vendredi, avril 12

Discours d’ouverture du 7ème Forum Chine-Afrique des Think Tanks 2018

Allocution de Chen Xiaodong, ministre assistant des affaires étrangères, lors de la cérémonie d’ouverture de la 7ème réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks, au Pavillon Fangfeiyuan, Résidence des Hôtes d’État Diaoyutai, le 4 juillet 2018.

Chen Xiaodong Ministre assistant des affaires étrangères

C’est pour moi un grand plaisir d’être parmi vous à l’occasion de la septième réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks. Au nom du Ministère chinois des Affaires étrangères, je tiens à adresser mes vives félicitations pour l’ouverture de cette réunion et à souhaiter une chaleureuse bienvenue à tous les invités ici présents, notamment aux experts et chercheurs africains venus de loin.

Tenue dans le contexte du 40e anniversaire du lancement de la politique de réforme et d’ouverture sur l’extérieur de la Chine et dans la perspective du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) prévu en septembre prochain, la présente réunion a choisi comme thème « La politique de réforme et d’ouverture et les relations sino-africaines ». Ce thème est hautement pertinent, dans la mesure où il correspond aux besoins réels de la Chine et des pays africains d’explorer par eux-mêmes leur voie de développement et à la volonté sincère des deux parties de construire ensemble une communauté de destin encore plus solide. J’espère que vous pourrez, à travers les échanges amples et approfondis que vous engagerez, contribuer ensemble au succès du Sommet de Beijing et au développement des relations sino-africaines.

En avril dernier, le Président Xi Jinping a souligné, dans son discours à la Conférence annuelle 2018 du Forum de Boao pour l’Asie, qu’« au cours des quatre dernières décennies, le peuple chinois, toujours dans un esprit d’ouverture, a apporté une contribution active au monde ». Ce sont 40 ans de progrès commun pour la Chine et le reste du monde, et 40 ans de coopération solidaire entre la Chine et les pays africains.

Au cours des 40 dernières années, les relations politiques entre la Chine et l’Afrique n’ont cessé de se raffermir et leur confiance stratégique mutuelle a sans cesse gagné en solidité et en profondeur. Liées par une amitié ancienne, la Chine et l’Afrique se sont toujours témoigné compréhension mutuelle et solidarité et ont œuvré à élever étape après étape le niveau de leurs relations. En 2015, les deux parties ont établi un partenariat de coopération stratégique global lors du Sommet de Johannesburg du FCSA. Jusqu’aujourd’hui, la Chine a noué avec 24 pays africains des partenariats stratégiques globaux ou partenariats stratégiques. Sous l’impulsion conjointe des dirigeants chinois et africains, la communication et la coordination stratégiques sino-africaines ont continué à se renforcer, la compréhension et le soutien mutuels se sont davantage affirmés et les échanges d’expériences en matière de gouvernance de l’État se sont sans cesse approfondis, de quoi illustrer l’excellence du partenariat de coopération stratégique global sino-africain.

Au cours des 40 dernières années, la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique, dont les intérêts sont étroitement liés, a avancé à grandes enjambées. Le volume des échanges commerciaux sino-africains a été multiplié par plus de 200 en passant de 765 millions de dollars US en 1978 à 170 milliards de dollars en 2017. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique depuis plusieurs années consécutives. Le stock d’investissements chinois en Afrique, partant de zéro, s’élève aujourd’hui à 110 milliards de dollars. La coopération sino-africaine connaît actuellement une transformation encourageante, passant d’une coopération dirigée par les pouvoirs publics à une coopération basée sur le fonctionnement du marché, du commerce des marchandises aux partenariats en matière de capacités de production, et de la simple construction à l’investissement et à l’exploitation, ce qui contribue effectivement au développement durable en Afrique.

Au cours des 40 dernières années, les échanges culturels et humains entre la Chine et l’Afrique ont connu un élargissement régulier et sont devenus une source de vitalité pour l’amitié sino-africaine. On enregistre chaque année près de deux millions de déplacements entre la Chine et l’Afrique, et le nombre de jumelages entre les collectivités locales chinoises et africaines s’élève à 133. La Chine a ouvert plus de 80 instituts et classes Confucius dans 41 pays africains, et 27 pays africains ont des correspondants de presse en Chine. Rien qu’en 2017, plus de 100 événements ont été organisés et plus de 200 projets, mis en œuvre par la Chine et l’Afrique dans le cadre de leur coopération socioculturelle.

Au cours des 40 dernières années, la Chine et l’Afrique ont travaillé en étroite coopération dans les affaires internationales et régionales pour défendre fermement leurs intérêts communs. La Chine a toujours défendu la juste cause des pays africains au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies et dans d’autres enceintes multilatérales, et les pays africains ont hautement apprécié le rôle constructif de la Chine dans la promotion de la sécurité et de la stabilité internationales et régionales. La Chine soutient fermement les solutions africaines aux problèmes africains et prend une part active aux affaires de paix et de sécurité en Afrique. Actuellement, plus de 2 000 Casques bleus chinois sont déployés dans cinq opérations onusiennes de maintien de la paix en Afrique, ce qui fait de la Chine le premier contributeur de contingents aux opérations de maintien de la paix parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité.

Le président Xi Jinping

La Conférence centrale sur le travail relatif aux affaires étrangères, tenue récemment avec un grand succès, a officiellement affirmé la pensée de Xi Jinping sur la diplomatie en tant que ligne directrice fondamentale et guide d’action pour la diplomatie de grand pays aux couleurs chinoises de la nouvelle ère. Au cours de son déplacement en Afrique en 2013, le Président Xi Jinping a avancé le principe de « sincérité, pragmatisme, amitié et franchise » et la juste conception de la justice et des intérêts, qui sont l’illustration de l’esprit guidant le développement des relations sino-africaines au cours des dernières décennies et constituent la ligne directrice de la politique chinoise sur le développement des relations et de la coopération avec l’Afrique ainsi que les autres pays en développement. Ces idées ont eu des répercussions aussi larges, profondes que durables.

Les relations et la coopération sino-africaines ont parcouru un chemin hors du commun, remporté des succès remarquables et remarqués et apporté des bénéfices réels aux peuples chinois et africains. Mais il y a toujours des Occidentaux qui, par des desseins inavouables, refusent de ravaler leur arrogance et leurs préjugés et de constater la vigueur de la coopération sino-africaine.

Ils sont habitués à donner des leçons, à faire des commentaires à tort et à travers, et à dénigrer la coopération sino-africaine. Et récemment, mus par un sentiment d’amertume pur et simple, ils ont fait du tapage autour de la question de la dette, en accusant la Chine d’alourdir par ses crédits l’endettement de l’Afrique et d’éroder la souveraineté des pays africains par l’octroi de fonds. En réalité, la coopération sino-africaine, basée sur des principes clairs et motivée par un esprit pionnier, est largement reconnue et saluée par les pays africains. Les concepts et pratiques de la coopération sino-africaine sont surtout caractérisés par les trois principes suivants :

  • Premièrement, ne jamais assortir la coopération de conditions politiques. La Chine respecte depuis toujours la volonté et les besoins réels des pays africains et s’attache à des consultations menées sur un pied d’égalité. Elle n’a jamais cherché à imposer sa volonté aux autres, à se prendre pour donneur de leçons, à exporter un modèle quelconque ou à exiger des conditions politiques préalables dans la coopération. C’est ce qui caractérise le plus la coopération sino-africaine et la distingue fondamentalement de la coopération des pays occidentaux avec l’Afrique.
  • Deuxièmement, contribuer au développement socio-économique local. La question de la dette de certains pays africains est due à plusieurs facteurs combinés. C’est un problème que rencontrent beaucoup de pays en développement et c’est par le développement qu’il sera résolu. Comme nous le disons souvent, mieux vaut apprendre à pêcher que donner du poisson. C’est aussi ce que nous faisons en favorisant la synergie entre les plans de développement des pays concernés, en veillant à renforcer leurs capacités de développement autonome et en réalisant un grand nombre de projets à bénéfices tangibles pour les pays et peuples africains.
  • Troisièmement, veiller au principe de bénéfice mutuel et à un développement intensif. Accordant une haute importance à la soutenabilité de la dette en Afrique, la Chine garde à cœur le concept de développement intensif et accompagne l’Afrique dans l’amélioration de son attractivité. Elle accorde à l’Afrique des investissements et financements dans un esprit responsable et le risque de crédits est maintenu à un niveau globalement contrôlable. Dans le même temps, nous encourageons activement les entreprises chinoises à multiplier leurs investissements directs en Afrique et à envisager le partenariat public-privé et d’autres nouveaux modes de coopération, et faisons de réels efforts pour aider l’Afrique à prévenir les risques d’endettement et à alléger la pression de remboursement en termes de montant et d’échéance.

Les faits sont plus convaincants que les paroles, et la justice se trouve dans le cœur de chacun. Devant les résultats visibles et tangibles de la coopération sino-africaine, les allégations infondées et les dénigrements par certains pays ne trouveront jamais de public, au contraire, ils font déjà l’objet de l’opposition de beaucoup de pays et de peuples africains. Nous espérons sincèrement que les pays concernés pourront contribuer davantage et de manière plus concrète au développement de l’Afrique, au lieu de faire le contraire.

L’année 2018 est une année importante pour les relations sino-africaines, Le Sommet de Beijing du FCSA prévu en septembre prochain est très attendu. Il sera l’occasion pour la Chine et l’Afrique de travailler autour du thème « La Chine et l’Afrique : construire une communauté de destin encore plus solide par la coopération gagnant-gagnant » pour planifier ensemble leur marche en avant et ajouter de nouvelles dimensions aux relations et à la coopération sino-africaines.

Le Sommet de Beijing donnera une nouvelle impulsion à la coopération sino-africaine dans la construction d’une communauté de destin pour l’humanité. Promouvoir la construction d’un nouveau modèle de relations internationales et d’une communauté de destin pour l’humanité constitue l’objectif général de la diplomatie de grand pays aux couleurs chinoises de la nouvelle ère. La Chine et l’Afrique, qui forment depuis toujours une communauté de destin à toute épreuve, doivent naturellement jouer un rôle pionnier dans la réalisation de cet objectif. Les deux parties travailleront lors du Sommet pour renforcer la planification globale, mettre l’accent sur l’orientation stratégique, accroître la convergence de vues et coordonner les efforts, de sorte à faire avancer effectivement la construction d’une communauté de destin Chine-Afrique plus solide.

Le Sommet de Beijing ouvrira de nouvelles perspectives à la coopération sino-africaine dans le cadre de l’initiative «la Ceinture et la Route». La Chine entend profiter du Sommet pour associer étroitement la coopération sino-africaine dans le cadre de «la Ceinture et la Route» au Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et aux stratégies de développement nationales des pays africains. Le Sommet permettra également de mettre en synergie les atouts de la Chine en matière de fonds, de technologies, d’équipements et de compétences d’un côté, et les ressources naturelles, le dividende démographique et le potentiel de marché en Afrique de l’autre, avec de nouvelles mesures de coopération pragmatique, en vue de plus de bénéfices pour tous.

Nous sommes heureux de voir que les préparatifs du Sommet de Beijing avancent dans d’heureuses conditions. Les dirigeants africains sont nombreux à avoir déjà confirmé leur présence et se réjouissent de pouvoir discuter ensemble de la coopération sino-africaine à cette occasion. Nous sommes convaincus qu’avec les efforts conjugués de part et d’autre, le Sommet de Beijing posera certainement un nouveau jalon dans les annales du développement des relations sino-africaines.

La coopération entre les think tanks chinois et africains est une composante importante de la coopération sino-africaine. Ces dernières années, nous avons lancé ensemble plusieurs bonnes initiatives dans ce domaine avec l’organisation des échanges de haute qualité, dont le présent Forum, et la mobilisation d’une dynamique académique et d’un soutien populaire en faveur des relations sino-africaines. Force est de constater que l’ampleur et le niveau de la coopération entre les think tanks chinois et africains ne répondent pas encore aux besoins réels engendrés au cours du développement rapide des relations sino-africaines, ni ne correspondent au rôle pionnier et d’entraînement de la coopération sino-africaine dans la coopération internationale avec l’Afrique.

Surtout en raison d’une compétition autour du droit de parole sur la scène internationale qui se fait de plus en plus acharnée entre les différentes parties dans un contexte international en changements profonds, les relations et la coopération sino-africaines font face à une opinion plus complexe. Comment assurer que la coopération entre les think tanks chinois et africains gagne en substance et en profondeur afin d’apporter un plus grand appui intellectuel aux relations sino-africaines et qu’en même temps, la Chine et l’Afrique aient davantage voix au chapitre pour raconter l’histoire sino-africaine ? Voilà la question importante qui nous est posée.

Je voudrais ici partager avec vous quelques-unes de mes réflexions sur la réunion d’aujourd’hui et la coopération sino-africaine de la prochaine étape au niveau des think tanks.

  • Premièrement, nous devons nous adapter aux exigences de notre temps. Il est essentiel de bien appréhender les changements dans la situation régionale et internationale, de nous inspirer des expériences avancées des think tanks internationaux et de faire preuve d’innovation pour faire ressortir les caractéristiques sino-africaines et apporter plus de sagesse sino-africaine à la construction d’un nouveau modèle de relations internationales et de la communauté de destin pour l’humanité.
  • Deuxièmement, nous devons nous focaliser sur la coopération. Il faut faire émerger plus d’idées et de propositions en gardant bien à l’esprit les priorités des relations et de la coopération sino-africaines, et proposer des pistes de réflexion ou de solution ciblées, réalistes et utiles en réponse aux enjeux de la coopération.
  • Troisièmement, nous devons communiquer activement. Il faut porter haut l’idée d’un avenir radieux des relations sino-africaines, construire un langage de communication efficace, avoir le courage et la capacité de répondre aux allégations infondées sur la coopération sino-africaine et faire triompher la vérité.

À l’avenir, sur la vaste scène des relations et de la coopération sino-africaines en plein essor, la coopération entre les think tanks chinois et africains, bien prometteuse, prospérera. Nous espérons, et nous en avons la certitude, que le Forum Chine-Afrique des Think Tanks connaîtra un plus grand succès et émettra une voix Chine-Afrique encore plus forte.

Pour terminer, je formule mes vœux de succès pour les travaux de la présente réunion.

Je vous remercie.

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