mercredi, mars 27

« Avoir un certain degré de prudence » vis-à-vis de Huawei

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a appelé son gouvernement à faire preuve « de prudence » et à réfléchir avant de permettre Huawei de développer la 5G au Royaume-Uni.

« Nous avons raison d’avoir un certain degré de prudence vis-à-vis du rôle des grandes entreprises chinoises en raison du degré de contrôle que l’État chinois est en mesure d’exercer sur elles« , a déclaré Jeremy Hunt au Daily Telegraph.

Le 23 avril, la Première ministre, Theresa May, avait donné son feu vert au géant chinois des télécoms, Huawei, pour participer au déploiement au Royaume-Uni du réseau 5G, future génération ultrarapide de l’internet mobile.

« Cela ne veut pas dire que (le) rôle (de ces entreprises) est automatiquement malveillant », a toutefois souligné Jeremy Hunt, ajoutant qu’il y a « des points comme la loi de 2017 qui dispose que toutes les entreprises chinoises, quel que soit leur actionnariat, doivent coopérer avec les services de renseignements chinois en toute occasion ».

Pour ce dernier, il faut « soupeser très attentivement » certains éléments avant toute décision finale, qui devrait être rendue officielle d’ici le mois de juin.

Huawei est soupçonné d’espionnage pour le compte du gouvernement chinois par les Etats-Unis, qui l’ont exclu du déploiement de la 5G sur leur sol. Depuis, Washington tente de convaincre ses alliés occidentaux de rejetter la compagnie chinoise, qui nie ces accusations.

De son côté, l’ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Liu Xiaoming, a encouragé le Royaume-Uni à « prendre une décision indépendante, fondée sur ses intérêts nationaux », dans une tribune publiée dans The Sunday Telegraph.

« Les préoccupations concernant la sécurité sont compréhensibles », a-t-il estimé. La 5G, en tant que technologie « nouvelle« , n’est « pas parfaite et doit encore être améliorée ». Mais « les risques doivent être pris au sérieux », et peuvent être « gérés » si « les entreprises et les pays collaborent« , a-t-il assuré.

D’après le quotidien The Telegraph, Londres avait autoriser un accès limité à Huawei, qui ne serait pas impliqué dans le coeur du réseau mais sur des antennes. Ce feu vert aurait été donné le 23 avril, lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale (National Security Council, NSC), composé de ministres et de hauts responsables de la sécurité, et présidé par Theresa May.

La Première ministre aurait validé la participation de Huawei, malgré les réserves affichées par plusieurs membres du gouvernement, dont Jeremy Hunt, le ministre de l’Intérieur Sajid Javid, celui de la Défense, Gavin Williamson, et celui du Commerce International, Liam Fox.