vendredi, mars 29

Avançons main dans la main pour inscrire un nouveau chapitre

Intervention de Xi Jinping, Président de la République populaire de Chine, à la

Conférence des Entrepreneurs chinois et africains à Johannesburg, le 4 décembre 2015.

Le président Xi Jinping en septembre 2018 lors du FOCAC

C’est un grand plaisir pour moi de me trouver parmi vous dans cette belle ville de Johannesburg. La présente Conférence, placée sous le thème pertinent « Coopération gagnant-gagnant pour un développement commun – promouvoir l’intégration et l’industrialisation de l’Afrique », est utile pour le développement inclusif et durable du continent africain. À cette occasion, je tiens à exprimer mes chaleureuses félicitations pour la réussite de la Conférence et mes sincères remerciements aux amis des différents milieux qui contribuent, depuis de longues années, à la coopération économique et commerciale sino-africaine.

Malgré l’éloignement géographique, la Chine et l’Afrique sont unies par des liens très anciens et une amitié sans cesse consolidée. L’Afrique d’aujourd’hui est pleine de vitalité et de dynamisme, et la coopération économique et commerciale sino-africaine atteint un niveau sans précédent. À l’heure actuelle, beaucoup d’entrepreneurs chinois investissent et développent leurs activités en Afrique et les Africains sont de plus en plus nombreux à faire du commerce en Chine. Dans la province du Zhejiang où j’avais travaillé, se trouve une petite ville qui s’appelle Yiwu, aussi connue sous le nom de « la capitale mondiale des petites marchandises ». Des milliers de commerçants africains s’y sont installés et participent au développement du commerce sino-africain.

Jusqu’à la fin 2014, le stock des investissements chinois en Afrique, toutes catégories confondues, s’est élevé à 101 milliards de dollars US et plus de 3 100 entreprises chinoises se sont implantées en Afrique. En 2014, le volume des échanges commerciaux sino-africains s’est établi à 221,9 milliards de dollars US. La Chine est ainsi devenue un principal partenaire de l’Afrique dans les domaines du commerce, de l’investissement, des infrastructures et des zones de coopération économique et commerciale.

À l’heure actuelle, la conjoncture économique mondiale reste complexe et changeante, avec une reprise atone des économies avancées, le ralentissement des économies émergentes et l’augmentation des risques d’instabilité et d’incertitude pesant sur la croissance mondiale. Toutefois, l’Afrique, qui regroupe le plus grand nombre de pays en développement, se distingue, ces dernières années, par ses performances économiques remarquables.

Au moment où la situation sécuritaire en Afrique est stable dans son ensemble, les gouvernements des différents pays africains donnent une grande priorité au développement économique et ont élaboré des programmes ambitieux en matière de développement économique, industriel et des infrastructures. Le continent africain affiche un taux de croissance annuel de près de 5% en moyenne. Avec une industrialisation et une urbanisation en plein essor, l’Afrique donne une nouvelle impulsion à la croissance mondiale et s’émerge comme le continent le plus prometteur avec la croissance la plus forte.

L’histoire économique moderne et les expériences de la Chine et de beaucoup d’autres pays montrent que l’industrialisation est le passage obligé pour l’émergence économique d’un pays. Le processus d’industrialisation de la Chine, entamé il y a un siècle et demi, est douloureux et difficile. Au milieu du XIXe siècle, les puissances étrangères ont forcé la porte de la Chine avec leurs canonnières. Le Mouvement d’auto-renforcement s’est déclenché par la suite, marquant le début de l’industrialisation de la Chine. Depuis le lancement de la politique de réforme et d’ouverture sur l’extérieur, ce processus d’industrialisation s’est accéléré. En quelques décennies, la Chine a réalisé ce que les pays développés ont mis des siècles à accomplir. Dotée aujourd’hui d’un système industriel complet et d’importantes capacités de production, la Chine est d’ores et déjà le plus grand pays manufacturier et la deuxième économie du monde. Elle s’est ainsi frayé une voie d’industrialisation adaptée à ses conditions nationales.

Du parcours d’industrialisation de la Chine, on tire des enseignements importants : la réussite de l’industrialisation ne passe pas par le repli sur soi et, dans l’ère de la globalisation économique, il est impératif d’associer les marchés et les ressources domestiques et internationaux et de valoriser pleinement les avantages comparatifs en vue d’une allocation des ressources à l’échelle mondiale. Il faut s’inspirer pleinement des expériences des pays avancés et s’appuyer sur les conditions nationales pour choisir une voie d’industrialisation adaptée. En tant que continent le plus prometteur du monde, l’Afrique a tous les atouts pour réussir.

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L’industrialisation est indispensable pour réaliser un développement inclusif et durable en Afrique et cruciale pour la création d’emplois, l’éradication de la pauvreté et l’amélioration du niveau de vie de la population. La voie d’industrialisation africaine est à explorer par les Africains. La Chine souhaite, en toute sincérité, partager ses expériences avec l’Afrique et apporter un soutien financier, technique et intellectuel à l’effort d’industrialisation du continent.

Dans les domaines de l’industrie, des infrastructures, de la facilitation de l’investissement et du commerce, la coopération sino-africaine offre aux entreprises des deux côtés davantage d’opportunités d’investissement et de commerce et favorise le renforcement de la compétitivité des industries africaines et le comblement du déficit d’infrastructures en Afrique. La coopération sino-africaine en matière d’agriculture moderne, de développement vert, et de réduction de la pauvreté permettra aux entreprises chinoises et africaines de partager les technologies avancées et d’établir un mode de développement durable, favorisera le renforcement des capacités d’auto-développement, le relèvement du niveau de la gouvernance publique et l’amélioration des conditions de vie des Africains.

Face aux nouvelles opportunités apportées par le nouveau contexte, la Chine et l’Afrique doivent rester fidèles à leur tradition glorieuse de l’amitié sincère et faire rayonner l’esprit de coopération solidaire. Pour raffermir la coopération amicale sino-africaine, je voudrais faire les propositions suivantes :

  • Premièrement, poursuivre la coopération mutuellement bénéfique et gagnant-gagnant sur la base de l’égalité. Il convient pour la Chine et l’Afrique de concilier la justice et les bénéfices, de rechercher et d’élargir leur convergence d’intérêts en tenant compte des besoins de développement et des préoccupations de part et d’autre, afin de former ensemble une communauté de destin sino-africaine.
  • Deuxièmement, poursuivre la coopération multilatérale ouverte et inclusive. Dans un monde interconnecté, nous préconisons une économie mondiale ouverte et inclusive et nous rejetons résolument le protectionnisme commercial et d’investissement. La coopération économique et commerciale sino-africaine est ouverte au reste du monde. Nous serons heureux que des entreprises des autres pays soient associées à la coopération sino-africaine sur la base du bénéfice réciproque et du gagnant-gagnant.
  • Troisièmement, poursuivre la coopération pragmatique orientée vers les capacités. La Chine entend partager sans réserve ses technologies avancées et adaptées avec l’Afrique, allier ses industries d’excellence aux besoins africains en matière de développement et approfondir la coopération industrielle en faveur de l’amélioration de la qualification de la main-d’œuvre, de la création d’emplois et du renforcement des dynamiques endogènes du développement économique du continent. Par l’envoi d’experts, la création de centres de formation professionnelle, le renforcement de la formation des compétences et les échanges entre entrepreneurs, nous appuierons de manière effective les efforts de l’Afrique dans le renforcement des compétences et des capacités pour son industrialisation.
  • Quatrièmement, poursuivre le développement vert, bas carbone et durable. Le continent africain est riche en ressources naturelles et dispose de conditions écologiques privilégiées. La coopération sino-africaine doit accorder une importance primordiale au développement durable. La Chine est prête à monter pour l’Afrique des projets relatifs au changement climatique et à la protection écologique et à former des professionnels de l’écologie africains, de sorte à accompagner l’Afrique vers un développement vert, bas carbone et durable.
  • Cinquièmement, poursuivre la coopération prioritaire dans les domaines fondamentaux. Sur la base d’une planification globale de la coopération économique et commerciale sino-africaine tous azimuts, nous soutiendrons la construction d’ouvrages hydro-agricoles dans les pays africains et leurs efforts du renforcement des infrastructures de transport et de la garantie de l’énergie et apporterons un soutien agissant au développement des PME et à la réalisation des projets de réduction de la pauvreté et de bien-être social en Afrique, afin de faire bénéficier des fruits de la coopération sino-africaine à l’ensemble des populations.

Les entrepreneurs, principaux acteurs de la coopération économique et commerciale sino-africaine, sont aussi ambassadeurs de l’amitié entre la Chine et l’Afrique. Je forme le vœu sincère que les entrepreneurs chinois et africains jouent pleinement leur rôle dans la promotion d’une coopération économique et commerciale sino-africaine tous azimuts, et œuvrent ensemble dans un esprit d’innovation et d’inspiration mutuelle pour créer un plus bel avenir des peuples chinois et africains !

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