dimanche, mars 24

Pour Emmanuel Macron, l’Union européenne est unie face à la Chine

En visite en Chine, Emmanuel Macron a évoqué la « souveraineté » européenne face à la Chine, assurant que Beijing avait désormais « compris » que le continent était uni, surtout lorsqu’il s’agit de défendre son indépendance technologique.

« Je pense que la Chine a compris maintenant que l’Europe était organisée, que nous avions un agenda d’ouverture et de souveraineté et que nous avions la volonté d’avancer ensemble groupés comme un partenaire crédible et efficace », a assuré le président français devant la presse, au dernier jour de sa visite officielle en Chine.

Le président français a estimé qu’il avait fallu « corriger les erreurs du passé« , lorsque la Chine avait investi massivement dans des pays de l’Union européenne, comme la Grèce.

« Nous avons conduit plusieurs pays à des réformes très dures, rapides, et à des privatisations forcées sans qu’il y ait d’acheteurs européens », a rappelé Emmanuel Macron.

« Force est de constater qu’on a mis plusieurs pays en situation d’avoir uniquement des acheteurs non-européens, c’est-à-dire des acheteurs chinois », a indiqué ce dernier, qui a participé à la création d’une liste de secteurs stratégiques pouvant être fermés aux investisseurs non-européens.

« Plus nous arrivons à montrer que l’Union européenne sait défendre ses intérêts stratégiques, a un agenda coordonné offensif et défensif, plus elle sera vue de manière crédible par la Chine », a estimé Emmanuel Macron.

Il a appelé à finaliser en 2020 l’accord Chine-UE sur l’investissement, à prendre une « initiative forte » avec la Chine sur le climat et à définir « avant l’été » la réforme prévue de l’OMC.

Concernant les investissements du géant chinois des télécoms Huawei, accusé par Washington d’espionnage, Emmanuel Macron a assuré que la France était « un pays ouvert à tous les investisseurs ».

« Je suis tout à fait heureux que Huawei, Nokia, Ericsson, ZTE et tous les autres soient des fournisseurs », a-t-il assuré.

« Je dis simplement qu’à un moment donné, sur une partie de notre réseau, ce sont des sujets de souveraineté, et donc l’Etat, les Etats européens, doivent avoir un droit de regard, (…) de la même manière que l’Etat chinois a un regard sur les éléments de technologie », a souligné le président français.