dimanche, mars 31

«La Chine va limiter les émissions non-CO2»

Selon un haut responsable du climat, à la fin de l’année 2020, la Chine était en mesure de réduire les émissions de HFC23, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le dioxyde de carbone, de 65 300 tonnes métriques, soit 966 millions de tonnes de dioxyde de carbone.

Li Gao, directeur général du département du changement climatique au ministère de l’Écologie et de l’Environnement, a déclaré lors d’une conférence de presse que la Chine se prépare à adopter un traité international visant à contrôler les hydrofluorocarbures, ou HFC.

La Chine a décidé d’adopter l’Accord de Kigali au Protocole de Montréal, qui prévoit une diminution de la production et consommation de HFC de 85 % d’ici à 2047. La Chine va aussi intensifier la réduction des émissions de gaz à effet de serre non-CO2 tels que les hydrofluorocarbures, a annoncé le président Xi Jinping lors d’un sommet vidéo sur le climat entre la Chine, la France et l’Allemagne le 16 avril à Beijing.

Les HFC, principalement utilisés comme réfrigérants dans les climatiseurs et les réfrigérateurs, sont un réel problème. Ils ont massivement été utilisés pour se substituer à certains gaz : chlorofluorocarbures (CFC) et hydrochlorofluorocarbures (HCFC) –, responsables de la destruction de la couche d’ozone et interdits par le protocole de Montréal, un traité international signé en 1987.

Les HFC sont de redoutables contributeurs au réchauffement climatique, raison pour laquelle en octobre 2016, un accord mondial, l’amendement de Kigali au protocole de Montréal, prévoit une diminution de la production et consommation de HFC de 85% d’ici à 2047. La Chine n’a pas encore ratifié l’amendement, qui l’a été fait par 119 pays.

La Chine produit 70% des climatiseurs dans le monde et émet la majorité des gaz HFC. De fait, l’annonce de Xi Jinping « va changer la donne pour le climat », a déclaré au quotidien Le Monde Maxime Beaugrand, directrice du bureau de Paris de l’Institut pour la gouvernance et le développement durable. « Cela devrait avoir un effet d’entraînement : on espère désormais que l’Inde, le plus gros consommateur de climatiseurs, s’engage à faire de même, avant une ratification universelle», a indiqué ce dernier.

«La Chine n’a pas fait peu choses en ce qui concerne le contrôle des émissions de gaz à effet de serre non-CO2. Bien au contraire, nous avons fait beaucoup», a déclaré Li Gao lors d’une conférence de presse organisée par le Bureau d’information du Conseil des affaires d’État, le gouvernement chinois.

Ce dernier a indiqué que les mesures prises par la Chine pour améliorer le tri des déchets, permettront de réduire les déchets mis en décharge, de promouvoir la construction de fosses qui peuvent transformer les déchets agricoles en biogaz et capturer les gaz nocifs rejetés dans les mines de charbon, par exemple.

Tous ces gaz contribuent au contrôle du méthane, qui est aussi plus puissant que le CO2 dans le réchauffement de la Terre, a indiqué le directeur général du département du changement climatique au ministère de l’Écologie et de l’Environnement

Construites principalement dans les zones rurales de Chine, les fosses de production de méthane utilisent des déchets agricoles et évitent des émissions de méthane dans l’atmosphère équivalant à 60 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, a-t-il ajouté.

«La Chine a également attaché une grande importance à la gestion du gaz des marais dans le secteur des mines de charbon ces dernières années», a-t-il souligné. Les principaux composants du gaz généré par les mines de charbon sont le méthane et le dioxyde de carbone.

Selon un document du ministère sur l’amélioration des études d’impact sur l’environnement des projets d’exploitation du charbon, «il sera obligatoire pour les mines de charbon qui sont des sources de quantités importantes de gaz de marais de collecter du méthane pour qu’il soit utilisé».

Li Gao a assuré que davantage de mesures ciblant les émissions de gaz à effet de serre autres que le CO² seront prises. Outre la surveillance et l’évaluation de ces émissions, le ministère prévoit de rédiger «des inventaires des émissions plus fréquemment dans ses efforts pour obtenir une image plus claire de la situation et des tendances des émissions».

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