jeudi, avril 18

Chine-Burundi, une relation de compromission

Les relations sino-burundaises sont « dominées par beaucoup de consensus importants dans les différents domaines de coopération bilatérale et multilatérale », a déclaré à Bujumbura, le ministre assistant des affaires étrangères de Chine, Chen Xiaodong.

Une visite pour consolider les accords signés

Ce dernier a réalisé une visite de deux jours (9-11 décembre) dans le cadre du « suivi et mise en œuvre d’un accord instituant des consultations bilatérales entre le ministère burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale et le ministère chinois des Affaires étrangères ». 

rencontre le Vice-président Li Yuanchao et le président burundais, Pierre Nkurunziza, en mai 2017

L’agenda de la délégation chinoise prévoyait que cette dernière soit reçue en audience par de hautes autorités burundaises, au premier rang desquelles Pierre Nkurunziza, président de la République et chef du gouvernement. Le ministre burundais des relations extérieures et de la coopération, Alain-Aimé Nyamitwe, a signé cet accord le 15 mars à Beijing, au côté du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

D’ailleurs, « les échanges très approfondis relèvent justement des acquis de cette visite couronnée d’un grand succès, effectuée en mars dernier en Chine par le ministre Alain-Aimé Nyamitwe », a précisé Chen Xiaodong.

Ce dernier a rappelé les propos de Wang Yi, qui assurait que désormais, « les peuples burundais et chinois, via leurs gouvernements respectifs, sont unanimes sur la nécessité de consolider davantage les relations bilatérales sino-burundaises, de promouvoir la confiance politique mutuelle et de multiplier les échanges humains ».

Modernisation de l’aéroport de Bujumbura

« A ce jour, la Chine et le Burundi ont déjà mis en œuvre beaucoup de projets de coopération. Pour les prochaines étapes, les deux pays ont intérêt à élargir ces projets. En plus, la Chine continuera à accorder au Burundi des aides et des assistance dans la mesure du possible », a réaffirmé Chen Xiaodong. Parmi ces projets, la modernisation de l’aéroport international de Bujumbura, prenant place à la construction d’une nouvelle plateforme aéroportuaire, faute de fonds suffisants.

La seule plateforme aéroportuaire de Burundi a été agrandie dans les années 1980, mais peu d’investissements ont été consentis depuis pour la moderniser. Face à la forte hausse du trafic passagers, les autorités veulent réhabiliter de l’aire de mouvement, dont les pistes d’aviation, les voies de circulation et le parking avions, ainsi que construire et équiper une nouvelle tour de contrôle et un nouveau terminal passagers.

Pour cela, « le gouvernement pourrait recourir à un crédit concessionnaire à taux préférentiel moyennant une assistance technique offerte par l’entreprise China Communications Constructions Company Ltd (CCCC) et une assistance financière offerte par le gouvernement chinois à travers la Convention de financement à signer avec EXIM BANK de la Chine », a déclaré Philippe Nzobonariba, secrétaire général et porte-parole du gouvernement.

Un nouveau palais présidentiel

Chen Xiaodong a souligné que les entretiens entre les deux délégations ont fait naître « beaucoup de consensus » sur la coopération dans les affaires internationales et régionales. De son côté, l’assistant du ministre burundais des relations extérieures et de la coopération internationale, l’ambassadeur Bernard Ntahiraja, a souligné que les relations bilatérales étaient « excellentes » depuis leurs mises en place le 21 décembre 1963.

Concernant la coopération économique, Bernard Ntahiraja a salué l’appuie de la Chine sur plusieurs projets au Burundi, dont le projet de construction du barrage hydroélectrique de Ruzibazi permettant d’augmenter la capacité énergétique du Burundi et le projet de construction du palais présidentiel.

« Ce projet de palais présidentiel évolue très bien, et nos partenaires chinois ont réitéré leur soutien, promettant de continuer jusqu’à ce que ce projet aboutisse », a-t-il commenté. Selon les prévisions, l’inauguration officielle de ce palais est prévue au premier trimestre de l’année prochaine.

Pour le président Pierre Nkurunziza, « la Chine est restée l’ami fidèle du Burundi même pendant les moments difficiles que le pays a traversés« . Ce dernier a souligné plusieurs œuvres de la Chine qui constituent « des monuments vivants qui marquent l’histoire de notre pays. Ce sont entre autres le palais présidentiel en construction, les hôpitaux, les centrales hydro électriques, les écoles secondaires et universitaires ».

Deux secteurs : la santé et l’éducation

En matière sociale, Bernard Ntahiraja a indiqué que « la Chine est en train d’aider le Burundi à travers des nombreux étudiants burundais qui sont en train de poursuivre leurs études universitaires en Chine, ou via des stages de formation à l’intention des fonctionnaires burundais à des fins de perfectionnement professionnel ».

Dans le secteur de la santé, l’ambassadeur burundais a salué l’implication des chirurgiens chinois dans leurs interventions régulières au Burundi pour opérer la cataracte, permettant ainsi à de « nombreux burundais mal voyants« , de recouvrer la vue dans le cadre du projet de coopération sanitaire sino-burundais « Marche vers la lumière ».

Le gouvernement burundais apprécie également la « très forte visibilité de coopération chinoise » dans le domaine sanitaire, a-t-il poursuivi. Pour conclure, Bernard Ntahiraja a indiqué qu’en définitive, « lors de nos entretiens avec cette délégation chinoise, ça aura été une occasion de faire un tour d’horizon sur la coopération sino-burundaise à l’aube du nouvel an 2018 à travers notamment le passage en revue des différents types de coopération bilatérale ».

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