mardi, avril 16

La présence chinoise en Suisse s’explique par le Swissness

En visite en Suisse la semaine dernière, le président Xi Jinping a signé plusieurs documents de partenariat avec la Suisse, ravie d’une telle coopération. Au-delà, de cette entente inter-état, les acquisitions et prises de participations d’investisseurs chinois en Suisse ont explosé en deux ans, pour atteindre plus de 43,7 milliards d’euros.

De très bonnes relations 

La Chine et la Suisse ont signé 10 accords et déclarations d’intention sur l’économie, la culture, l’énergie et la propriété intellectuelle. Pour la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, les relations sino-suisses sont « plus étroites que jamais« .

En effet, ce « partenariat stratégique innovateur » concerne notamment l’accord de libre-échange déjà en vigueur, depuis 2014, qui possède toute de même « une marge de manœuvre pour l’améliorer ». Mais, il est évident pour le ministre de l’économie, Johann Schneider-Ammann, le bilan est positif, « cela en valait certainement la peine ».

En signant ces accords, la Confédération reconnaît « l’importance de la Chine » sur l’échiquier mondial, souhaitant que les deux pays continuent d’approfondir leurs relations et maintiennent des contacts réguliers de haut niveau, a expliqué Doris Leuthard.

Mais la Chine et la Suisse ont déjà une excellente relation depuis 66 ans. « La Suisse est l’un des premiers pays occidentaux à avoir reconnu, le 17 janvier 1950, la République populaire de Chine, qui venait d’être créée« , a rappelé Doris Leuthard, également à la tête du Département des transports et de l’énergie (DETEC).

Au-delà des relations entre les deux Etats, « nous avons tissé des liens entre cantons et universités« , a-t-elle ajouté. De son côté, le président Xi Jinping a indiqué que « nos relations sont un exemple de ce que peuvent accomplir deux pays de tailles différentes, avec des structures de société différentes ».

Cette bonne relation se traduit également par la présence accrue d’entreprises chinoises en Suisse, qui ont depuis 2015 racheté Winterthur Gas and Diesel, Infront Sportmarketing, Swissport, Lorance Institute of Business, Netstal, Mercuria, SIGG, Syngenta, pour un montant total de plus 47 milliards defrancs suisse (43,71 milliards €).

Les reprises d’entreprises suisses explosent

En 2016, les chinois ont investi près de 86 milliards de dollars en Europe, dont plus de la moitié en Suisse, qui se situe au 6e rang des destinations favorites pour les investissements chinois en termes de transactions.

Le nombre de transactions (acquisitions et prises de participations) d’investisseurs chinois au niveau des entreprises suisses a plus que doublé en 2016, d’après une étude réalisée par le cabinet de conseil EY.

Ainsi, avec 44 milliards de dollars (36 mds €), la reprise de Syngenta par ChemChina représente à elle seule plus de 95% du volume total des 45,8 milliards de dollars (41,8 mds €) provenant d’investisseurs de la Chine en Suisse, en 2016.

En 2015, celui-ci était de 4 milliards de dollars (3,6 mds €). D’ailleurs, en termes de volume, la Suisse arrive en tête avec la reprise de Syngenta, suivie par l’Allemagne (12,6 mrd USD) et le Royaume-Uni (9,6 mrd USD).

Selon l’étude de KPMG, 19 entreprises helvétiques ont été rachetées par des investisseurs chinois en deux ans.  Sur cette même période, des entreprises chinoises ont procédé à 19 acquisitions en Suisse, dont 9 en 2016 et 10 en 2015. En comparaison, le nombre de rachats s’était limité à 2 en 2012 et à 3 en 2013 et 2014.

Pour Kurt Haerri, senior vice-président chez Schindler, les entreprises chinoises viennent en Suisse pour l’accès au « Swissness », c’est à dire l’image de qualité rattachée à la Suisse, la technologie et la diversification immobilière.

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