vendredi, avril 12

La Chine pourrait s’intégrer un peu plus dans le capital des groupes énergétiques russes

Selon l’agence de presse Bloomberg, la Chine serait en pourparlers avec ses entreprises d’État chinoises, dont China National Petroleum (CNPC), China Petrochemical, Aluminum Corp et China Minmetals.

L’objectif est qu’elles achètent ou augmentent leurs participations dans des entreprises russes du secteur de l’énergie et des matières premières, notamment le géant du gaz Gazprom et le producteur d’aluminium Rusal.

L’agence de presse cite des sources proches du dossier, au moment où les sanctions occidentales contre la Russie commencent à toucher le secteur énergétique du pays.

«L’amitié entre les deux peuples (la Chine et la Russie, Ndlr) est solide comme un roc et les perspectives de coopération future sont immenses», a assuré le ministre des affaires étragères, Wang Yi.

D’ailleurs, les relations politique et économique entre la Chine et la Russie se sont considérablement renforcées depuis l’invasion russe de la Crimée en 2014 et des précédentes sanctions contre Moscou.

Cette amitié devrait permettre à la Russie d’atténuer l’effet des sanctions occidentales selon certains experts, mais la Chin n’est pas prête à tous les sacrifices.

Ainsi Pékin est en pourparlers avec ses entreprises d’État chinoises, dont China National Petroleum (CNPC), China Petrochemical, Aluminum Corp et China Minmetals, pour qu’elles achètent ou augmentent leurs participations dans des entreprises russes du secteur de l’énergie et des matières premières.

Des discussions entre les entreprises énergétiques chinoises et russes auraient même déjà débuté, selon des sources concordantes citées par Bloomberg. Interrogés par l’agence financière anglo-saxonne, CNPC et China Petrochemical (Sinopec Group) ont refusé de commenter.

Les présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine ont signé, début février, une série d’accords visant à stimuler l’approvisionnement russe en gaz et en pétrole, ainsi qu’en blé. Gazprom et Rosneft figuraient parmi les géants russes de l’énergie qui ont scellé des accords lors de la rencontre des deux dirigeants à Pékin.

Reçu avec tous les honneurs, Vladimir Poutine avait indiqué que l’l »amitié sino-russe est un « exemple de relation digne, où chacun aide et soutient l’autre dans son développement ».

Selon Bloomberg, tout accord aurait pour objectif de soutenir les importations de la Chine, principalement basé sur la sécurité énergétique et alimentaire, sans pour autant montrer un soutien à l’invasion de la Russie en Ukraine.

La situation en Ukraine a accru la pression sur la Chine, qui doit sécuriser ses importations alors que le coût de l’énergie, des métaux et des denrées alimentaires augmentent considérablement.

Inquiets de l’impact de la flambée des prix sur l’économie, les hauts responsables du gouvernement chinois ont donné l’ordre de donner la priorité à la sécurité de l’approvisionnement en matières premières, a indiqué Bloomberg.

En effet, mi-février la Chine a décidé d’adopter plusieurs mesures visant à renforcer les chaînes d’approvisionnement du commerce extérieur.

Le ministère chinois du commerce a indiqué son intention de renforcer la coopération internationale, afin d’établir des canaux commerciaux pour les matières premières avec des avantages mutuels et des coûts réduits.

Concernant la participation d’entreprise chinoise dans des compagnies russes, cet investissement de la Chine pourrait contribuer à consolider les efforts de Moscou pour accélérer le « pivot vers l’Asie » grâce à des accords d’approvisionnement en pétrole et en gaz.

La Chine a multiplié par deux ses achats de produits énergétiques russes pour atteindre près de 60 milliards de dollars (54 mds €) au cours des cinq dernières années. Le gazoduc Power of Siberia a commencé à envoyer du gaz en Chine en 2019, et Gazprom est déjà en pourparlers avec la Chine au sujet d’un autre itinéraire qui pourrait être signé en 2022. Celuic-i lui permettrait d’expédier du carburant provenant de champs gaziers qui approvisionnent l’Europe.

La Chine a promis de maintenir des relations commerciales normales avec la Russie malgré le départ massif des entreprises européennes et américaines du pays. BP, Shell Plc et Exxon Mobil Corp. ont pris le secteur de l’énergie par surprise en se retirant d’actifs russes valant des milliards de dollars. Tandis que Total Energies a conservé ses participations actuelles.

Parmi les investissements énergétiques actuels de la Chine en Russie, CNPC détient une participation de 20% dans le projet Yamal LNG et une participation de 10% dans Arctic LNG 2, tandis que Cnooc Ltd. possède également 10% d’Arctic.

La Chine n’a pas tenu à condamner l’intervention russe, a rejeté le terme « d’invasion », et s’est opposée à toute sanction contre Moscou. Fort de son rôle dans le commerce mondial, la Chine possède les plus importantes réserves de change en euros et en dollars. La Chine a « les moyens financiers d’aider la Russie » et est le seul pays à pouvoir le faire.

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« Quand le rouble avait chuté à cause des sanctions » suite à la situation en Crimée, la Chine a accepté d’être payée en yuans, sa devise, pour compenser la hausse des importations en dollars. Mais soucieux de préserver ses intérêts économiques et de ne pas s’attirer les foudres de l’Occident, la Chine n’est pas prête à tout pour aider Moscou à contourner les sanctions.

En attendant les exportations chinoises vers la Russie ont bondi depuis le début de l’année de 41,5%, alors qu’elles ont connu un tassement en janvier-février, ne progressant que de 16,3% seulement sur un an.

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