mercredi, mai 1

La Chine souhaite accentuer la « coopération » avec la Corée du Nord

Le président chinois Xi Jinping a souligné l’importance de la coopération entre Pékin et Pyongyang face à une « nouvelle situation » de nature indéterminée, a rapporté samedi l’agence d’Etat nord-coréenne KCNA.

Dans un message au dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Xi Jinping a déclaré que Pékin était prêt à « développer les relations d’amitié et de coopération entre la Chine » et la Corée du Nord au vu d’une « nouvelle situation » dont la teneur n’est pas précisée, selon un article de l’agence de presse nord-coréenne, KCNA.

Pékin est l’allié économique le plus important de Pyongyang depuis la guerre de Corée dans les années 1950. La Chine représente plus de 90% des échanges bilatéraux de la Corée du Nord, qui est soumis à des sanctions économiques internationales. Le pays a d’ailleurs fermé ses frontières en 2020 pour se protéger du coronavirus.

Les mesures prises par la Corée du nord contre la pandémie de Covid-19 ont aggravé la crise alimentaire, selon Tomas Ojea Quintana, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’Homme.

Cette situation économique n’a pas empêché Pyongyang de mener une série inédite de tirs de missiles en janvier. Le gouvernement nord-coréen avait d’ailleurs averti qu’il pourrait renoncer au moratoire qu’il s’était lui-même imposé sur les tests de missiles balistiques intercontinentaux et les essais nucléaires.

Cependant, selon certains experts, la Corée du Nord semble avoir cessé ses tests pendant les Jeux olympiques de Pékin, peut-être par respect pour son allié chinois. De plus, depuis l’investiture du président américain Joe Biden en janvier 2021, Pyongyang a rejeté les différentes propositions de dialogue faites par Washington.

D’autant que Kim Jong Un a réaffirmé en décembre 2022 que sa priorité était de moderniser l’arsenal du pays. Certains experts craignent que la Corée du Nord profite de l’invasion russe en Ukraine pour tester, à nouveau, des missiles à longue portée. Or Pyongyang a effectué le 23 février un exercice de lancement de missiles de croisière stratégiques qui a démontré la «posture de guerre» de ses forces de combat nucléaires, selon l’Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA).

Les Etats-Unis dénoncent les liens sino-nord-coréens

« La poursuite par la Corée du Nord de ses provocations de missiles et de son programme de développement nucléaire n’est bénéfique à aucun pays, y compris la Chine », a souligné le porte-parole du département d’Etat américain Ned Price.

Cette déclaration intervient deux jours après que la Chine a bloqué les efforts dirigés par les Etats-Unis pour condamner les derniers tirs d’essai de missiles balistiques. Ned Price a indiqué que tous les pays membres des Nations unies avaient l’obligation de mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU contre la Corée du Nord.

« Le programme de missiles balistiques de la RPDC (République populaire démocratique de Corée), son programme nucléaire n’est pas seulement une menace pour les Etats-Unis et leur peuple. Il n’est pas seulement une menace pour nos alliés de traité, le Japon et la ROK (république de Corée) dans ce cas, mais il constitue une menace pour la paix et la sécurité à travers la région », a déclaré Ned Price lors d’un point de presse journalier.

«Et ce n’est pas quelque chose que la RPC (République populaire de Chine) aime voir. Ce n’est pas quelque chose que la RPC doit chercher à encourager», a-t-il ajouté.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité le 20 février, les Etats-Unis ont condamné le tir de missile balistique intercontinental de la Corée du Nord du 18 février, deux jours avant deux lancements de missiles balistiques de courte portée.

La première réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) tenue au sujet de la Corée du Nord et s’est terminée sans aucun résultat en raison de l’opposition de la Chine et de la Russie, membres permanents disposant du droit de veto au Conseil de sécurité et des pays voisins proches du Nord.

La Chine et la Russie ont apposé leur veto lors des 10 réunions du CSNU tenues sur Pyongyang en 2022. «Il y a d’autres pays qui n’agissent pas de manière responsable. Bien sûr, la RPDC serait en tête de la liste […] mais nous ne cachons pas le fait que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU ont l’obligation spéciale de mettre pleinement en œuvre les résolutions qui émanent du Conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré Ned Price lors du point de presse.

«Ce sont des pays qui ont eux-mêmes levé la main et voté pour chaque résolution qui a été adoptée par la chambre du Conseil de sécurité et (il) incombe donc à ces pays de respecter ces résolutions et, à leur tour, de tenir la RPDC responsable de ses violations flagrantes de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-il ajouté.

 

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