vendredi, avril 19

La Chine prévoit des sanctions pénales contre les partisans de l’indépendance de Taïwan

Zhu Fenglian, porte-parole du Bureau des affaires de Taiwan du Conseil des Affaires d’État a envoyé un avertissement « sévère aux gens obstinés de l’indépendance de Taiwan », affirmant que « les éléments séparatistes sont sur la liste de la partie continentale et qu’ils seront punis conformément à la loi ».

La Chine compte ainsi rendre les personnes défendant l’indépendance de Taïwan passibles de sanctions pénales à vie. C’est la première fois que Pékin évoque explicitement des sanctions contre des personnes considérées comme des partisans de l’indépendance de l’île.

Cette décision intervient alors que la Chine, qui considère Taïwan comme l’une de ses provinces, et qu’elle a intensifié ces dernières semaines ses pressions politiques et militaires pour y affirmer sa souveraineté.

Zhu Fenglian a indiqué que « les personnes figurant sur la liste, de même que leurs proches, ne pourront pas entrer sur la partie continentale ainsi que dans les régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao, et leurs institutions affiliées ne pourront pas établir de coopération avec des organisations et individus de la partie continentale ».

Elle a ajouté que « leurs sponsors et les entreprises concernées qui leur sont liées se verront interdire, entre autres sanctions nécessaires, toute activité lucrative sur la partie continentale ».

« Ceux qui trahissent leur mère patrie et cherchent à diviser le pays sont destinés à connaître une mauvaise fin, à être rejetés par le peuple et à être jugés par l’histoire », a indiqué Zhu Fenglian.

« Les personnes figurant sur la liste seront tenues de rendre des comptes à vie et feront l’objet d’une enquête sur leur responsabilité pénale conformément à la loi », a ajouté la porte-parole.

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Cette déclaration confirme officiellement pour la première fois que la Chine a dressé une liste des personnes considérées par Pékin comme des défenseurs de l’indépendance de Taïwan.

Le Bureau chinois des affaires taïwanaises a désigné comme « obstinément pro-indépendance de Taïwan » trois personnalités politiques taïwanaises: le Premier ministre, Su Tseng-chang, le président du Parlement, You Si-kun et le ministre des Affaires étrangères, Joseph Wu.

Ces dispositions pourraient entraver le financement électoral dans l’île, car les politiciens taïwanais dépendent en partie des dons consentis par les entreprises locales. Elles sont nombreuses à tirer profit d’échanges avec la Chine continentale, où des dizaines de milliers de Taïwanais vivent et travaillent.

Pékin prendra également « toute autre mesure qui pourrait être nécessaire » contre ces partisans de l’indépendance de Taïwan qui, à ses yeux « oublient leurs ancêtres, trahissent la patrie et divisent le pays » a expliqué la porte-parole en prévenant « qu’ils ne finiront jamais bien, ignorés par les hommes et jugés par l’Histoire ».

De son côté, le Conseil taïwanais des Affaires continentales (MAC) a déclaré qu’il envisageait d’éventuelles contre-mesures juridiques après cette annonce.

Dans un communiqué publié vendredi, le MAC a déclaré que « si Pékin mettait en péril les relations entre les deux rives du détroit en restant déterminé à détruire la démocratie taïwanaise et à intensifier le malaise et les conflits, le gouvernement taïwanais proposerait des contre-mesures, y compris des amendements aux lois, pour protéger le bien-être des son peuple ».

« Taïwan ne tolérerait la coercition d’aucun régime autoritaire, car Taïwan est une société démocratique qui n’a jamais été sous le règne du Parti communiste chinois », a ajouté le conseil.

L’annonce de Zhu Fenglian a été critiqué par le Conseil, qui a déclaré que « les responsables gouvernementaux désignés (Su Tseng-chang, You Si-kun et Joseph Wu) par la Chine avaient pour tâche de maintenir la souveraineté de Taiwan et devaient être respectés pour favoriser la paix à travers le détroit de Taiwan« .

« La décision de publier la liste noire a soulevé des tensions entre les deux rives », a assuré le Conseil taïwanais des Affaires continentales.

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