jeudi, mars 14

Face à la Chine, l’Union européenne cherche une union

La relation de l’Union européenne avec la Chine est compliquée mais nécessaire. Lors d’une réunion le 12 mai à Stockholm tenue entre les ministres des Affaires étrangères des 27, qui ont tenté de trouver une approche commune face au géant asiatique.

La Chine a peu apprécié la nouvelle série de sanctions soumise par la Commission européenne contre la Russie. Devant le Parlement européen, le chancelier allemand Olaf Scholz a souligné le 9 mai combien la relation avec la Chine s’était durcie, avec « plus de rivalité et plus de concurrence de la part de la Chine ».

Cette réunion visant à « mettre un terme à la cacophonie » et exprimer la position de l’UE vis-à-vis de Pékin à la manière d’un « choeur« , a indiqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

« Il y a une volonté d’éviter la confrontation avec la Chine »

Cependant, les Européens ne peuvent pas rompre leur relation avec la Chine, car « ils ne sont pas sur cette voie« , a expliqué Elvire Fabry, spécialiste de la Chine pour l’Institut Jacques Delors. « Il y a une volonté d’éviter la confrontation avec la Chine, même si les contentieux se multiplient », a expliqué cette dernière à l’Agence France Presse.

Le sujet le plus tendu ces derniers mois est celui lié à l’ambiguïté de la position chinoise sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Chine n’a pas condamné la Russie, et certaines de ses entreprises aideraient la Russie en contournant les sanctions européennes.

La Commissions européenne a proposé aux 27 de restreindre les possibilités d’exportations pour huit sociétés chinoises accusées de réexporter vers la Russie des biens avec des composants électroniques et des technologies sensibles comme des semi-conducteurs et des circuits intégrés.

La Chine a annoncé qu’elle « répliquera » si ces mesures sont adoptées, a averti à Berlin le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang, en visite en Europe.

Les entretiens ont été difficiles avec son homologue allemande Annalena Baerbock, qui a critiqué la neutralité revendiquée de la Chine. « Elle revient à se mettre du côté de l’agresseur », a-t-elle soutenu.

La France a elle cherché a apaiser la tension. La ministre Catherine Colonna a insisté sur « l’importance du rôle que la Chine peut jouer pour la paix et la stabilité mondiales ».

« Il faut maintenir le statu quo entre la Chine et Taïwan »

Il y a « urgence« , a souligné Elvire Fabry, chercheuse senior à l’Institut Jacques Delors, responsable de la politique commerciale européenne. « La publication de la stratégie de sécurité économique annoncée par la Commission européenne pour le 21 juin, juste avant le sommet européen, permettra de passer au volet économique du débat sur la Chine« , a expliqué cette dernière.

« Elle doit permettre de regarder les dépendances excessives des Etats membres vis-à-vis de la Chine, de mettre en oeuvre les instruments de défense commerciale, notamment le contrôle des investissements étrangers« , précise-t-elle.

Le marché chinois se restreint pour les automobiles allemandes et les fabricants chinois ont pris une longueur d’avance sur les véhicules électriques à l’export, souligne-t-elle.

La relation avec les pays de la zone Asie-Pacifique et les nouveaux partenariats en négociation s’inscrivent dans cette logique. La réunion du 6 mai entre les ministres de l’UE et leurs homologues de la région portera sur le volet sécuritaire, avec les tensions dans le détroit de Taïwan, « mais elle va surtout permettre de discuter de la manière de construire des partenariats », a expliqué un haut responsable européen.

« Il n’est pas question de chercher un alignement entre les participants face à la Russie au cours de cette réunion et il faut maintenir le statu quo entre la Chine et Taïwan pour éviter une escalade », a-t-il précisé. « Il n’y aura pas de négociations, pas de conclusions, pas de déclaration commune », a-t-il ajouté.

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