mercredi, mars 27

Evergrande annonce un accord pour rembourser des intérêts d’emprunt

Le géant chinois de l’immobilier en grande difficulté Evergrande a annoncé ce 22 septembre être parvenu à un accord avec des porteurs d’obligations, afin d’éviter de se retrouver en défaut de paiement.

Dans un communiqué adressé à la Bourse de Shenzhen (sud de la Chine), Evergrande, qui croule sous une dette de quelque 260 milliards d’euros, a précisé qu’une de ses filiales, Hengda Real Estate, avait négocié un plan de remboursement d’intérêts sur une obligation à échéance 2025.

Selon l’agence financière Bloomberg, Evergrande rembourserait ainsi 232 millions de yuans (30,5 millions d’euros) de dette dus jeudi sur cette obligation à 5,8% destinée au marché obligataire intérieur.

Mais Evergrande, dont le siège se trouve à Shenzhen, reste dans une situation difficile, en raison du montant total de sa dette. D’autres remboursements arrivent à échéance le 23 septembre, et Evergrande n’a pas précisé comment il comptait les honorer.

La crainte d’un scénario à la Lehman Brothers, dont la faillite avait précipité la crise financière de 2008 aux États-Unis, a fait plonger les places boursières du monde ces derniers jours.

Tous les regards sont tournés vers le gouvernement chinois, qui n’a pas précisé s’il entendait voler au secours du groupe privé.

Cependant, la Chine a les capacités pour «amortir le choc» lié à Evergrande, le plus gros promoteur immobilier chinois qui menace de faire faillite et fait craindre des remous sur l’économie chinoise, voire mondiale, a indiqué la cheffe économiste de l’OCDE, Laurence Boone.

«Nous pensons que les autorités chinoises ont la capacité budgétaire et monétaire pour amortir le choc», a affirmé Laurence Boone, lors d’une conférence de presse sur les prévisions économiques mondiales de l’organisation internationale pour 2021 et 2022.

Sur les risques de contagion à l’étranger, «nous devons observer la sphère réelle (consommation, croissance, etc. NDLR) et la sphère financière», a déclaré Laurence Boone.

«Concernant la sphère réelle, quand la demande chinoise diminue, il peut y avoir un impact», a-t-elle poursuivi. D’autant plus que la Chine représente une locomotive de croissance mondiale avec une progression anticipée de son PIB de 8,5% cette année selon les prévisions de l’OCDE.

L’organisation économique internationale a notamment calculé qu’une baisse de la demande chinoise de 2% durant deux années, ce qui n’est pour l’heure pas le cas, pouvait avoir pour effet de réduire l’activité économique mondiale de l’ordre de 0,5%.

Le secteur de l’immobilier est un moteur essentiel de l’économie de la Chine. Il représente environ un quart de son PIB et a joué un rôle déterminant dans la reprise après la pandémie.

Concernant la sphère financière et les craintes de contagion, «la connexion entre les marchés financiers chinois et les autres est moins grande que ce que nous voyons dans le monde occidental», a indiqué Laurence Boone.

«Donc l’impact serait relativement limité, mis à part pour certaines entreprises.» Dans un rapport rendu cette semaine, l’agence de notation S&P a affirmé que les autorités interviendraient probablement dans le cas où elles redoutent que la crise entraîne des risques à une large échelle.

 

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