jeudi, avril 25

La Lituanie cherche un front commun contre la Chine

Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a déclaré lors d’un voyage à Canberra, que la Chine va cibler d’autres pays par la « coercition économique » à moins que des nations « partageant les mêmes idées » ne s’y opposent.

Gabrielius Landsbergis a participé à l’inauguration de la première ambassade de Lituanie en Australie, au côté de son homologue australienne Marise Payne. Le ministre lituanien a alors indiqué que les pays partageant les mêmes idées doivent utiliser des « outils et des réglementations » pour « résister à la coercition et ne pas céder aux pressions politiques et économiques ».

La Lituanie, pays membre de l’Union européenne, a en effet permis à Taïwan d’ouvrir en novembre 2021 une représentation officielle dans sa capitale Vilnius, sous son propre nom : Taiwan et non Taipei.

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Cette décision a suscité la colère de la Chine qui rejette toute utilisation officielle du mot Taïwan et ne reconnaît pas le statut d’État à cette île, tout comme la communauté internationale.

L’Union européenne a engagé une procédure contre la Chine devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour ses pratiques commerciales discriminatoires contre la Lituanie, qui frappent également d’autres exportations du marché unique de l’UE.

Les tentatives visant à résoudre ce problème commercial au niveau bilatéral ayant échoué, l’UE a engagé une procédure de règlement des différends contre la Chine. Pour Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif et commissaire au commerce, «engager une procédure devant l’OMC n’est pas une mesure que nous prenons à la légère. Toutefois, après des tentatives réitérées et infructueuses de résoudre le problème au niveau bilatéral, nous ne voyons pas d’autre solution que de demander à l’OMC d’organiser des consultations afin de régler le différend avec la Chine. L’UE est déterminée à présenter un front uni et à agir rapidement contre les mesures contraires aux règles de l’OMC, qui menacent l’intégrité de notre marché unique. Parallèlement, nous poursuivons nos efforts diplomatiques pour apaiser la situation.»

Le ministre des Affaires étrangères lituanien Landsbergis a cité cette décision comme un exemple de la manière dont les pays peuvent répondre à la « coercition politique » de la Chine.

De son côté, l’Australie a également vu certaines de ses exportations interdites d’accès à la Chine, suite à une série de conflits diplomatiques au cours des deux dernières années, notamment sur l’origine du coronavirus, le situation à Hong Kong, et récemment l’AUKUS.

La ministre Marise Payne a déclaré qu’il était important que les « nations partageant les mêmes idées » travaillent ensemble et soient « cohérentes dans leur approche de ces questions ». « Je pense que nous envoyons le message le plus fort possible sur notre rejet de la coercition et notre rejet de l’autoritarisme », a-t-elle déclaré.

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De son côté, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a indiqué que « la Lituanie devait cesser de faire du battage publicitaire malveillant et de demander aux autres de se joindre à ses actes contre la Chine ».

Ce dernier a rejeté les propos du ministre lituanien des Affaires étrangères qui a déclaré dans une interview que le principal sujet de sa prochaine visite en Australie serait la manière dont la Lituanie et l’Australie peuvent s’entraider pour faire face à la « coercition » et aux sanctions commerciales de la Chine.

Zhao Lijian a indiqué qu’en ce qui concerne les problèmes des relations sino-lituaniennes, « le bien et le mal de la situation étaient assez clairs. Il est tout à fait raisonnable et légal pour la Chine d’apporter des réponses pour sauvegarder ses droits et intérêts légitimes, ainsi que la justice internationale ».

Ce dernier a souligné que la Chine agissait toujours en conformité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce, et que les affirmations concernant la soi-disant « coercition » exercée par la Chine sur la Lituanie étaient sans fondement.

« La Lituanie devrait cesser de confondre le bien et le mal, mettre fin à son battage publicitaire malveillant, ainsi qu’abandonner toute tentative de recherche d’autres pays pour la rejoindre dans ses actes contre la Chine », a déclaré Zhao Lijian.

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