samedi, mars 30

Le Programme spatial prend son envol en 2020

De notre stagiaire Mathilda Golaz – Le 7 janvier à 23h20 heure de Beijing, une fusée porteuse Longue Marche-3B a été lancée avec succès par la Chine depuis la base de lancement des satellites de Xichang, dans le Sichuan.

Fusée Longue Marche

Le cinquième satellite d’expérimentation des technologies d’information et de communication a pu rejoindre sans encombre son orbite préprogrammée, faisant de ce lancement la première réussite de 2020 du Programme aérospatial chinois.

Ce satellite sera essentiellement utilisé pour les communications, la radio, la télévision, la transmission de données et d’autres services. Il servira également à effectuer des tests pour le développement de la technologie à haut débit.

La fusée porteuse Longue Marche-3B effectuant cette mission de lancement appartient à la série des fusées chinoises appelées «Golden Rocket» Longue Marche-3. De plus, il s’agit du 324e lancement d’une fusée porteuse de type Longue Marche.

Ayant pris du retard dans la course à la conquête de l’espace, la Chine n’a envoyé son premier satellite «Dongfang Hong I» (aussi appelé China 1) qu’en 1970, et son premier vol spatial habité date de 2003, devenant ainsi le troisième pays au monde à réaliser des vols spatiaux habités. Ces dernières années, la réussite de nombreux projets dans le domaine de l’aérospatiale a attiré l’attention du monde entier.

En 2016, face au développement rapide de la Chine dans le secteur aérospatial, des experts américains ont débattu autour du sujet «avons-nous perdu face à la Chine dans la conquête de l’espace?», à l’occasion d’une audition du Comité des sciences, de l’espace et des technologies de la Chambre des représentants des États-Unis.

Un constat apparaît évident, dans ce domaine, les États-Unis sont sur le point de se faire éclipser. En 2018, la Chine a réalisé 39 lancements de fusées, contre 31 pour les États-Unis et 20 pour la Russie, et seulement 8 pour l’ensemble de l’Union européenne.

Cette année-là, l’industrie aérospatiale portait le nom de «Super 2018». En 2019, des experts issus du groupe Sciences et Techniques, du Programme national aérospatial a mis au point les missions de lancement des vols spatiaux de 34 fusées et de 66 satellites, se classant numéro 1 mondial deux années consécutives avec 34 lancements par an.

En 2019, la sonde Chang’e-4 a réalisé un atterrissage sur la face cachée de la Lune, une première dans l’histoire de l’humanité. Le rover lunaire Yutu-2 a battu le record mondial détenu par le rover soviétique Lunokhod-1 depuis 49 ans, devenant l’appareil ayant été le plus longtemps en activité à la surface de la Lune. Après 908 jours d’attente, le lancement réussi de la fusée porteuse à forte poussée Longue Marche-5, le 27 décembre, a permis au Programme aérospatial chinois de finir l’année 2019 en beauté.

L’année 2020 portera le nom de «super année modèle». En effet, les autorités sont sur le point d’achever un nombre important de projets dans le domaine aérospatial, mais également de lancer officiellement de nouveaux projets. Plusieurs modèles aérospatiaux voleront pour la première fois, et le nombre de produits créés cette année sera sans précédent, avec un volume de production record.

« Lapin de jade » est le premier véhicule d’exploration lunaire téléguidé de la Chine

Selon des informations rendues publiques, le nombre de lancements aérospatiaux de la Société des sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC) devraient pour la première fois dépasser les 40. Certains grands projets aérospatiaux nationaux seront achevés, tels que le système de navigation Beidou et la troisième phase de l’exploration lunaire.

Il devrait également y avoir le lancement de mission, telles que l’exploration de la planète Mars. Concernant les missions qui devraient prendre fin, il y a le premier vol des fusées porteuses Longue Marche-5B, Longue Marche-7A et Longue Marche-8, mais aussi le lancement du satellite Asie-Pacifique-6D, des tests de convergence numérique de la CASC, et de satellites commerciaux. On observera également la mise en place d’un vol expérimental d’équipements de plusieurs types.

Cette année, le système de navigation par satellite Beidou sera entièrement opérationnel. À l’heure actuelle, le système mondial de positionnement américain GPS, le projet européen Galileo, le système russe GLONASS et le système chinois de navigation par satellite Beidou (BDS) représentent les quatre principaux systèmes de navigation par satellite mondiaux.

En tant que nouveau venu prometteur sur le marché, Beidou est un système de navigation par satellite qui connaît la croissance la plus rapide, laissant penser qu’il saurait dépasser ses prédécesseurs pour devenir le numéro 1 mondial du système de navigation.

Les autorités chinoises ont confirmé qu’elles lanceraient la sonde pour l’exploration de Mars, «Yinghuo-2», durant l’année 2020 et prévoient de la faire atterrir sur Mars avant le centenaire de la fondation du Parti communiste chinois (en 2021). Cette mission, unique en son genre, a trois grands objectifs : entrer en orbite autour de Mars, atterrir et revenir sur Terre. Si tout se passe bien, ce sera la première fois dans l’histoire que ces trois objectifs seront remplis en une seule mission, faisant de la Chine une pionnière de l’exploration humaine de Mars.

Navigation par satellite Beidou

À la fin de l’année, le plan en trois étapes (entrer en orbite, atterrir et revenir) du projet d’exploration lunaire franchira une troisième étape cruciale. La sonde Chang’e-5 se rendra sur la Lune pour effectuer la première mission d’échantillonnage lunaire et de retour depuis 1976.

Selon le plan, plus de 2 kilogrammes d’échantillons de sol lunaire et de roche lunaire seront ramenés. De plus, Chang’e-5 vérifiera également des points importants tels que la montée sur la Lune, l’usage de technologies clés telles que la mise en orbite lunaire et l’amarrage jetteront les bases solides du futur atterrissage habité de la Chine sur la Lune.

Grâce à l’exploration spatiale, 2020 sera une année « merveilleuse » pour les autorités chinoises, de nombreux pays du monde seront également en compétition dans l’espace. Cependant, il est évident que tous ces pays ne cherchent pas uniquement à envoyer une sonde dans l’espace, car l’exploration du cosmos est une compétition très stratégique.

De nombreux pays ont récemment rendu public leurs plans de projets spatiaux. La lutte pour l’occupation de l’espace audio-visuel est devenu un aspect important de la concurrence stratégique entre les pays.

Le quotidien américain Time cite l’ancienne consultante principale de la NASA, Kathy Laurini, disant : «des satellites, à la Lune et à Mars, la Chine devient rapidement une superpuissance spatiale dans ces domaines». L’Occident a réalisé que les chinois «se fixent des objectifs stratégiques à long terme et font des efforts ciblés et systématiques pour atteindre ces objectifs».

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