jeudi, avril 25

E-Commerce, Washington fait tout pour contrer la Chine

La présence de la Chine dans la région indo-pacifique gênent les Etats-Unis qui ont entamé un lobbying pour convaincre les pays de la zone de rejoindre l’accord qu’ils élaborent sur le commerce numérique.

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Selon le quotidien français Les Échos, la question de ce XXIème siècle est de savoir « comment réglementer le commerce électronique et le monde numérique qui ne cessent de s’étendre ».

Les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne représentent à eux trois 80 % du commerce électronique transfrontalier. Officiellement, 80 pays négocient difficilement depuis 1998 un accord plurilatéral sur le sujet sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

En effet, lors de la deuxième Conférence ministérielle, en mai 1998, les Ministres, reconnaissant que le commerce électronique mondial s’accroissait et créait de nouvelles possibilités d’échanges, ont adopté la Déclaration sur le commerce électronique mondial.

Cette déclaration prévoyait l’établissement d’un programme de travail sur le commerce électronique, qui a été adopté en septembre 1998. Le Conseil général examine périodiquement ce programme sur la base des rapports présentés par les organes de l’OMC chargés de le mettre en œuvre. Les Ministres examinent eux-aussi régulièrement le programme lors des conférences ministérielles de l’OMC.

À l’occasion de la réunion du sommet de l’APEC , Washington a tenté d’imposer son avis auprès des pays de la zone indo-pacifique, dans le but de contrer la présence et les ambitions de la Chine. Cette offensive américaine a été accueillie avec prudence dans la région.

L’accord envisagé par les Etats-Unis est cours en d’écriture. Le texte viserait à définir des normes pour l’économie numérique, notamment des règles sur l’utilisation des données, sur la facilitation du commerce et sur le régime des droits de douane des transactions effectuées électroniquement.

Ce partenariat pourrait concerner de nombreux pays de l’accord commercial Asie-Pacifique conclu en 2020 par onze pays après le départ des Etats-Unis du projet, en 2017.

Le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Singapour pourraient être tentés de rejoindre l’initiative américaine du président américain Joe Biden.

Cependant, d’autres pays de la région ne veulent pas participer à un projet contre la Chine, alors que les géants technologiques chinois sont profondément ancrés dans la région. En effet, Alibaba, Tencent ou encore Huawei ont largement investi dans la zone indo-pacifique.

«Le matériel, les logiciels et les réseaux chinois sont tellement omniprésents dans la région indo-pacifique qu’il sera très difficile d’appliquer des normes occidentales pour encourager un cyber-domaine libre et ouvert», a déclaré à Bloomberg, Alexander Neill, consultant en risques géopolitiques et sécurité, affaires étrangères et défense pour la région Asie-Pacifique.

États de l’APEC

Les pressions américaines pour dissuader les pays de la région d’utiliser Huawei et d’exclure les entreprises et les équipements chinois des réseaux de communication n’ont pas été suivies d’effets dans cette partie du monde.

Citée par Les Échos, Deborah Elms, fondatrice de l’Asian Trade Center, basé à Singapour, et interrogée par Bloomberg, a expliqué qu’au-delà des difficultés techniques auxquelles les Etats-Unis seront confrontés, la perception politique de l’accord par les pays de la zone indo-pacifique sera essentielle.

«Si cela est perçu comme un moyen de combattre la Chine, ce sera un coup d’épée dans l’eau. Même les pays qui s’inquiètent des visées chinoises dans l’espace numérique refuseraient d’adhérer à un accord anti-chinois», a assuré cette dernière.

Les médias chinois ont mis en garde les pays contre l’adhésion à tout accord numérique soutenu par les États-Unis qui exclurait la Chine. Certains éditorialistes considèrent que cet accord est une entrave et restreint restreignant le commerce et leur liberté de coopération.

Le China Daily a déclaré que les deux plus grandes économies du monde ne peuvent pas se découpler et qu’il était « donc absurde qu’ils essaient de forcer d’autres pays à le faire sans leur trouver de nouvelles sources de biens, de services et de capitaux pour combler le vide causé par le fait qu’il les oblige à rompre les liens avec la Chine ».

D’ailleurs, lors du sommet de l’APEC, la confrontation va continuer, car les présidents Joe Biden et Xi Jinping ont présenté leurs visions pour la région. Le président américain a proposé un programme «Construire un monde meilleur» visant à financer les infrastructures comme alternative à l’initiative « la Ceinture et la Route » de Xi Jinping, qui comporte un volet « Route de la soie numérique » r « la protection de la sécurité des données et la communication et la coordination des politiques ».

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