lundi, mars 25

La Chine ne dévaluera « jamais » le yuan d’après Li Keqiang

A l’occasion du Forum économique mondiale à Tianjin, le Premier ministre Li Keqiang a assuré que son pays est devenu « une terre fertile pour les entrepreneurs internationaux et l’innovation, alors que de nouveaux moteurs de croissance ouvrent des perspectives pour le développement économique du pays ».

« Parmi les secteurs industriels, les hautes technologies et la fabrication avancée commencent à jouer un rôle de premier plan, alors que de nouveaux modèles commerciaux émergent constamment dans le secteur des services et que la modernisation de la structure industrielle se trouve sur une voie rapide », a déclaré ce dernier.

Le Premier ministre en a également profité pour dénoncer « l’unilatéralisme » qui menace selon lui le libre-échange mondial, après l’escalade du conflit commercial sino-américain. Il a cependant assuré que la Chine ne dévaluerait « jamais » sa monnaie pour maintenir ses exportations.

« Il est essentiel que nous défendions les principes fondamentaux du multilatéralisme et du libre-échange », a indiqué Li Keqiang, devant des dirigeants économiques. Après l’annonce de nouvelles taxes douanières américaines contre la Chine, le Premier ministre a vigoureusement démenti une dévaluation délibérée du yuan pour aider ses exportateurs et modérer l’impact des tensions commerciales.

Si le yuan a effectivement décroché face au dollar ces derniers mois, « il n’y a aucune preuve » de manipulation. « La Chine ne s’engagera jamais sur la voie d’une dépréciation du yuan pour stimuler ses exportations, car (ceci) lui apporterait bien plus de maux que de bienfaits », a-t-il souligné.

Si le repli de la monnaie chinoise continue cela pourrait déstabiliser le système financier et précipiter les fuites de capitaux hors du pays. Une fuite que le gouvernement tente depuis plusieurs mois d’enrayer. Le yuan a perdu près de 8% par rapport au dollar depuis avril 2018, d’après les experts cela est dû à la pression des tensions commerciales. La Banque Populaire de Chine tente de soutenir sa monnaie.

Les différends commerciaux « doivent être résolus par la négociation » car « l’unilatéralisme » n’offre aucune solution, a observé Li Keqiang. L’administration Trump a imposé de nouvelles taxes douaniers à 10% quelque 200 milliards de dollars d’importations annuelles de produits chinois, s’ajoutant à 50 milliards de dollars de biens déjà surtaxés.

De son côté, la Chine a répliqué en ciblant 60 milliards de dollars de biens américains importés en Chine. Il surtaxe désormais 110 milliards de dollars de produits des Etats-Unis. Ces taxes commerciales interviennent alors que l’économie chinoise reste sous pression. Les investissements dans les infrastructures s’essoufflent, et le Premier ministre a reconnu « des difficultés accrues » pour maintenir une croissance stable.

Pour autant, le gouvernement ne devrait pas adopter de vastes plans de relance, comme lors de la crise financière de 2008. A cette époque, des flots de liquidités ont été injecté dans l’économie pour stimuler l’activité.

« Ces 40 dernières années, la Chine a toujours franchi les épreuves (…) Nous allons continuer d’approfondir nos vastes réformes », en ouvrant davantage l’économie, en allégeant le fardeau fiscal, ou en réduisant les droits de douane tous azimuts, a assuré Li Keqiang.

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