dimanche, mars 24

Face à la Chine, le Japon s’arme

Les autorités japonaises viennent d’augmenter leur budget de la défense pour l’exercice d’avril 2016 à mars 2017. Il s’agit de la 4ème hausse consécutive, qui atteint cette fois-ci un montant de près de 38 milliards d’euros. Cependant, pour Francis Yi-hua Kan, chercheur associé à l’Institut des Relations internationales de l’Université nationale Chengchi à Taipei, Taïwan serait l’initiateur de la paix entre le continent et le Japon.

Le Japon veut tenir tête

L’objectif des autorités japonaises est d’élargir ses moyens dans une région où la Chine est considérée comme une menace par certains pays asiatiques, en raison des différents territoriaux.

Cette hausse de 2,2% sur un an a été justifié par le ministère de la défense, par la nécessité de protéger les îles japonaises éloignées du territoire principal de l’archipel, notamment celles du sud-ouest, à proximité de Taïwan.

Le budget de la Défense du Japon avait déjà progressé de 2% pour 2015-2016, confirmant l’orientation de la politique de « pacifisme actif » du Premier ministre, Shinzo Abe.

Dès son investiture, il avait annoncé sa volonté d’intensifier les capacités du pays pour assurer sa sécurité et ainsi conserver sa légitimité maritime. En 2013, Shinzo Abe avait augmenté de 5% les dépenses militaires pour la période 2014-2019, soit une enveloppe totale de plus de 180 milliards d’euros.

senkaku-diaoyuFace à la « menace chinoise » perçue par Tokyo, le Premier ministre japonais a multiplié les voyages à l’étranger, afin de renforcer le poids politique de la 3ème puissance économique mondiale, particulièrement en Asie du Sud-est, terre d’enjeux pour les chinois et leurs politique de régionalisation.

Le ministère de la Défense souhaite s’équiper de 17 hélicoptères de patrouille SH-60K, de trois drones « Global Hawks » et de 12 avions/hélicoptères « Osprey ». En juillet, les autorités ont attribué le contrat estimé à 2,6 milliards d’euros à Fuji Heavy Industries et à Bell Helicopters, filiale de Textron.  Le ministère attend l’aval du ministre des finances, qui devrait lui accorder cette nouvelle ligne de crédit.

Taïwan, la solution au conflit

« Précurseur et pacificateur dans la région, Taïwan a proposé ses deux initiatives pour la paix dans l’idée de réduire les tensions et de promouvoir la stabilité face aux différends territoriaux autour de lui », a expliqué Francis Yi-hua Kan, chercheur associé à l’Institut des Relations internationales.

Depuis plusieurs années la République de Chine tente de désamorcer la situation. En août 2012, le gouvernement taïwanais a présenté un document intitulé Initiative pour la Paix en mer de Chine orientale. Ce texte concernait le différend de souveraineté sur les îles Diaoyutai entre le continent chinois, les Japonais et les Taïwanais.

Des négociations bilatérales et multilatérales ont eu lieu avec l’ensemble des parties concernées, afin qu’elles « tirent un bénéfice à mettre de côté les questions de souveraineté, partager les ressources naturelles et sauvegarder la liberté et la sécurité de la navigation maritime et aérienne », a expliqué Francis Yi-hua Kan à Latribune.fr.

Un an plus tard, en avril 2013, un accord sur la Pêche est signé entre Taïwan et le Japon, permettant de « renforcer la cause de la paix » et offrant ainsi « une leçon constructive pour l’application de moyens pacifiques à la résolution d’un conflit », a assuré ce dernier.

L’Initiative pour la Paix en mer de Chine orientale a conduit chaque partie à « observer la plus grande retenue et d’agir avec la plus grande précaution de façon à éviter un conflit ». Mais, désormais le gouvernement tente de convaincre la Chine et le Japon de mettre en place « un mécanisme de coopération dans le domaine maritime » et d’établir « un code de bonne conduite comprenant des engagements conjoints pour la protection de l’environnement, la recherche scientifique, la lutte contre la piraterie, l’aide humanitaire et les missions de secours après une catastrophe naturelle ».

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