mardi, avril 23

La Chine encourage à dénoncer le «nihilisme historique»

Lors d’une conférence de presse destinée à dévoiler les évènements prévus pour le centenaire du Parti communiste chinois en mars 2021, les autorités ont encouragé la population à dénoncer sur Internet les discours coupables d’«attaquer, diaboliser ou calomnier» l’histoire du PCC.

Le bureau d’État de l’information sur Internet a décidé de créer un espace spécial destiné à la délation. Sur son site officiel, le public peut désormais dénoncer «le nihilisme historique et les informations nuisibles» concernant l’histoire de la Révolution chinoise et du PCC, a annoncé le bureau d’État sur son compte officiel du réseau social chinois Weixin.

Cette ligne directe doit permettre aux internautes de signaler rapidement ce qui est considéré comme une remise en cause de l’histoire très officielle du Parti communiste chinois (PCC).  

Le bureau d’État de l’information sur Internet a fixé ces quatre catégories de propos à dénoncer :

  • les propos déformant l’histoire du Parti, celle de la nouvelle Chine ou du développement socialiste ;
  • les attaques qui visent la direction du Parti, son idéologie directrice et sa politique ;
  • le dénigrement des héros et des martyrs de la révolution ;
  • la négation de l’excellence de la culture traditionnelle chinoise, de la culture révolutionnaire et de la culture socialiste avancée.

Tous les contenus sont concernés : prise de paroles, articles ou commentaires sur les réseaux sociaux qui «déforment» l’histoire du PCC, attaquent ses dirigeants ou «nient l’excellence de la culture socialiste avancée».

Le communiqué publié par l’administration du cyberespace de Chine (CAC) et rapporté par l’agence Reuters ne précise pas quelles sanctions seront infligées aux personnes dénoncées.

Depuis le début de l’année, la censure resserre les vis en prévision des commémorations des 100 ans du PCC en juillet.

Des amendements publiés en janvier prévoient ainsi des peines allant jusqu’à 3 ans de prison pour ceux qui «insultent, calomnient ou portent atteinte» à la mémoire des héros nationaux, comme ce fut le cas lors de l’arrestation de bloggeurs accusés d’avoir diffamés les «martyrs» de la frontière sino-indienne.

Lire aussi : Première condamnation pour atteinte à la réputation des héros et martyrs

Les autorités concernées disent attendre une participation active de la part des internautes prompt à rapporter «avec enthousiasme les informations préjudiciables».

Dans son communiqué, le bureau d’État de l’information sur Internet reprend la phrase du poète Gong Zizhen (1792-1841), «Pour faire périr un pays, commencez d’abord par saboter sa vision historique», déjà citée par Xi Jinping dans son discours du 5 janvier 2013, quelques semaines avant d’accéder à la présidence de la République.

Des forces hostiles qui feraient tout leur possible pour «attaquer, diaboliser et calomnier» l’histoire de la révolution chinoise et celle de la nouvelle Chine, dans le but d’inciter au renversement de la direction du PCC et du système socialiste chinois.

Les autorités mettent en avant une situation grave pour expliquer la mise en place de cette mesure, précisant que depuis un certain temps, au prétexte d’une «réflexion sur l’histoire» et du «rétablissement de la vérité», certaines personnes propagent sur Internet des propos «nihilistes» qui calomnient et bafouent l’histoire du Parti.

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