jeudi, avril 18

« Une ceinture, une Route », une stratégie payante pour tous

 L’initiative lancée par Xi Jinping en 2013 est « un concept de coopération régionale » englobant 65 pays, situés le long des terres et des routes de l’ancienne Route de la Soie. Celle-ci met en lumière les objectifs économiques et stratégiques de la Chine, en proie au ralentissement de son économique et à la nécessité de trouver des nouveaux leviers de croissance.

A l’occasion du Forum d’été de Davos, Jin Liqun, président de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructure (BAII) a assuré que cette initiative va « au-delà de l’économie ». « Ceci est plus stratégique, une question géopolitique », car elle a un objectif principal : « La paix et la prospérité pour les gens ».  

Ian Bremmer, président du Groupe américain Eurasie, a expliqué que « l’une des raisons de ‘Une ceinture, une route » a été de tout faire pour réduire la surcapacité » des industries, expliquant pourquoi le gouvernement se concentre en grande partie sur le développement des infrastructures dans les pays le long de l’ancienne route de la soie. En effet, elles renforcent les relations commerciales avec la Chine. « L’infrastructure est absolument nécessaire » a estimé Ian Bremmer car « cela remplit un vide ».

Mais pour ce dernier, la dimension stratégique de cette initiative est primordiale. La Chine doit sortir du modèle économique actuel et trouver de nouveaux leviers de croissance, mais ce ne sera plus un problème, selon lui, car le gouvernement chinois aura plus de stabilité et pourra ainsi développer de nombreux projets d’investissements, grâce à « une ceinture, une route »

« Bien qu’il puisse être difficile de développer des entreprises viables et rentables, il y a de nombreux projets en cours », et déjà réalisés via cette initiative, comme les ports, les installations industrielles et d’autres infrastructures, a indiqué Benedikt Sobotka, chef de la direction Eurasie au Ressources Group de Luxembourg,

Pour ce dernier, il est évident qu’« il existe une stratégie » mise en place par le gouvernement. Et il est « absolument impressionnant de voir comment systématiquement et efficacement cette initiative est mise en œuvre ». « La Chine est revenue à une proéminence économique et commerciaux du temps de l’ancienne de route de la soie », a indiqué ce dernier.

Pour Zhang Bingjun, président de l’entreprise de Tianjin TEDA Construction Group, l’initiative « est en effet une réalité ». « Le lancement de cette stratégie est motivée par la demande des entreprises chinoises » d’autant que « les dirigeants chinois ont proposé ce cadre de développement, après une analyse approfondie des économies chinoise et mondiale, une compréhension globale des pays et une complémentarité avec les pays de la région ».

Jin Liqun, président de la BAII
Jin Liqun, président de la BAII

Li Daokui, doyen du collège Schwarzman à l’Université de Tsinghua, a souligné qu’en investissant dans le développement des infrastructures des pays adhérant à « une ceinture, une route », « la Chine vise à promouvoir la circulation des capitaux, des biens et des marchandises dans la région ».

Si l’intuitive fonctionne au cours des prochaines décennies, les pays de la région « formeront une région très efficace, efficiente et socialement développée comme l’Union Européenne« , a indiqué Li Daokui. Ce dernier a expliqué que la région deviendra économiquement convergente et non plus en conflit.

Pour cela, Jin Liqun, président de la BAAI, sa banque, créée pour faciliter les activités financières dans le cadre de cette initiative, « sera impliqué dans une large mesure dans les projets de financement dans la région« . « Tout projet qui sera bon pour l’Asie, que ce soit dans ou en dehors de l’Asie, sera bon pour la banque« , a-t-il indiqué.

Et « tous les projets que nous considérerons devront être financièrement viables, respectueux de l’environnement et socialement acceptable« . Ce dernier a noté « le scepticisme et la méfiance » de certains, mais « la Chine ne peut pas tout faire« . Jin Liqun a assuré que Beijing « propose mais n’impose pas. Elle répond aux besoins » et la BAII reste ouverte à tous.

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