Arrivé le 5 mai en France, le président chinois Xi Jinping ira ensuite en Serbie et en Hongrie, du 8 au 10 mai. Il s’agit de sa première tournée européenne depuis 2019.
Xi Jinping a rencontré son homologue français Emmanuel Macron qui prône la « réciprocité » commerciale et la recherche d’une résolution de la guerre en Ukraine auprès du président chinois qui entretient de bonnes relations avec la Russie.
De retour en Europe, Xi Jinping a organisé sa tournée sur le thème de l’équilibre diplomatique. Après la visite d’État à Paris, qui lui demande d’user de son influence pour « ramener la Russie à la raison », il se rendra du 8 au 10 mai en Serbie et Hongrie, deux pays restés proches de Moscou.
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L’UE veut faire front
Ce 6 mai, Xi Jinping va célébrer les 60 ans de relations diplomatiques franco-chinoises, et a rencontré Emmanuel Macron, qui s’est concerté en amont avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
Dans la matinée, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a rejoint les deux hommes à l’Elysée pour une session ayant soulever les différends commerciaux. Placée entre les économies américaine et chinoise, l’Union européenne a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions d’état de la Chine à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques, accusées de fausser la concurrence.
Dans un entretien à La Tribune du 5 mai, Emmanuel Macron reconnaît que les Européens ne sont « pas unanimes » sur la stratégie à adopter car, selon lui, « certains acteurs voient toujours dans la Chine essentiellement un marché de débouchés » alors qu’elle « exporte massivement vers l’Europe ».
Il souhaite « mieux protéger notre sécurité nationale », « être beaucoup plus réalistes dans la défense de nos intérêts » et « obtenir la réciprocité ».
A Pékin, ces mesures jugées « protectionnistes » sont vivement rejetées. Les autorités chinoises ont lancé leur propre enquête antisubventions contre le cognac français, provoquant un levée de bouclier de la part d’Emmanuel Macron.
Macron plaide pour une « trêve diplomatique »
Dans l’après-midi, Emmanuel Macron et Xi Jinping se sont retrouvé en face à face pour une séquence plus politique. Le président français a demandé au président chinois de soutenir la « trêve olympique » pour « l’ensemble » des conflits à l’occasion des Jeux de Paris cet été.
Paris souhaite que la Chine, principale alliée du président russe Vladimir Poutine, ne bascule dans un soutien renforcé à la guerre face à Kiev. Voire « l’encourager à utiliser les leviers » dont Pékin dispose sur Moscou pour « contribuer à une résolution de ce conflit », selon l’Elysée. Emmanuel Macron avait plaidé pour les mêmes raisons en 2023 de sa propre visite d’Etat en Chine, avec des résultats modestes.
Pour Marc Julienne, chercheur à l’Institut français des relations internationales, « cette approche révèle un manque de compréhension des intérêts et de la stratégie de Pékin », qui veut « se tenir à distance du conflit » et n’entend « pas s’impliquer davantage, ni dans le sens des Européens, ni dans le sens d’un soutien militaire à la Russie ».
Concernant la question des droits humains, Emmanuel Macron dit préférer évoquer « les désaccords » plutôt « derrière des portes closes ». Paris ne tient à évoquer plus particulièrement le dossier de Taïwan.
« L’idée est de mettre en avant une alliance des autocraties face au monde occidental » et « de montrer qu’il a encore des alliés en Europe », a assuré Valérie Niquet, directrice Asie à la Fondation pour la recherche stratégique
