mercredi, avril 17

La Chine et les États-Unis reprennent le dialogue

L’émissaire américain pour le climat, John Kerry, a rencontré le 17 juillet son homologue Xie Zhenhua à Pékin, marquant ainsi la reprise du dialogue sur ce sujet entre les deux principaux pollueurs de la planète, après une rupture d’un an. Les deux hommes ont eu une réunion pendant quatre heures, selon la télévision d’État CCTV.

«Le changement climatique est un défi commun pour toute l’humanité», a indiqué Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, interrogée lors d’un point presse régulier.

La Chine «échangera avec les États-Unis sur les questions liées au changement climatique et travaillera avec eux pour relever les défis et améliorer le bien-être des générations actuelles et futures», a-t-elle ajouté.

Réchauffement diplomatique entre la Chine et les États-Unis

Le dialogue sur le climat avait été interrompu il y a près d’un an, suite au déplacement à Taïwan de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des États-Unis.

L’ambiance apparait désormais à la reprise des échanges, même si Washington veut afficher sa fermeté dans ce domaine, et continue de maintenir la pression sur la Chine vis-à-vis de Taïwan, des semi-conducteurs, …

John Kerry va appeler la Chine à «ne pas se cacher derrière l’affirmation qu’elle est un pays en développement», pour minorer son engagement contre le changement climatique, a indiqué dimanche sur CNN le conseiller à la sécurité nationale du président américain, Jake Sullivan.

«Chaque pays, y compris la Chine, a la responsabilité de réduire ses émissions», a déclaré Jake Sullivan, et «le monde devrait encourager encore plus la Chine, voire faire pression sur elle, à prendre des mesures beaucoup plus radicales pour réduire ses émissions».

La Chine, seconde puissance économique mondiale, «a encore du travail à faire dans ce domaine» et «John Kerry insistera sur ce point lors de son déplacement à Pékin», où il y est jusqu’au 19 juillet.

Ces derniers mois, les visites se sont multipliées depuis Washington pour réchauffer les relations diplomatiques avec la Chine :

  • le secrétaire d’État américain Antony Blinken est venu en juin
  • la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen début juillet.

La visite de John Kerry, sa troisième depuis sa prise de fonction en 2021, survient au moment où l’impact du changement climatique se fait particulièrement sentir sur la planète. La Chine fait face à des vagues de chaleur dans de nombreuses régions du monde. L’administration Biden a estimé que le climat est l’un des domaines où les deux puissances, qui se livrent une concurrence féroce, peuvent coopérer.

Des objectifs mis en doute

«La visite de John Kerry et la reprise des échanges sur le climat soulignent l’importance cruciale des efforts coordonnés pour faire face à la crise climatique», a expliqué Chunping Xie, chercheur principal à l’Institut de recherche Grantham sur le changement climatique et l’environnement.

«Cela prouve également leur détermination commune à naviguer dans une relation géopolitique complexe pour promouvoir le bien commun», ajoute-t-elle, dans une réponse écrite à l’Agence France Presse.

Plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, la Chine a promis d’atteindre son pic d’émissions de CO2 d’ici à 2030, puis la neutralité carbone d’ici à 2060. Le président Xi Jinping a aussi assuré que son pays réduirait son recours au charbon dès 2026.

Lire aussi : « La Chine va poursuivre sa transition écologique vers le pic et la neutralité carbone »

Les autorités chinoises ont cependant donné leur feu vert en avril à une nouvelle hausse de la capacité de production d’électricité à partir du charbon, faisant planer le doute sur le respect de ses objectifs en matière de climat.

«En termes de résultats spécifiques, une chose sur laquelle, je l’espère, des progrès pourraient au moins être faits est le plan d’action sur le méthane», a indiqué à l’AFP, Lauri Myllyvirta, analyste principal au Centre de recherche sur l’énergie et l’air propre.

Le méthane était le principal sujet d’accord dans la déclaration conjointe des deux pays après les négociations climatiques de Glasgow en 2021. Mais aucun progrès significatif n’a été fait par la Chine depuis, estime Lauri Myllyvirta, qui a estimé que la Chine pourrait «s’engager à atteindre un objectif plus ambitieux» dans ce domaine. «Mais il faudra plus qu’un déplacement de John Kerry pour y parvenir».

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