mardi, avril 9

La monarchie héréditaire chinoise

La monarchie chinoise est composée des souverains et nobles a proprement parlés, la noblesse chinoise a été un élément important de l’organisation sociale et politique traditionnelle de la Chine impériale.

Apparition de la noblesse chinoise

Les concepts de souverains héréditaires, de titres de noblesse et de familles nobles apparaissent dans une dynastie semi-mythique de l’âge du bronze : la dynastie Shang (1766-1122 J.-C.), au cours de laquelle apparaissent les premiers signes d’une organisation sociale. Possédant une civilisation très avancée, les Shang possèdent des cités-palais, une écriture, une utilisation des chars, des pratiques divinatoires et des vases culturels en bronze.

Ainsi, la dynastie Shang est composée d’une famille royale au sommet d’une hiérarchie sociale clanique où les chefs de lignée perpétuent le culte familial. Le Palais impérial est le centre de toutes les activités d’une classe noble, dominée par l’Empereur.

Cette structure se base sur le modèle familial dont l’empereur est le chef qui assume la fonction impériale : culte des ancêtre, dont le culte des empereurs défunts bénéficie d’une place privilégiée; et le culte des divinités, des expéditions militaires, les nominations aux charges, la construction des villes, … La succession se faisait de frère aîné à frère cadet. Les pouvoirs territoriaux sont exercés par des membres du clan royal.

Ce n’est qu’au cours de la dynastie Zhou (1121-256av. J.-C.) qu’apparait véritablement un système structuré définissant la noblesse et les nobles. L’un des fondateurs de la dynastie Zhou, le duc des Zhou a systématisé cette organisation sociale sur trois composantes : la succession de la lignée royale par le fils aîné de l’épouse principal et le mandat du Ciel ; le système du fief, l’établissement des rites basées sur la hiérarchie de cultes familiaux.

Classement de la noblesse dans l’empire

Le système des Zhou résulte de la combinaison du Fengjian (« prix et distinctions ») et du Zongfa (宗法 « Loi du clan »). Les sujets de sexe masculin des Zhou sont classés, par ordre décroissant de grade :

  • les nobles – Zhuhou (諸侯 pinyin: zhū hóu),
  • les Ministres (de la Cour royale)-Qing (卿 pinyin: qīng),
  • les membres de l’administration – Daifu (大夫 pinyin: dà fū)
  • les paysans libres – Shi (士 pinyin: shì)
  • les roturiers – Shumin (庶民 pinyin: shù mín).

Le Zongfa (宗法) s’applique à toutes les classes sociales, et régit la succession des titres entre frères et sœurs. Ce statut est basé sur la primogéniture mâle. Lorsque le titulaire d’un de ces grades décède, c’est le fils aîné de son épouse qui hérite du titre et conserve le même rang au sein du système. Les autres fils de l’épouse, des concubines et des maîtresses reçoivent un titre d’un grade inférieur à celui de leur père.

AU cours des siècles et des bouleversements de l’histoire, tous les termes ont perdu leur signification originale. Ainsi, Qing (卿), Daifu (大夫) et Shi (士) deviennent des synonymes de « fonctionnaires de la Cour » et les médecins sont souvent appelés Daifu à la fin de la Chine impériale.

Les rangs dans la hiérarchie sociale des prairies

Dans les prairies du territoire de la dynastie des Zhou, il existe le Wǔděngjuéwèi (五等爵位), abrégé Wǔjué. Il s’agit d’un système de classement où les nobles sont répartis entre cinq rangs de pairie pour les hommes nobles :

  • Duc, gōng (公) correspond aux membres des familles royales portant ce titre. En règle générale, un Duc est un membre d’une maison impériale ou royale qui, pour une raison ou une autre a été écarté du pouvoir et a fondé une lignée distincte. Un prince ou un Wang peut également être Duc, gōng (公). Mais ce cas-ci, le titre de Duc n’est pas forcément lié à la possession réelle d’un duché et peut être purement nominal. Il convient de noter que Gōng, le terme qui désigne les Ducs, signifie littéralement « public », ce qui fait qu’il est également utilisé dans des titres, des noms communs et des titres honorifiques qui n’ont aucun lien avec le titre de Duc.
  • Marquis, hóu (侯), et le Marquis occidental. Il est généralement à la tête d’une marche située aux confins de l’empire.
  • Comte, bó (伯)
  • Vicomte, zǐ (子) Zï, le terme signifie littéralement « enfant ». Tout comme le Gōng des Ducs, il est largement utilisé dans des surnoms, sans rapport avec le titre. Ce terme est aussi souvent utilisé dans des noms de courtoisie et des noms honorifique dans un contexte où il prend le sens de « maitre », comme dans Kongfuzi ou Kongzi, pour Confucius, ce qui signifie alors « Maître du patronyme Kung ».
  • Baron, nán (男) Comme Nán signifie littéralement « Homme », au sens de « personne de sexe masculin », il est également utilisé pour indiquer le sexe masculin dans les noms individuels et dans les classifications, sans que cela ait le moindre rapport avec le titre de Baron.

Pour les femmes, les titres de noblesse varient selon les dynasties et ères, chacune ayant une classification unique pour les conjointes de l’empereur. Tout femme faisant partie de la noblesse et qui n’est pas la conjointe d’un empereur peut être appelée une princesse ou gōngzhǔ (公主).

L’empereur a des origines sociales très diverses

En haut de la hiérarchie sociale, l’empereur avait tous les pouvoirs, qui lui venaient du Ciel. Lui ou ses ancêtres avaient conquis le trône de haute lutte et très souvent par la force, qui de fait lui valu son titre. Cette force, voire violence dans certains cas, ne nuisait pas à son rôle religieux, car c’est l’institution et non l’homme qui importait leplus dans la société. L’empereur devait être capable par la force ou par le droit d’aînesse d’occuper le trône, ce qui lui justifiait d’être l’incarnation de l’ordre céleste.

L’origine sociale des empereurs était diverse. Dans les périodes de conflits politiques et/ou militaires, des nobles ou des grands propriétaires fonciers ont pris le pouvoir en main ou ont lancé des révoltes pour assurer la paix de l’empire. Parmi eux :

  • Yu (233-202 avant J.-C.), rival de Liu Bang,
  • Liu Xiu (4 avant J.-C.-57 après J.-C.), fondateur de la dynastie des Han Postérieurs,
  • Cao Cao (155-220), fondateur du royaume de Wei,
  • Sun Quan (181-252), fondateur du royaume de Wu,
  • Li Shimin (597-649), fondateur de la dynastie Tang,
  • Ceng Guofan (1811-1872), qui réprima la révolte des Taiping et qui avait un pouvoir presque aussi grand que celui de l’empereur.

La seule condition était qu’une fois devenu empereur, ils assurent la pérennité de la hiérarchie et de l’ordre social.

Nota Bene. L’image de Une est d’Auguste RACINET (1825-1893) : Le costume historique. Planches et texte sur la Chine uniquement. — Firmin-Didot, Paris, 1888