mercredi, mars 6

Le Conseil de sécurité va être présidé par la Chine

Le représentant du président de la République populaire de Chine Xi Jinping aux Nations Unies va prendre ce 2 mai la présidence tournante mensuelle du Conseil de sécurité.

Chaque membre de l’instance dirige ses travaux tous les quinze mois, il s’agit à partir de ce mois du tour de la Chine. Cependant dans le contexte actuel de grande tension entre les Occidentaux et la Chine, cet exercice est mal vu par certains experts et médias occidentaux qui estiment que la Chine pourrait poser sa marque lors de cette présidence.

La Chine a choisi d’organiser trois événements phares en mai. Au début du mois, la Chine tiendra une réunion d’information de haut niveau sur le thème «Soutenir le multilatéralisme et le système international centré sur l’ONU», présidée par Wang Yi. Volkan Bozkir, le président de l’Assemblée générale, devrait y faire un exposé.

Un débat ouvert de haut niveau sera aussi mit en place virtuellement sur «S’attaquer aux causes profondes des conflits tout en favorisant le relèvement post-pandémique en Afrique», également présidé par Wang Yi. Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, l’administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) Achim Steiner et un représentant de l’UA sont attendus.

Une déclaration présidentielle pourra être adoptée, car la Chine organise également un débat public sur «l’amélioration de la sûreté et de la sécurité des soldats de la paix». Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix Jean-Pierre Lacroix et le Secrétaire général adjoint à l’appui opérationnel Atul Khare devraient y faire un exposé. Une communication du Conseil, probablement une déclaration présidentielle, est attendue à la suite de cet évènement.

Enfin, le débat public annuel sur la protection des civils (POC) dans les conflits armés se tiendra également en mai. Il devrait se concentrer sur la protection des soins médicaux. Le secrétaire général Guterres et le président du CICR Peter Maurer devraient faire un exposé.

Face à cette présidence de la Chine, «il faut résister à la tentation de se faire plaisir, ce lieu (Conseil de sécurité, ndlr) est le seul au monde où l’on peut dîner avec le diable avec l’espoir de le faire changer un peu», a indiqué diplomate familier de l’instance au quotidien français, le Journal du Dimanche (JDD).

Alors que les États-Unis de Joe Biden estiment devoir « coopérer avec la Chine lorsque c’est possible » mais la « confronter lorsque c’est nécessaire », les Occidentaux ont bien compris que « l’agenda chinois se situe dans une logique d’hégémonie et de prise de pouvoir », selon cette source.

Lire aussi : L’administration Biden n’est pas pressée de s’engager avec la Chine

De son côté, le président chinois, Xi Jinping, a attesté que la justice, et non l’hégémonie, était nécessaire dans le monde d’aujourd’hui. «Les affaires mondiales doivent être traitées via une consultation approfondie, et le futur du monde doit être décidé par la collaboration de tous les pays», selon lui.

Ce dernier a indiqué dans son discours le 18 avril lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle 2021 du Forum de Boao pour l’Asie, que «nous ne devons pas permettre que des règles établies par un ou plusieurs pays soient imposées à d’autres, ou que l’unilatéralisme recherché par certains pays donne la marche à suivre au monde entier».

Pour Janka Oertel, la spécialiste de l’Asie à l’ECFR, «si l’UE continue de rester indécise sur le plan stratégique, cela ne pourra qu’avantager la Chine et créer de nouveaux risques de dépendance vis-à-vis d’elle, ce qui correspond exactement à ce que veulent les autorités chinoises».

Cependant, «la Chine ne recherchera jamais l’hégémonie ou l’expansion, ni ne cherchera à créer des sphères d’influence, quelle que soit la situation internationale et quel que soit son niveau de développement», a assuré le Conseil des Affaires d’Etat (gouvernement chinois), en février 2019.

De plus, selon une enquête menée par l’European Council of Foreign Relations (ECFR) auprès de 15.000 citoyens de dix pays de l’Union Européenne, 60% estiment que leur propre pays ne devrait pas avoir à soutenir les États-Unis en cas de confrontation avec la Chine. Les européens souhaitent rester neutres dans la confrontation entre la Chine et les Etats-Unis.

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