jeudi, avril 11

Les îles Samoa et la Chine signent à leur tour un accord

La Première ministre et ministre des Affaires étrangères des Samoa, Fiame Naomi Mata’afa, a rencontré à Apia le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, tout en réaffirmant leur engagement envers une coopération mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant.

Dans le même temps, les îles Samoa et la Chine ont signé un accord en vue d’une « plus grande collaboration », au moment où le ministre chinois des Affaires étrangères effectue une tournée dans le Pacifique Sud, suscitant l’inquiétude de l’Australie et des Etats-Unis.

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Les détails de ce texte n’ont pas été révélés, mais un projet d’accord, envoyé à plusieurs pays de la région du Pacifique sud, a fuité. L’accord prévoit notamment une plus grande coopération en matière économique et de sécurité.

Le gouvernement des îles Samoa a confirmé, dans un communiqué, que le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et la Première ministre samoane Fiame Naomi Mata’afa s’étaient rencontrés pour évoquer le « changement climatique, la pandémie et la sécurité ».

Selon le communiqué, la Chine continuera à fournir une aide au développement d’infrastructures et un nouveau cadre sera établi pour de futurs projets « à déterminer ».

« Les Samoa et la Chine continueront à rechercher une collaboration accrue afin de concrétiser leurs intérêts et engagements communs ».

INFLUENCE GRANDISSANTE

Avant d’arriver le 27 mai aux Samoa, la délégation chinoise s’est rendue au cours de la semaine aux îles Salomon et Kiribati. Elle s’est rendue aux Fidji, le 28 mai, avant de se rendre aux Tonga, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Timor oriental.

Inquiets, les australiens et américains ont appelé les États insulaires à repousser les tentatives de la Chine d’accroitre son influence dans la région.

Dans le cadre de cette lutte d’influence, la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, s’est rendue les 28 et 29 mai aux îles Fidji, pour y « exprimer publiquement nos préoccupations concernant cet accord de sécurité ». « Comme d’autres îles du Pacifique, nous pensons qu’il y a des conséquences. Nous pensons qu’il est important que la sécurité de la région soit déterminée par la région », a-t-elle ajouté.

Lors de sa première escale aux îles Salomon, le diplomate chinois Wang Yi avait dénoncé les « calomnies et les attaques » contre l’accord de sécurité conclu avec l’État insulaire.

Selon le projet d’accord et le plan sur cinq ans, lus par l’Agence France Presse, qui serait proposé à plusieurs Etats insulaires de la région, Pékin entend accroître sa présence sur le plan sécuritaire.

Dans une lettre véhémente adressée à ses collègues du Pacifique sud, le président des États fédérés de Micronésie, David Panuelo, a mis en garde contre un accord « attrayant » à première vue, mais susceptible de donner à la Chine les moyens « d’acquérir accès et contrôle sur notre région ».

LES « QUATRE CONTINUITÉS » DES RELATIONS ENTRE LA CHINE ET LES PAYS INSULAIRES DU PACIFIQUE

En dépit des voix qui s’élèvent, le conseiller d’Etat et ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que son pays maintiendrait « les quatre continuités » dans le développement de ses relations avec les pays insulaires du Pacifique.

Lors d’une conférence de presse conjointe à Honiara (capitale des Iles Salomon) au côté de son homologue salomonais Jeremiah Manele, il a estimé que les relations entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique avaient connu des progrès sans précédent ces dernières années, ce qui a apporté des bénéfices tangibles aux populations de la région.

Selon l’agence de presse, Xinhua, les « quatre continuités » sont

  • Maintenir l’égalité de traitement. La Chine pense toujours que les pays, grands ou petits, sont égaux et considère les pays insulaires du Pacifique comme un élément important de la coopération Sud-Sud, ainsi que des partenaires majeurs dans la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.
  • Maintenir le respect mutuel. La Chine respecte toujours la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays insulaires du Pacifique, ainsi que leurs efforts pour explorer une voie de développement adaptée à leurs propres conditions nationales. Elle n’a jamais interféré dans les affaires intérieures de ces pays, pas plus qu’elle n’a lié des conditions politiques, ni été en quête d’intérêts géographiques égoïstes dans ses relations avec eux.
  • Maintenir une coopération mutuellement bénéfique. La Chine continuera à être le défenseur, le bâtisseur et le promoteur du développement des pays insulaires du Pacifique et se consacrera à l’approfondissement de la coopération pratique avec eux dans tous les domaines. La Chine aidera sincèrement les pays insulaires du Pacifique à développer leur économie, à améliorer le bien-être de leur population, à renforcer leur capacité d’auto-développement et à partager avec eux les dividendes apportés par le développement de la Chine.
  • Maintenir l’ouverture et l’inclusion. La région du Pacifique Sud doit servir de théâtre de coopération et non d’arène de compétition destructrice. La coopération de la Chine avec les pays insulaires du Pacifique ne vise aucun pays et ne doit être perturbée par aucun pays.

UNE COOPÉRATION MUTUELLEMENT BÉNÉFIQUE

Lors de sa rencontre avec Wang Yi, la Première ministre et ministre des Affaires étrangères des Samoa, Fiame Naomi Mata’afa, a indiqué avoir effectué de nombreuses visites en Chine.

Citée par l’agence de presse Xinhua, cette dernière a dit apprécier « la voie de développement et le concept centré sur le peuple », et a exprimé l’espoir que son pays puisse mener des échanges avec la Chine sur les expériences en matière de croissance économique et de réduction de la pauvreté.

« La coopération entre les Samoa et la Chine a donné des résultats remarquables dans divers domaines, les infrastructures des Samoa ayant été améliorées et la modernisation de l’agriculture renforcée », a rappelé Naomi Fiame.

Selon elle, les Samoa poursuivront leurs efforts pour stimuler le partenariat bilatéral caractérisé par le respect mutuel, la confiance réciproque, les bénéfices mutuels et les résultats gagnant-gagnant.

De son côté, Wang Yi a assuré que « la Chine est prête à faire tous les efforts pour aider les pays en développement, y compris les nations insulaires du Pacifique, à accélérer leur développement et leur revitalisation », ajoutant que, ce faisant, la Chine ne s’était jamais immiscée dans les affaires intérieures d’un pays, n’avait jamais ajouté de conditions politiques et n’avait jamais recherché d’intérêts géopolitiques.

Conscient des inquiétudes des voisins de ces États insulaires, Wang Yi a souligné que « la Chine n’a pas l’intention d’entrer en concurrence avec d’autres pays et s’est toujours opposée au jeu à somme nulle ».

Il a assuré que son gouvernement est prêt « renforcer la communication avec tout pays qui se soucie des nations insulaires du Pacifique, notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande, afin de mener une coopération trilatérale plus importante, en tirant pleinement parti des avantages respectifs des parties et en respectant la volonté des nations insulaires ».

Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, Wang Yi a indiqué que la Chine avait créé un centre de coopération sur le changement climatique pour la Chine et les pays insulaires du Pacifique.

De son côté, la Première ministre samoane a déclaré que la lutte contre le changement climatique était devenue un domaine de coopération important entre les pays insulaires du Pacifique et la Chine, espérant que le centre de coopération entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique sur le changement climatique jouerait un rôle actif.

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