lundi, avril 22

Combat juridique pour une célibataire souhaitant congeler ses ovocytes

Xu Zaozao, célibataire, a entamé le 9 mai un combat judiciaire en appel pour obtenir le droit de faire congeler ses ovocytes, un service pour l’instant uniquement réservé aux femmes mariées dans son pays.

La démarche de Xu Zaozao, 35 ans, est très suivie en Chine car les droits des femmes et la baisse dramatique de la natalité font l’objet d’une attention particulière de la part des médias et des dirigeantes politiques.

La jeune femme veut congeler ses ovocytes pour se donner la possibilité d’avoir un enfant seule si elle ne trouve pas de partenaire pour procréer. «J’espère que davantage de gens reconnaîtront le fait qu’il y a toute une diversité de femmes célibataires», a déclaré Xu Zaozao devant le troisième tribunal populaire intermédiaire de Pékin, où s’ouvrait son procès en appel.

«Elles ont le droit d’avoir leur autonomie en matière de reproduction et de prendre les décisions qui concernent leur propre corps», a-t-elle souligné devant des journalistes. La congélation des ovocytes consiste à prélever les ovocytes, puis à les congeler dans de l’azote liquide en vue d’une grossesse future.

En 2018, Xu Zaozao avait voulu faire congeler ses ovocytes par un hôpital pékinois, un service réservé aux seuls couples mariés souffrant d’infertilité. Devant le refus de l’établissement, elle avait porté plainte contre ce dernier mais avait perdu en 2022 en première instance.

Le contexte a particulièrement changé depuis. La Chine a enregistré en 2022 la première baisse de sa population en six décennies, sur fond de taux de fertilité très bas (1,15 enfant par femme) et le gouvernement incite fortement les Chinois à procréer.

La province du Sichuan (sud-ouest) a par exemple annoncé en janvier permettre aux personnes célibataires d’enregistrer leur enfant. Une révolution car, ailleurs en Chine, le mariage reste un prérequis indispensable.

Le cas du Sichuan «me donne de l’espoir» quant à une plus grande prise en compte du droit des femmes, a expliqué Xu Zaozao. «Je sais très bien qu’on n’a pas une si grande chance de gagner car cette affaire a un grand impact sur la société», a-t-elle reconnu.

«Mais cela provoque un débat public et les femmes célibataires ont pu prendre la parole ouvertement». En effet, avec le développement économique, de nombreuses Chinoises indépendantes financièrement se marient plus tardivement, voire ne veulent pas avoir d’enfants, malgré la forte pression familiale qu’elles subissent après 30 ans pour convoler et procréer.

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