lundi, avril 22

En Chine, une école conseille aux filles « d’éviter les comportements frivoles »

En Chine, une école a suscité la colère des internautes après avoir donné un cours d’éducation sexuelle aux élèves, dont le contenu a été jugé sexiste.

Dans une école chinoise, située à Zhaoqing, dans la province de Guangdon, un professeur a organisé en avril 2023 un cours d’« éducation à la santé mentale », soit un cours d’éducation sexuelle en Chine.

Des photos des documents utilisés par le professeur ont circulé quelques mois plus tard sur les réseaux sociaux, selon CNN, qui a repéré l’histoire sur le journal Le Quotidien du peuple. Et l’enseignement dispensé aux élèves a suscité une vive polémique.

Sur les documents en question, on peut lire que les victimes de harcèlement sexuel « souffrent parce qu’elles s’habillent de manière flamboyante et se comportent de manière aguicheuse », ajoutant que « les filles ne devraient pas porter de vêtements transparents ou moulants et devraient éviter les comportements frivoles ».

Sur les réseaux sociaux, notamment sur la plateforme Weibo, beaucoup d’internautes ont dénoncé ces attitudes conservatrices qui, selon eux, reflètent l’inégalité des sexes profondément enracinée dans la société chinoise patriarcale. « Le professeur de cette classe pose problème », a écrit un internaute, cité par CNN.

D’autres ont souligné les dangers de la culpabilisation des victimes et la façon dont les femmes sont souvent prises pour cible, quelle que soit leur tenue vestimentaire.

L’indignation a incité les autorités éducatives locales à publier une déclaration, confirmant que les photos en ligne montraient une conférence tenue à l’école en avril dernier.

Indignation en ligne, l’école réagit

Face à la polémique, les autorités éducatives locales ont publié une déclaration dans laquelle elles confirment la véracité des photos publiées en ligne. « La conférence contenait des expressions inappropriées, ce qui a provoqué des malentendus parmi les internautes », a indiqué le communiqué.

Les autorités éducatives locales ont indiqué que le bureau de l’éducation du comté avait « critiqué et formé le personnel concerné » et avait ordonné à l’école de revoir ses cours et d’améliorer la formation des enseignants.

Mais ce communiqué n’a pas calmé l’indignation des internautes : selon eux, ces documents ne sont pas un « malentendu » mais le fruit de croyances réelles et omniprésentes en Chine. « Les internautes n’ont pas mal compris », lit-on dans un commentaire, ou encore « la punition est trop légère. » De son côté, l’école n’a pas réagi à la polémique.

De telle controverse éclate en Chine, où le mouvement #MeToo peine à se frayer un chemin et l’activisme féministe est ultra surveillé. Par exemples, en novembre 2022, une jeune femme a été agressée par un homme dans des toilettes publiques du Zhejiang, selon The Paper. Des internautes ont accusé la femme d’être « mal habillée », sa mère a déclaré au journal The Paper : « Qu’est-ce que les vêtements ont à voir avec le fait d’être battu ? Est-ce une raison pour un crime? »

Et en 2021, une publicité controversée pour des lingettes démaquillantes – qui montrait une femme suivie la nuit dans la rue par un agresseur potentiel, qui s’enfuit avec horreur après s’être démaquillée – a été retirée d’Internet après de fortes réactions d’indignation.

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