jeudi, février 22

La Chine et les conflits armés dans le monde : attachement aux principes de la coexistence pacifique

Par Yoro Diallo – La farouche adversité que les puissances occidentales, les Etats-Unis en tête, manifestent à l’égard de la Chine et de la Russie (pour ne citer que ces deux pays) sur les plans économique, géopolitique et géostratégique ne pouvaient que conduire à une confrontation violente, ne serait-ce que par procuration.

Le conflit Russie-Ukraine est un témoignage éloquent de cette assertion. L’historiographie nous enseigne que depuis très longtemps, les puissances occidentales font de leurs relations avec le reste du monde, un terrain de concurrence, de conquête, de domination économique, politique, culturelle et militaire. Les conquérants, esclavagistes, colonialistes et néocolonialistes, criminels notoires demeurent des héros, des références pour le système politique dirigeant occidental. Les Etats-Unis ont une histoire belliqueuse faite d’invasions, d’exterminations de peuples autochtones, d’esclavage, de ségrégation raciale, et d’agressions militaires. Ce trait historique caractérise la culture américaine et la politique étrangère hégémonique des USA, consistant à utiliser la force à la moindre occasion, à brutaliser les autres  et à dicter les règles de conduite du monde comme si l’Amérique demeurait la seule civilisation qui vaille, le nombril du monde.

Au tableau noir de cette réalité historique, la revue des mégas crimes commis par les puissances occidentales à travers le monde est macabre : deux guerres mondiales ; colonisation et humiliation du peuple chinois et des pays d’Asie ; esclavage, colonisation, déportation, apartheid, exploitation et néo colonisation de l’Afrique. Ces dernières années, l’Europe et les Etats-Unis, à travers l’OTAN ont utiliser des preuves mensongères pour déclencher des conflits armées faisant plus de 14.500 morts en Libye,165.000 morts en Afghanistan, 220.000 morts en Serbie, 224.000 morts en Syrie, 1.200.000 morts en Irak. La liste n’est pas exhaustive. Parties prenantes de la création de la plupart des organisations internationales (ONU, Banque Mondiale, FMI, OMS, UNESCO, etc…) ces puissances manipulent à volonté lesdites organisations pour imposer leurs idées, leurs visions et perpétuer leur domination sur le monde. Certaines d’entre elles n’hésitent pas à se dédier dès qu’une décision prise ne leur convienne  pas, entachant ainsi la crédibilité de la plupart des organisations internationales dont le but fondamental est de préserver la paix et cultiver le bonheur des peuples.

Des enseignements de l’histoire contemporaine des relations internationales, il apparait clairement que le conflit Russie-Ukraine, découle d’un manquement répété aux engagements initialement pris, aux duperies savamment orchestrées par des pays occidentaux pour embrigader ce qui reste de l’Union Soviétique, c’est à dire la Fédération de Russie, pays ami de la Chine. Ce conflit qui a surpris mais pas étonné les observateurs, au regard de la tension de guerre froide qui prévaut, semble faire perdre la raison aux USA et pays godillots. Leurs positions dominantes montrent des signes d’épuisement, d’indolence et d’apathie, pendant que la Chine monte en puissance. Ils devraient avoir à l’esprit que les sociétés humaines évoluent en cycle comme des organismes vivants. L’humanité a vu naître et disparaitre de nombreuses civilisations au cours de l’histoire. La seule civilisation à s’effondrer à quatre occasions et  à chaque fois s’est relevée demeure la civilisation chinoise. En cela le génie du peuple chinois fait preuve d’une résilience exceptionnelle et force l’admiration. La Chine n’est pas d’essence une nation militariste. Elle n’a jamais conquis, ni coloniser, ni imposer sa culture ou sa vision à aucun peuple, bien qu’elle ait eu les moyens.

Au XVIeme siècle bien avant que les Portugais, les Espagnols et les Britanniques n’entament l’implacable politique européenne de colonisation du monde, les Chinois possédaient de loin la marine la plus puissante.

Au XVeme siècle, près de cents ans avant que Christophe Colomb ne découvre la route vers les îles aux épices, la Chine avait envoyé sept expéditions maritimes dirigées par l’amiral Zheng He. En Occident les historiens parlent peu ou presque jamais de ce grand navigateur chinois. Zheng He s’est rendu dans les pays d’Asie, du Moyen Orient, d’Afrique de l’Est jusqu’à Madagascar sur des navires (bateaux-trésor) bien plus grands que ceux des Portugais et des Espagnols. Zheng a établi des relations diplomatiques et commerciales avec les peuples qu’il a rencontrés. La répugnance des Chinois à la conquête n’est donc pas imputable à une faiblesse navale quelconque.

Au VIIIeme siècle, au  plus fort de l’essor de sa civilisation sous la dynastie des Tang, les Chinois ont été réticents à l’idée d’envoyer des forces armées hors de leur territoire. Le peuple chinois (de majorité Hans) était essentiellement agraire et peu attiré vers les voyages à l’étranger. Les Chinois (Hans) n’ont été ni militaristes ni expansionnistes malgré les nombreuses guerres qu’ils ont livrées pour la plupart à l’intérieur des frontières de la Chine. L’Empire du milieu a toujours été beaucoup plus puissant que ses voisins, mais n’a jamais cherché à adopter le modèle conquérant des Européens. Ce rappel est une simplification d’une histoire riche et complexe.

L’«opération militaire spéciale» que la Russie mène en Ukraine depuis le 24 février 2022,  dans le but de « démilitariser et dénazifier » ce pays voisin s’est muée en véritable conflit armé dont les conséquences affecteront les relations internationales pendant longtemps. Depuis le déclenchement du conflit, les pays membres de l’OTAN ne cessent d’apporter leurs soutiens financiers et militaires à l’Ukraine, tout en décrétant dans une hystérie incontrôlée des sanctions de toutes sortes contre la Russie.

Des critiques acerbes, des provocations et des intimidations sont adressées à la Chine, notamment par les USA. Ces pays feignent d’ignorer l’attachement ferme de la Chine à la paix et aux cinq principes  de la coexistence pacifique, à savoir : respect mutuel de l’intégrité territoriale et de la souveraineté ;  non-agression ;  non-ingérence réciproque dans les affaires intérieures ;  égalité et bénéfice mutuel ;  coexistence pacifique.

A cet égard, le 28 juin 2014, lors de la conférence commémorative du 60eme anniversaire de la publication des Cinq Principes de la Coexistence Pacifique, le Président Chinois Xi Jinping a déclaré : «Si les Cinq Principes de la Coexistence Pacifique ont vu le jour en Asie, c’est parce qu’ils s’inscrivent dans les pensées traditionnelles des peuples asiatiques en faveur de la paix. La nation chinoise préconise depuis toujours la primauté de la paix, l’harmonie dans la différence, la coexistence pacifique de tous les États et l’amour universel et la non-agression». Les Cinq Principes de la Coexistence pacifique illustrent parfaitement les buts et les principes de la Charte de l’Organisation des Nations Unies. Ils sont devenus une norme importante régissant les relations internationales et un principe essentiel du droit international.

Inscrits dans la Constitution de la Chine, les Cinq Principes de la Coexistence Pacifique constituent la pierre angulaire de la politique étrangère du pays. La Chine s’est résolument engagée à poursuivre la voie du développement pacifique. Ce choix prend ses racines dans l’histoire, mais aussi dans la culture et les intérêts fondamentaux de la Chine. La culture et la gouvernance de la Chine préconisent le concept : «Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse». Par ailleurs, le Président Chinois a noté que «la Chine n’adhère pas à l’idée selon laquelle la puissance mène inévitablement à l’hégémonie».

En examinant les annales de l’histoire nous comprendrons aisément que ni l’hégémonisme ni le bellicisme ne coulent dans les veines du peuple chinois. Toujours fidèle à son engagement initial, la Chine se garde d’apporter un soutien quelconque à l’un des protagonistes du conflit Russie-Ukraine ou tout autres conflits dans le monde. Elle a soucis de ne pas s’engager dans un conflit de quelque nature qu’il soit. Cette attitude devrait être une source d’inspiration pour tous les pays de la planète.

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