dimanche, mars 24

A Hong Kong, le magnat Jimmy Lai maintenu en détention

La plus haute juridiction hongkongaise a encouragé la loi sur la sécurité nationale mise en place par la Chine, en refusant la libération sous caution du magnat pro-démocratie Jimmy Lai, dans un arrêt.

Jimmy Lai, propriétaire du quotidien pro-démocratie Apple Daily, fait partie de la centaine de militants qui ont été arrêtés au nom de la loi sur la sécurité nationale, depuis qu’elle a été imposée fin juin 2020, suite aux mois de manifestations de 2019.

Figures les plus connues du mouvement pro-démocratie, Jimmy Lai est poursuivi pour « collusion avec les forces étrangères », un des crimes visés par la nouvelle loi, parce qu’il aurait appelé à des sanctions contre Hong Kong et la Chine.

La Haute cour devait se prononcer ce 9 février sur la question de sa libération sous caution. Généralement, la possibilité d’une mise en liberté sous caution dans des affaires non-violentes a toujours été une constante dans le système judiciaire hongkongais, or cette fois, la Haute cour en a décidé autrement.

Car la loi sur la sécurité nationale inverse le raisonnement en avançant que cette libération « ne doit pas être accordée (…) à moins que le juge ait suffisamment d’éléments pour penser que (le prévenu) ne continuera pas à commettre des actes mettant en danger la sécurité nationale ».

Jimmy Lai avait été arrêté en décembre, puis libéré une semaine plus tard sous caution. Mais il avait été de nouveau placé en détention après un appel du ministère auquel la Haute cour vient de donner raison.

Lire aussi : Jimmy Lai conteste la loi sur la sécurité nationale à Hong Kong

« La décision du juge d’accorder la libération sous caution au défendeur doit être rejetée », ont indiqué les juges de la Haute Cour, ajoutant que « dans l’intervalle, le défendeur est maintenu en détention. »

L’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale est probablement le tournant le plus important dans la relation entre la Chine continentale et Hong Kong depuis que la rétrocession du territoire par Londres en 1997.

Pour beaucoup d’observateurs, cette loi renie la promesse faite lors de la rétrocession d’accorder à Hong Kong une très vaste autonomie, notamment en matière judiciaire, en criminalisant certaines opinions et en ôtant les garde-fous juridiques entre Hong Kong et le système juridique de Chine continentale.

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