lundi, avril 22

Les BRICS accueillent six nouveaux pays membres

Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), réunis en sommet à Johannesburg, vont accueillir six nouveaux membres : l’Iran, l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.

«L’adhésion prendra effet à compter du 1er janvier 2024», a annoncé le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d’une conférence de presse conjointe des dirigeants des cinq nations qui composent actuellement le bloc. «Avec ce sommet, les Brics entament un nouveau chapitre», s’est-il félicité.

Pretoria avait annoncé le 23 août que tous les pays membres s’étaient accordés sur le principe d’une expansion. «Nous avons adopté un document qui définit les lignes directrices, les principes et les processus d’examen des pays qui souhaitent devenir membres des Brics», s’était félicitée la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, évoquant une avancée «positive».

Une quarantaine de pays avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Selon les dirigeants du «club des cinq», qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42% de la population du globe, les demandes d’adhésion montrent l’influence grandissante des pays émergents sur la scène internationale.

Des tractations à huis clos le 23 août

L’expansion du groupe était la priorité de ce 15ème sommet qui s’est ouvert le 22 août en Afrique du sud. Cette alliance hétérogène de pays géographiquement éloignés et d’économies à la croissance inégale a donné lieu à de nombreuses convoitises d’une part et critiques des Occidentaux d’autre part.

Cependant, les BRICS se sont accordés sur le choix stratégique de nouveaux entrants. Les tractations ont eu lieu lors d’une session plénière qui s’est tenue à huis clos le 23 août. Les rencontres bilatérales se sont multipliées depuis l’ouverture du sommet, afin de savoir quels seraient les objectifs et apports de chacun.

La Chine, poids-lourd comptant pour environ 70% du PIB du groupe, souhaitait une expansion. Mais l’Inde, autre locomotive économique du groupe qui se méfie des ambitions de son rival régional chinois, avait des réserves. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, avait rappelé qu’un «consensus» sur les modalités devrait être trouvé. Car le processus de décision au sein des Brics requiert en effet l’unanimité.

Toutefois, Narendra Modi a souligné lors de son discours d’ouverture du sommet que « l’Inde soutient pleinement l’élargissement de l’adhésion aux BRICS. Et se félicite d’aller de l’avant avec un consensus sur ce point. En 2016, sous la présidence indienne, nous avons défini les BRICS comme la construction de solutions réactives, inclusives et collectives. Après sept ans, nous pouvons dire que les BRICS seront en mesure de briser les barrières, de revitaliser les économies, d’inspirer l’innovation, de créer des opportunités et de façonner l’avenir. Avec tous les partenaires des BRICS, nous continuerons à contribuer activement à donner un sens à cette nouvelle définition ».

Selon les observateurs, le Brésil craignait également qu’une expansion ne «dilue» son influence mondiale et au sein du bloc. Cependant, les BRICS ont réaffirmé dans la Déclaration de Johannesburg II leur position «non-alignée», à un moment où les divisions ont été accentuées par le conflit en Ukraine.

Les États-Unis ont affirmé ne pas voir dans les BRICS de futurs «rivaux géopolitiques», assurant vouloir maintenir de «solides relations» avec le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud. Toutefois, les BRICS représentent 32,1% du PIB mondial (en parité de pouvoir d’achat) pour un peu plus de 40% du total de la population.

L’intégration de 6 autres pays sera à évaluer lors de leur entrée officielle en janvier 2024, mais les analystes estiment que le club des pays émergents comptera environ 400 millions de personnes supplémentaires et un PIB combiné de 3.000 milliards de dollars pour les 6 nouveaux adhérents, soit l’équivalent du PIB de la France.

Le PIB des BRICS a dépassé celui du G7 en parité de pouvoir d’achat cette année. En valeurs nominales, le G7 pèse toutefois encore 45% du PIB mondial.

Carte de l’agence de presse russe TASS

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