lundi, avril 1

La Chine de nouveau pointée du doigt par l’OMS

« La Chine dispose de données scientifiques supplémentaires qui permettraient de mieux comprendre l’origine du Covid-19« , a assuré le 6 avril l’Organisation mondiale de la santé (OMS), réitérant ses appels à la transparence. La Chine qualifie ces accusations d’ »irréfléchies« .

« Tout au long du processus de la première phase de recherche conjointe, la Chine a fourni au groupe conjoint d’experts toutes les informations relatives à la recherche de l’origine du virus disponibles à ce moment-là. Nous n’avons dissimulé aucun cas, aucun échantillon ni aucun résultat de test et d’analyse« , a assuré Shen Hongbing, Directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC) lors d’une conférence de presse.

La Chine a fourni toutes les données de traçage pertinentes qu’elle possédait à l’époque tout au long de la première phase de recherche conjointe sur les origines Covid-19 , selon Shen Hongbing, directeur du CDC.

Trois ans après l’apparition du Covid-19, les débats sur son origine continuent. Certains scientifiques estiment que la pandémie a démarré parce qu’un animal a transmis le virus à l’humain, probablement sur le marché chinois de Huanan.

Cependant, des chercheurs et des responsables américains défendent encore l’hypothèse d’une fuite de laboratoire, a priori l’institut de Wuhan, la ville du marché. La Chine rejette vivement cette théorie, niant que le marché de Huanan ait pu accueillir des animaux susceptibles de transmettre le virus.

De nouvelles données apparues

Or des nouvelles données chinoises portant sur des prélèvements recueillis début 2020 sur le marché de Huanan ont permis de commencer à lever le voile sur ce qui a pu se passer. ces données ont été publiées à la fin du mois de janvier 2023 en ligne avant d’être retirées pour une raison indéterminée.

Elles montrent qu‘il y a des éléments de preuve moléculaires prouvant que des animaux étaient vendus sur le marché, a expliqué la Dre Maria Van Kerkhove, qui dirige la lutte contre le Covid-19 à l’OMS. « On s’en doutait, mais nous n’en avions pas la preuve », a-t-elle indiqué.

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« Nous savons également que dans les échantillons testés positifs pour le SARS-Cov-2, il y avait de l’ADN d’animaux », a-t-elle ajouté. Selon elle, tous ces éléments sont « des indices » qui peuvent être utilisés pour mieux comprendre l’origine du virus.

La Dre Maria Van Kerkhove a indiqué que toutes les données n’ont pas été publiées, notamment celles sur l’origine de ces animaux et qu’aucune hypothèse ne peut être écartée.

Dans un éditorial publié dans la revue Science, elle a assuré que « la Chine dispose de capacités techniques avancées et je pense donc qu’il existe davantage de données qui n’ont pas encore été partagées ».

« Nous savons que certains ont des informations supplémentaires et nous avons besoin que les scientifiques, les professionnels de la santé publique et les gouvernements partagent ces informations. Il ne s’agit pas d’un jeu », a-t-elle encore dit pendant la conférence de presse.

Le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus attend toujours les données

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a tenu le 30 mars une réunion d’information pour les États membres, au cours de laquelle le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré qu’il continuerait à demander à la Chine et à d’autres pays de partager leurs données de manière transparente.

Dans le même temps, le président du groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO) a déclaré qu’il n’y avait pas eu de nouvelles découvertes liées à la «théorie de la fuite de laboratoire» et que les rapports demandés par l’OMS et les données sous-jacentes des agences gouvernementales américaines n’avaient pas encore été fournis.

Pour la porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, « la position de la Chine sur la recherche des origines du COVID-19 est cohérente. La Chine a toujours soutenu et participé à la recherche scientifique mondiale des origines du COVID-19 et s’est fermement opposée à toute forme de manipulation politique ».

Depuis l’apparition de l’épidémie de COVID-19, « la Chine a reçu à deux reprises des experts de l’OMS pour une coopération en matière de recherche d’origine, ce qui a permis de produire un rapport conjoint scientifique faisant autorité et de jeter des bases solides pour la recherche d’origine à l’échelle mondiale ».

Après la création par l’OMS du groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (SAGO), « la Chine a recommandé à des experts de rejoindre le groupe et a organisé des événements permettant à des experts chinois de partager les résultats de leurs recherches avec le secrétariat de l’OMS et le SAGO », a indiqué Mao Ning.

Cette dernière a indiqué que « les scientifiques chinois ont partagé avec la communauté internationale davantage de données sur les premiers échantillons de l’épidémie de COVID-19. La Chine a partagé plus de données et de résultats de recherche que tout autre pays et a apporté la plus grande contribution à l’étude des origines ».

La Chine évoque le cas du laboratoire biologique américain de Fort Detrick

Mao Ning a indiqué que « des doutes ont été soulevés et suivis de près par la communauté internationale concernant l’accident et la fermeture du laboratoire biologique américain de Fort Detrick, l’apparition d’un groupe de cas de pneumonie de cause inconnue dans de nombreux endroits des États-Unis en 2019, et selon de nombreux rapports, la possibilité que le premier cas de COVID-19 aux États-Unis ait précédé la date officiellement annoncée ».

Dans ce cas, « les États-Unis ont pointé du doigt le processus de recherche des origines de l’OMS, punissant politiquement les scientifiques qui ont une conscience et attaquant les pays avec des mensonges qui n’ont aucun sens scientifique. Les États-Unis n’ont pris aucune mesure responsable en matière de recherche des origines ».

« Ils n’ont jamais invité les groupes d’experts de l’OMS à mener des études conjointes aux États-Unis et n’ont jamais partagé les premières données. Ils ont ignoré les préoccupations du monde concernant leurs bases bio-militaires à Fort Detrick et dans le monde entier. Les États-Unis n’ont pas encore répondu à la demande de l’OMS concernant le partage des données ».

La porte-parole de la diplomatie chinoise a indiqué que la Chine espère que l’OMS « ne laissera pas la politisation l’entraver; procédera à la recherche des origines dans les pays tels que les États-Unis; jouera un rôle positif dans la recherche mondiale des origines fondée sur la science ».

« Les États-Unis doivent cesser immédiatement toute manipulation politique sur cette question, répondre rapidement aux préoccupations légitimes du monde, partager volontairement avec l’OMS les données relatives aux cas précoces suspectés aux États-Unis, divulguer des informations sur leurs laboratoires biologiques à Fort Detrick et dans le monde entier, et donner aux peuples du monde la vérité qu’ils méritent », a assuré Mao Ning.

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