « nous devons parler et donner du pouvoir au peuple chinois », estimant que la Chine redoutait « les opinions » de ses concitoyens « plus que tout adversaire étranger ».

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