dimanche, février 25

Washington, Canberra et Tokyo veulent s’unir pour dissuader la Chine

Les États-Unis ont lancé ces derniers jours une offensive diplomatique tous azimuts pour contrer l’influence de la Chine en Asie-Pacifique.

Les ministres de la Défense des États-Unis, d’Australie et du Japon se sont d’ailleurs engagés à Honolulu à renforcer leur coopération militaire face aux ambitions régionales de la Chine qui cherche à « modifier le statu quo par la force » dans la région.

« Nous sommes profondément préoccupés par le comportement de plus en plus agressif et les intimidations de la Chine dans le détroit de Taïwan et ailleurs dans la région », a déclaré le chef du Pentagone Lloyd Austin, en accueillant ses homologues australien et japonais au siège du commandement militaire américain de la région.

« Nos intérêts dépendent du respect de l’ordre international, mais nous voyons cet ordre remis en cause dans la région (…) par la Chine qui cherche à façonner le monde autour d’elle comme nous ne l’avons jamais vu », a assuré l’Australien Richard Marles.

Ce dernier a dénoncé « les modifications unilatérales du statu quo par la force de la Chine en mer de Chine méridionale et orientale » ainsi que les récents tirs de missiles de la Corée du Nord. De son côté, le Japonais Yasukazu Hamada a dit vouloir « discuter de ce que nous pouvons faire (…) pour renforcer nos capacités de dissuasion et de réaction dans la région ».

Les États-Unis ont lancé offensive diplomatique pour tenter de contrer l’influence de la Chine dans cette région stratégique. Ils ont annoncé un nouveau fonds de 810 millions de dollars d’aide pour les îles du Pacifique Sud, où ils vont accroître leur présence diplomatique, notamment avec l’ouverture d’une représentation aux Iles Salomon.

La vice-présidente américaine Kamala Harris s’est rendue la semaine passée au Japon et en Corée du Sud, où elle a réaffirmé la détermination de Washington à agir « sans peur, ni hésitation » à travers l’Asie, y compris dans le détroit de Taïwan. Pékin revendique à la fois Taïwan et l’étroite étendue d’eau qui sépare l’île de la Chine continentale, l’un des canaux de navigation les plus fréquentés du monde.

Pour sa part, Lloyd Austin a eu un entretien bilatéral avec son homologue australien, centré sur l’accord AUKUS passé en 2021 entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni pour la fourniture à Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques.

Cette alliance est dénoncé depuis plusieurs mois par la Chine. « La mission permanente de la Chine auprès des Nations Unies (ONU) à Vienne a contrecarré un amendement proposé par les pays de l’AUKUS visant à légitimer leur coopération en matière de sous-marins nucléaires lors d’une réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) », a indiqué Wang Qun, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies à Vienne.

Il a accusé les pays de l’AUKUS de tenter de « blanchir » leur accord sur les sous-marins nucléaires en poussant la conférence générale de l’AIEA à adopter leur amendement, ainsi que d’essayer de tromper l’opinion publique et de « diaboliser » le processus d’examen intergouvernemental initié par la Chine.

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