mercredi, mars 6

La majorité des médias étrangers accrédités ont leur site internet bloqué

Accrédités par les autorités chinois, les médias étrangers sont pourtant bloqués dans le pays. Ainsi, près du quart des médias d’information présents en Chine ont leur site internet interdit, selon une étude dévoilée lors de la Conférence mondiale de l’internet.

Selon cette étude réalisée pour le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC), 23% des 215 médias disposant d’une représentation permanente dans le pays ne peuvent y diffuser leurs informations sur internet. En effet, le gouvernement bloque les contenus jugés indésirables via sa « Grande muraille informatique ».

Parmi les sites les médias francophones : 7 sur 15 sont bloqués (Les Dernières nouvelles d’Alsace, Le Monde, Le Point, Le Soir, Libération, RFI, Radio Télévision Suisse), soit 46% du total, selon un calcul de l’Agence France Presse.

Pour les médias de langue anglaise, la proportion s’inscrit à 31%, avec des grands noms comme la BBC, le New York Times, The Guardian ou le Washington Post.

Cette étude est publiée alors que s’achève à Wuzhen (est de la Chine) la 6ème Conférence mondiale de l’internet, ayant réuni selon les organisateurs 15.000 participants de 80 pays.

Mais peu de grands noms du secteur contrairement aux années précédentes. D’ailleurs, certains grands noms du secteur comme Google, YouTube, Twitter, Wikipedia ou Facebook restent interdits en Chine.

« Les autorités chinoises rappellent fréquemment leur attachement à l’ouverture du cyberespace et à la coopération », a souligné le FCCC dans un communiqué. Pour le club, « le contrôle de l’internet en Chine sert à bloquer une liste croissante de sources d’information mondiales ».

L’étude du FCCC a été réalisée en collaboration avec le site GreatFire.org, un outil de repérage des sites internet bloqués. Cette étude est basée sur la liste des médias accrédités en Chine, diffusée par le ministère chinois des Affaires étrangères.

Dans un document diffusé à la conférence de Wuzhen, le gouvernement a rappelé sa vision d’internet : « Les gouvernements ont le droit d’appliquer des lois, des règlements, des politiques et des mesures correspondant à leur situation nationale (…) afin de sauvegarder leur souveraineté dans le cyberespace ».

Lors de l’ouverture des travaux, le chef des services de propagande du Parti communiste chinois (PCC), Huang Kunming, a affiché l’ambition du pays de devenir « une grande puissance du cyberespace ».