mercredi, avril 17

Washington veut mettre fin à leur dépendance à l’égard des terres rares de la Chine

Les États-Unis veulent mettre fin à leur « dépendance excessive » à l’égard des terres rares, des panneaux solaires et autres produits clés provenant de Chine, a déclaré la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen. Cette dernière souhaite éviter que le Chine ne coupe ses approvisionnements comme elle l’a déjà fait avec d’autres pays.

Toutefois, la Chine est aujourd’hui incontournable pour s’approvisionner en terres rares. Bien qu’il existe de nombreux gisements de terres rares dans le monde, ils ne sont pas (encore) exploités, ce qui explique la mainmise de la Chine sur ces ressources. Or, il faut environ 25 ans entre le début d’un projet de mine et le début de son exploitation, ont expliqué Olivier Soria, enseignant-chercheur en droit de l’environnement (Kedge Business School), et Juliette Grau, doctorante (Kedge Business School) dans un article publié sur The Conservation.

Janet Yellen, qui est arrivée à Séoul le 18 juillet en fin de journée, a déclaré à l’agence de presse Reuters qu’elle encourageait le renforcement des liens commerciaux avec la Corée du Sud et d’autres alliés « de confiance », afin d’améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement et d’éviter d’éventuelles manipulations par des rivaux géopolitiques.

La secrétaire au Trésor a exposé ses préoccupations lors d’un important discours de politique générale à Séoul ce 19 juillet, après avoir visité les installations du poids lourd sud-coréen de la technologie LG.

« Travailler avec les alliés et partenaires à travers le Friend-Shoring est un élément important pour renforcer la résilience économique en soutenant le dynamisme et la croissance de la productivité qui viennent avec l’intégration économique », a déclaré Janet Yellen, cité par l’agence de presse sud-coréenne, Yonhap.

La secrétaire américaine a assure que le «Friend-Shoring» pourra bâtir des chaînes d’approvisionnement stables afin de réduire la dépendance envers la Chine pour la fourniture de semi-conducteurs, batteries et autres produits industriels clés.

La Corée du Sud a « des atouts considérables en termes de ressources, de technologie, de capacités » et ses entreprises, dont LG, investissent déjà aux États-Unis, a-t-elle rappelé. Tandis que la Chine a « alloué des ressources significatives pour chercher une position dominante dans la production de certaines technologies avancées pour atteindre cette position », a-t-elle déclaré.

« Nous ne pouvons pas permettre aux pays comme la Chine d’utiliser leur position sur le marché des matières premières clés, des technologies ou des produits pour perturber notre économie ou exercer une influence géopolitique non souhaitée », a assuré cette dernière.

Elle a aussi évoqué la nécessité de diminuer les risques de « sur-concentration » des fournitures principales vers les « pays non fiables ». Cependant, Janet Yellen a tenu à mesurer ses propos et a déclaré que les relations avec la Chine n’étaient pas « totalement négatives ou ne s’intensifiaient pas en territoire terriblement hostile. »

La Chine est à l’écoute des préoccupations des États-Unis dans d’autres domaines et elle a fait quelques gestes constructifs sur la restructuration de la dette des pays à faible revenu« , a-t-elle ajouté. « Nous avons de réelles préoccupations à l’égard de la Chine et nous les faisons valoir, mais je ne veux pas donner l’impression d’une escalade des hostilités avec la Chine. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *