dimanche, mars 24

L’ambassadeur de Chine en Suisse convoqué

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a indiqué, dans son rapport, avoir recensé des « incidents crédibles de torture ou de mauvais traitements de détenus » dans la région autonome du Xinjiang.

Le Ministère suisse des affaires étrangères a convoqué le 8 septembre l’ambassadeur de Chine, afin de lui faire part de ses préoccupations concernant la situation des droits de l’homme dans la région autonome du Xinjiang.

Pas de convocation, mais une réunion de travail

Dans une note transmise à Keystone-ATS, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a corrigé sa formulation « convocation de l’ambassadeur de Chine ».

« Le DFAE a convoqué une réunion avec l’ambassadeur de Chine à Berne suite à la publication du rapport de Mme Bachelet. Cette réunion s’inscrivait dans le cadre habituel des entretiens sur les droits de l’homme avec la Chine », a écrit le porte-parole, Pierre-Alain Eltschinger, précisant que la réunion a eu lieu le 8 septembre.

Au-delà de cette « erreur sur le choix du mot », le fond de cette réunion ne change pas. La Suisse a fait part à la Chine de sa « forte préoccupation » après la publication du rapport de la Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU sur la situation au Xinjiang.

La Chine a également réagi suite à l’information du DFAE, soulignant que les dépêches publiées « ne correspondent pas aux faits ». « L’ambassadeur en Suisse Wang Shihting a rencontré des fonctionnaires du DFAE dans la matinée du 8 septembre, mais il ne s’agissait que d’une réunion de travail régulière, et non d’une ‘convocation' », indique le service de communication de la représentation chinoise en Suisse.

La Suisse souhaite un dialogue constructif avec la Chine

Selon le communiqué publié par le ministère suisses, « la Suisse estime que la meilleure façon d’assurer le respect des droits de l’homme les plus élémentaires passe par un dialogue constructif avec les autorités de Pékin ».

Le communiqué a évoqué le rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur les violations commises au Xinjiang, soulignant que les pratiques de « détention arbitraire et discriminatoire » dans la région, évoquées dans le rapport, sont alarmantes.

Lire aussi : L’ONU publie le rapport sur le Xinjiang

Dans son rapport, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a estimé que certaines mesures prises à l’encontre de la minorité musulmane des Ouïghours au Xinjiang relèvent du « crime contre l’humanité ».

Le Haut-Commissariat des Nations unies a également indiqué avoir recensé des « incidents crédibles de torture ou de mauvais traitements de détenus » au Xinjiang. Il a souligné les pratiques répressives et discriminatoires de la Chine au Xinjiang, précisant que de nombreuses personnes ont été séparées de leur famille en raison d’arrestations, de condamnation aux travaux forcés dans des camps de rééducation, ou ont dû quitter leur pays pour échapper à la répression.

Le rapport a appelé le gouvernement chinois à libérer immédiatement les personnes détenues arbitrairement dans les camps de rééducation, les prisons et les centres similaires de privation de liberté, et à revoir les lois relatives à la lutte contre le terrorisme, à la sécurité nationale et aux droits des minorités.

La Suisse «a régulièrement communiqué sa forte préoccupation à l’égard des droits des minorités ethniques et religieuses au Xinjiang» et elle «est persuadée que la meilleure manière de préserver ses intérêts et le respect des droits fondamentaux est de mener un dialogue critique et constructif avec Pékin», a souligné le ministère suisse des affaires étrangères.

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