mardi, mars 26

Auparavant tempéré, le fondateur de Huawei déclare «la guerre» à l’Occident

Ren Zhengfei, fondateur de Huawei a comparé la décision du gouvernement britannique d’autoriser la société à développer son réseau de téléphonie mobile 5G au «succès de la bataille de Stalingrad qui a marqué un tournant ayant remodelé le paysage mondial», selon le Wall Street Journal.

Une véritable guerre économique et commerciale fait rage entre les États-Unis et la Chine, dont le géant chinois de la technologie Huawei en est devenu un enjeu. La compagnie semble désormais avoir adopté un vocabulaire belliqueux, selon le Wall Street Journal.

Une note de service a été diffusé dans la quelle le fondateur de la société, Ren Zhengfei a comparé le succès de Huawei au Royaume-Uni de «succès de la bataille de Stalingrad qui a marqué un tournant ayant remodelé le paysage mondial».

Se référant à une déclaration qui aurait été confirmée par deux responsables de Huawei, le média américain affirme que, lors d’une visite à l’entreprise du géant chinois à Hangzhou, Ren Zhengfei a lancé aux employés de se guider sur Google et «d’aller de l’avant, tuant au fur et à mesure, pour créer une traînée de sang».

Cette visite s’est tenue environ un mois après l’arrestation de la fille de Ren Zhengfei, Meng Wanzhou, au Canada en 2018. Sa fille risque actuellement d’être extradée aux États-Unis pour violation des sanctions commerciales américaines.

Lire aussi : La requête de la dirigeante de Huawei, Meng Wanzhou, rejetée

Quelque jours plus tard, alors qu’il se trouvait sur un campus Huawei à Wuhan, Ren Zhengfei a annoncé aux employés que «l’entreprise était en état de guerre». Le journal américain cite également un mémorandum rédigé par la directrice des affaires publiques de Huawei, Catherine Chen.

«M.Ren nous a indiqué la bonne voie à suivre, qui est d’adopter une mentalité occidentale pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés sur les marchés occidentaux», aurait-elle déclaré.

Dans cette même note, un plan en trois volets prévoit d’interagir avec les médias internationaux, de lutter pour l’autorisation d’entrée sur les marchés et de dépenser de l’argent pour le savoir-faire. «Ne poussez pas trop fort, mais faites toujours passer nos messages», a souligné Catherine Chen.

Le gouvernement britannique avait annoncé fin janvier que le Royaume-Uni autorisait l’accès d’équipementiers télécoms «à risque» comme Huawei à ses réseaux 5G, sans pour autant mentionner la société chinoise.

Lire aussi : Londres autorise la participation de Huawei à son réseau 5G

Le président américain Donald Trump avait interdit l’usage de produits Huawei aux sociétés américaines, placé le géant chinois sur une liste noire commerciale et lancé une campagne mondiale pour l’évincer du marché 5G.

D’ailleurs, Washington a appelé de nombreux pays, notamment européens, à ne pas utiliser les infrastructures Huawei pour le déploiement du nouveau réseau 5G. Les autorités américaines ont également décidé de limiter la capacité de fabrication de puces du géant chinois.

Huawei, qui est le premier équipementier télécoms au monde, a été mis en cause par l’administration Trump, qui considère que Huawei espionne pour le compte du gouvernement chinois. Les États-Unis accusent également Huawei d’avoir volé des secrets commerciaux, mais Beijing et la société rejettent ces allégations.

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