samedi, mars 23

La Chine va mettre en place de nouvelles mesures pour booster la natalité

La Chine fait face depuis plusieurs années à une baisse inquiétante de son taux de natalité, qui était de 7,52 naissances pour 1.000 personnes en 2021, d’après le Bureau d’État des statistiques (BES), contre 8,52 pour mille en 2020.

C’est le niveau le plus bas depuis au moins 1978, année où la Chine a commencé à publié son relevé annuel de statistiques. D’ailleurs, Pékin a assoupli sa politique de limitation des naissances ces dernières années. Elle a autorisé les couples à avoir deux enfants dès 2016, puis trois depuis l’an dernier.

Mais ces décisions n’ont pas entraîné de boom des naissances. Les couples rechignent à faire des enfants en raison de la hausse du coût de la vie, du logement et surtout de l’éducation des enfants.

Le taux d’accroissement naturel de la population a plongé à 0,34 pour 1.000 personnes l’an passé, contre 1,45 en 2000. « Le défi démographique est bien connu, mais la vitesse du vieillissement de la population est clairement plus rapide que prévu », a déclaré Zhiwei Zhang, économiste en chef au sein du cabinet Pinpoint Asset Management.

Pour certains chercheurs, cette situation est due à la diminution du nombre de femmes en âge de procréer, aux changements d’attitude des jeunes envers le mariage et la fertilité et à la hausse des frais de garde d’enfants.

Lors d’une conférence de presse, le 20 janvier, des responsables de la santé, ont annoncé que de « nouvelles mesures concrètes seront déployées pour encourager les naissances et alléger le fardeau de la garde des enfants afin de ralentir la tendance à la baisse des nouvelles naissances ».

Environ 10,62 millions de bébés sont nés en Chine en 2021, contre 12 millions en 2020 : il s’agit du nombre le plus bas de ces dernières années. D’après le Bureau national des statistiques, en 2021, le taux de natalité national était tombé à son plus bas niveau depuis 1978.

Selon Yang Jinrui, directeur adjoint du département de la surveillance de la population et du développement familial de la Commission nationale de la santé, « la baisse du nombre de femmes en âge de procréer, en particulier celles en âge de procréer, est aussi un facteur majeur contribuant à la baisse du taux de natalité ».

Selon lui, « le nombre de femmes âgées de 20 à 34 ans a diminué en moyenne de 3,4 millions par an entre 2016 et 2020. L’année dernière, le nombre de femmes dans ce groupe d’âge a diminué de 4,73 millions d’une année sur l’autre ».

A cela s’ajoute, un mariage plus tardif chez les jeunes adultes et un manque de volonté d’avoir des bébés. « Les personnes nées dans les années 1990 et 2000, qui constituent la majeure partie de celles qui pourraient se marier ou avoir des bébés de nos jours, ont reçu une éducation plus longue et font face à une plus grande pression de l’emploi », a expliqué ce dernier.

Yang Jinrui a signalé que le phénomène a conduit plusieurs d’entre eux à choisir différer le mariage ou même à ne jamais se marier. « Dans le même temps, la volonté globale d’avoir des bébés diminue constamment », a-t-il précisé.

Les femmes en âge de procréer étaient disposées à avoir 1,64 bébé en moyenne l’année dernière, contre 1,73 en 2019 et 1,76 en 2017. Pourtant, le nombre de femmes dans leurs meilleures années de procréation continuera de baisser en Chine d’ici 2030, a expliqué Song Jian, directrice adjointe du centre d’études sur le développement de la population de l’Université Renmin de Chine.

Cette dernière a indiqué que « la capacité ou non du taux de déclin des nouveau-nés annuels à se stabiliser à l’avenir dépendra de l’évolution du niveau de fécondité », ajoutant qu' »il est essentiel que la Chine accélère la mise en œuvre de politiques de soutien pour stimuler la fécondité ».

Yang Jinrui a précisé que 25 régions de niveau provincial ont terminé la révision des réglementations locales en matière de planification familiale après l’annonce de la politique du troisième enfant fin mai.

« De nombreuses régions ont prolongé le congé de maternité de 30 à 90 jours et ont mis l’accent sur la promotion du développement de services de garde d’enfants abordables dans leurs nouvelles règles » a-t-il déclaré, ajoutant que certains gouvernements locaux ont également décidé d’octroyer des allocations de fécondité ou des subventions au logement.

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