mardi, avril 23

L’ancien Premier ministre chinois Li Keqiang est décédé à 68 ans

Li Keqiang, ancien Premier ministre chinois et ancien rival du dirigeant Xi Jinping, est décédé à l’âge de 68 ans, a rapporté le Financial Times.

Le haut responsable du Parti communiste chinois était jusqu’en mars à la tête du cabinet de Xi Jinping et dirigeait la politique économique.

« Li Keqiang, membre du Comité permanent du Bureau politique du 17ème, du 18ème et du 19ème Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et ancien Premier ministre du Conseil des Affaires d’Etat, est décédé vendredi à Shanghai à l’âge de 68 ans », a écrit l’agence de presse, Xinhua.

« Li Keqiang est décédé d’une crise cardiaque soudaine vendredi à 00h10 malgré tous les efforts de secours », selon une nécrologie officielle publiée le 27 octobre.

Un homme de réformes économiques

Li Keqiang « est salué comme étant un excellent membre du PCC, un combattant communiste loyal ayant enduré de dures épreuves, un grand révolutionnaire prolétarien et homme politique, et un dirigeant du Parti et de l’Etat exceptionnel ».

Li Keqiang a occupé les fonctions de Premier ministre pendant une décennie, de 2013 à 2023, avant de prendre sa retraite au mois de mars. En 2020, il avait provoqué un débat sur les questions de la pauvreté et des inégalités salariales en disant que 600 millions de personnes en Chine gagnaient moins de l’équivalent de 140 dollars (132 euros) par mois.

Economiste de formation, il parlait couramment l’anglais, et était un fervent avocat des réformes économiques. Ses projets de réforme ont fait face à l’autorité grandissante du président Xi Jinping.

En effet, il a été le témoin de l’évolution du pouvoir en Chine, qui est passé d’un régime fondé sur le consensus, associé à l’ancien président Hu Jintao et à ses prédécesseurs, à la toute-puissance de Xi Jinping.

Li Keqiang a été salué pour avoir aidé la Chine à sortir relativement indemne de la crise financière mondiale. Son remplacement en mars 2023 par Li Qiang, ancien chef du parti de Shanghai et allié de Xi Jinping, a été perçu comme un signe que son programme réformateur était tombé aux oubliettes au moment où le gouvernement resserre sa main mise sur une économie chinoise en perte de vitesse.

L’homme de Hu Jintao

Li Keqiang était né en 1955 dans la province de l’Anhui, dans l’est de la Chine, une région agricole pauvre où son père était fonctionnaire. Durant les premières années des réformes de Deng Xiaoping, il avait suivi des études de droit à la prestigieuse Université de Pékin, puis a obtenu un doctorat en économie rurale plus tard.

Lors de ses études de droit à l’université de Pékin, il s’était lié d’amitié avec d’ardents défenseurs de la démocratie. Il fait son entrée très jeune en politique comme secrétaire du Parti communiste d’une brigade de production en 1976, l’année de la mort de Mao.

Encadré par le président Hu Jintao, il avait grimpé les échelons de la Ligue de la jeunesse communiste, pépinière de cadres du PCC, et pris successivement la tête des provinces du Henan (centre), l’une des plus peuplées du pays, et du Liaoning (nord-est), un centre industriel.

Li Keqiang s’était fait connaître pour son sens critique. Un câble diplomatique publié en 2010 par Wikileaks avait notamment révélé qu’il doutait de la fiabilité des statistiques économiques chinoises. Réputé compétent, mais peu charismatique, Li Keqiang était devenu numéro deux du PCC lors du 18e congrès du parti en 2012.

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