vendredi, avril 19

Arrestation formelle des deux canadiens détenus

La crise diplomatique entre Beijing et Ottawa s’accentue, depuis que la justice chinoise a annoncé le placement formel en état d’arrestation des deux Canadiens détenus depuis décembre.

Soupçonnés d’espionnage en lien avec des «secrets d’État», Michael Kovrig, un ancien diplomate auparavant en poste à Beijing, et le consultant et homme d’affaires, Michael Spavor, spécialiste de la Corée du Nord, ont été interpellés fin 2018.

«Le Parquet chinois a effectivement validé leur récente arrestation, conformément à la loi», a indiqué lors d’une conférence de presse régulière Lu Kang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Dans un communiqué officiel, le ministère canadien des affaires étrangères a indiqué que « le Canada condamne fermement leur arrestation arbitraire, comme nous avions condamné leur détention arbitraire le 10 décembre ».

Selon les autorités chinoises, « Michael Kovrig est suspecté du crime d’avoir recueilli des secrets d’État et des renseignements à destination de l’étranger. Michael Spavor est suspecté du crime d’avoir volé et transmis illégalement des secrets d’État à destination de l’étranger ».

Les deux hommes avaient été interpellés quelques jours après l’arrestation par la justice canadienne, à la demande de la justice américaine, de la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng Wanzhou.

Washington exige l’extradition de Meng Wanzhou vers les États-Unis, où elle est accusée de complicité de fraude, dans le but de contourner les sanctions contre l’Iran. Son arrestation a ouvert une crise diplomatique sans précédent entre Ottawa et Beijing.

La justice chinoise traite discrètement les affaires touchant à la sécurité nationale, mais une «arrestation» indique que des preuves jugées suffisantes ont été accumulées contre la personne détenue.

La Chine n’a jamais révélé publiquement où les Canadiens étaient détenus. Ils se sont vu refuser l’accès à un avocat. Mais ont cependant droit à des visites consulaires mensuelles.

Selon le quotidien Globe and Mail, les deux hommes ont d’abord été retenus dans un endroit secret. Mais la mise en état d’arrestation a automatiquement entraîné leur transfert dans un centre de détention en bonne et due forme.