dimanche, mars 24

Les pro-démocrates remportent les élections

La cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a assuré qu’elle allait « écouter humblement » les électeurs ce 25 novembre, suite à la victoire des candidats pro-démocratie aux élections locales.

Les résultats de cette élection ont été le signe d’un large soutien des habitants au mouvement de contestation dans l’ex-colonie britannique.

Du côté des candidats pro-Pékin, la surprise subsiste et les autorités chinoises subissent un large revers. D’autant plus qu’elles ont assuré continuer à soutenir « résolument » Carrie Lam.

« Le gouvernement central chinois soutient résolument la cheffe de l’exécutif Carrie Lam à la tête de la Région administrative spéciale« , nom officiel de Hong Kong, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang.

A Hong Kong, « le gouvernement écoutera certainement humblement les opinions des citoyens et y réfléchira sérieusement« , avait déclaré Carrie Lam, dans un communiqué publié par le gouvernement.

Aucune précision n’a été communiqué sur ses intentions, mais ses opposants lui ont demandé d’accéder à cinq revendications, dont la mise en place du suffrage universel et une enquête sur ce qu’ils considèrent comme des violences policières.

« Les électeurs ont utilisé la manière la plus pacifique pour dire au gouvernement que nous n’accepterons pas que Hong Kong devienne un État policier et un régime autoritaire », a déclaré Wu Chi-wai, président du Parti démocrate, principal parti d’opposition. « Le gouvernement doit honnêtement faire face à l’opinion publique ».

De son côté, le Parti travailliste, membre des pro-démocrates, a attribué le résultat électoral à « la sueur, le sang et les larmes » des manifestants.

Le siège de l’Université polytechnique (PolyU), où sont retranchés des protestataires radicaux, a vécu sa plus violente confrontation depuis juin avec les forces de l’ordre. Ce 25 novembre, des dizaines de conseillers nouvellement élus s’y sont rendus pour demander à la police de laisser les protestataires sortir librement.

« Le peuple de Hong Kong a parlé », a déclaré Paul Zimmerman, un conseiller pro-démocratie réélu, à l’extérieur de la PolyU, ajoutant qu’il est « temps que le gouvernement réagisse. Ne décevez pas à nouveau Hong Kong ».

L’élection des 452 conseillers de district est peu suivi par la population, car elle concerne principalement des questions comme les ordures ménagères ou les itinéraires des lignes de bus. Or ce 24 novembre, le scrutin a pris une autre signification en raison du mouvement de contestation de la population.

« C’est un profond rejet de l’administration (de Hong Kong) et de la politique de Pékin envers Hong Kong », a déclaré à l’Agence France Presse, Willy Lam, analyste de la politique de Hong Kong.

D’après les dernières estimations publiées par les médias hongkongais, sur les 452 sièges à pourvoir, les candidats pro-démocratie en ont remporté 388, soit 263 sièges remportés en plus par rapport au précédent scrutin en 2015.

Les candidats pro-Pékin ne conservent que 59 sièges, et 5 reviennent à des indépendants. De plus, la participation a dépassé 71% des 4,13 millions d’électeurs inscrits, un record.

L’élection des conseillers de districts obéit au mode de scrutin qui, à Hong Kong, se rapproche le plus de la représentation directe.

Plus symbolique que politique, voire idéologie, l’élection de ce 24 novembre est un tournant pour les prochaines élections. En effet, 6 sièges du Conseil législatif (« LegCo », le Parlement hongkongais), vont être renouvelé l’année prochaine.

Ils se joueront entre des candidats provenant des conseils de district, qui enverront aussi 117 membres au collège électoral de 1.200 personnes, sous la coupe de Beijing, chargé de désigner le chef de l’exécutif.