lundi, avril 29

Face à la Chine, l’UE va protéger plusieurs secteurs technologies clés

La présidente de la Commission Ursula von der Leyen avait annoncé le 20 juin une «initiative» d’ici à la fin de l’année 2023 pour mieux contrôler les investissements des firmes européennes à l’étranger. Pour cela, elle a publié une liste de technologies clés qui devront être défendues face à des États rivaux comme la Chine.

La Commission européenne va dévoiler ce 3 octobre une liste de technologies clés qui devront être mieux surveillées et défendues face à des États rivaux comme la Chine. La liste pourrait inclure l’intelligence artificielle, les technologies quantiques ou encore les semi-conducteurs.

La présidente de la Commission Ursula von der Leyen avait promis le 20 juin une «initiative» d’ici à la fin de l’année pour mieux contrôler les investissements des firmes européennes à l’étranger.

«Nous devons nous assurer que les capitaux des entreprises européennes, leur savoir, leur expertise et leurs recherches ne soient pas abusivement utilisés par certains pays pour des applications militaires», avait-elle déclaré.

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Les risques pour la résilience des chaînes d’approvisionnement, en matière de fuites des savoirs ou d’instrumentalisation des dépendances pour exercer un chantage devront notamment être évalués.

La Chine est clairement en ligne de mire

Bruxelles avait déjà annoncé l’établissement d’une liste des technologies essentielles pour lesquelles des mesures d’atténuation des risques seraient envisagées. Ces mesures pourraient inclure des partenariats internationaux, un soutien aux filières européennes ou de nouveaux outils de ripostes face à d’éventuelles menaces.

La crise du Covid en 2020 et la guerre en Ukraine ont provoqué un choc en Europe, car cela a révélé les fragilités des chaînes d’approvisionnement victimes de la fermeture des frontières en Chine, et le conflit avec la Russie a mit en évidence la dépendance au gaz russe de certains européens.

L’annonce de cette intervient alors que Bruxelles a ouvert en septembre une enquête sur des aides présumées illégales du gouvernement chinois aux constructeurs chinois de voitures électriques, suscitant des tensions avec la Chine.

La publication survient également alors que les eurodéputés devraient approuver définitivement lors d’un vote un nouvel instrument européen visant à punir tout pays utilisant des sanctions économiques pour faire pression sur un membre de l’UE.

Cet outil ne vise personne directement, mais la Chine est clairement en ligne de mire. Il pourra être brandi dans un conflit comme du type de celui qui oppose actuellement la Lituanie à la Chine, selon des responsables européens, interrogés par Reuters.

Conflits commerciaux avec certains pays européens

La Lituanie accuse la Chine de bloquer ses exportations pour protester contre l’ouverture d’une représentation diplomatique taïwanaise à Vilnius. Pour l’instant, l’UE a engagé des litiges au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Dans un objectif de dissuasion, l’UE pourra aussi recourir à différents types de représailles: gel d’accès aux marchés publics, blocage d’autorisations de mise sur le marché de certains produits, blocage d’investissements…

Bruxelles veut ainsi utiliser cet en dernier recours, après épuisement des voies de médiation, car le dialogue direct avec l’État accusé de chantage économique sera privilégié.

Outre cet instrument, l’UE a mit en place plusieurs dispositifs de défense de ses intérêts économiques pour diversifier ses fournisseurs, produire plus en Europe, exiger l’ouverture des marchés publics…

La Commission européenne a simplifié l’octroi d’aides d’État à des secteurs stratégiques comme les puces électroniques. Et elle a proposé en mars un texte pour sécuriser ses achats de matières premières critiques, telles que les terres rares.

Le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, va être auditionné par les eurodéputés sur les relations commerciales avec la Chine. Le déficit commercial de l’UE avec la Chine atteint près de 400 milliards d’euros en 2022.

Valdis Dombrovskis, de retour d’un voyage en Chine, il a critiqué un «accès inégal» des firmes européennes aux marchés publics et «un environnement commercial plus politisé». Pékin a de son côté profité de sa visite pour réaffirmer son «fort mécontentement» concernant l’enquête de l’UE sur les subventions chinoises aux voitures électriques.

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