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L’Afrique a le pouvoir de choisir grâce aux BRICS

Le 9 avril, des experts en relations internationales et des diplomates se sont réunis en ligne à l’occasion du 4ème forum «Vision for Future» pour discuter des opportunités de coopération entre les BRICS et l’Afrique.

Cette visioconférence s’est déroulée dans le cadre du 15ème anniversaire des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Les membres des BRICS sont connus pour leur influence considérable sur les affaires régionales.

À l’origine, les quatre premiers étaient regroupés sous l’appellation « BRIC » (ou « les BRIC ») avant l’intronisation de l’Afrique du Sud en 2010. Les BRICS ont une superficie combinée de 39 746 220 km2 et une population totale estimée à environ 3,21 milliards d’habitants, soit environ 26,656 % de la surface terrestre mondiale et 41,53 % de la population mondiale.

Quatre membres sur cinq figurent parmi les dix plus grands pays du monde par leur population et leur superficie, à l’exception de l’Afrique du Sud, vingt-quatrième dans les deux cas.

Membres du G20, en 2018, ces cinq États avaient un PIB nominal combiné de 19 600 milliards de dollars (17 640 mds €), soit environ 23,2 % du produit mondial brut, un PIB combiné (PPA) d’environ 40 550 milliards de dollars soit 36 495 milliards d’euros (32% du PIB mondial PPA) et des réserves de change combinées estimées à 4 460 milliards de dollars (4 014 mds €).

L’une des initiatives importantes a été proposée par le ministre d’État, Jal Shakti Shri Ratanlal Kataria (Inde), qui a évoqué le problème d’approvisionnement en eau potable pour de nombreux citoyens des deux pays – BRICS et africains.

Concernant, les relations mondiales actuelles, le Dr Ghnaka Lagoke, professeur à l’université de Linkoln (PA), a indiqué que le système actuel a été façonné par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, lorsque des institutions ont été créées au nom de la paix et de la stabilité (ONU, OMC, etc.).

Locaux du FMI

Ces institutions ont fixé le cadre du commerce, de l’économie et de la politique, obligeant les pays africains à vendre leurs ressources à des prix extrêmement bas et à récupérer l’argent sous forme d’aide contrôlée par le biais du FMI et de diverses fondations, faisant ainsi perdre au continent environ 100 milliards de dollars américains par an.

Pourtant, le monde a évolué rapidement ces derniers temps, passant à un modèle plus polycentrique. Cela implique de s’écarter des modèles néocoloniaux qui assurent la domination de l’UE, du Royaume-Uni et des États-Unis en Afrique.

Le Commonwealth, en tant qu’autre institution coloniale, créé pour promouvoir les intérêts du Royaume-Uni dans les ex-colonies et au-delà, perd un peu de sa primauté maintenant que les pays deviennent de plus en plus souverains et indépendants.

«Les pays des BRICS n’imposeront pas de modèles paternalistes à l’Afrique», a déclaré le professeur Akuhmbom Macanthony de la Landmark University du Cameroun, tandis que le Dr Lagoke a souligné que les BRICS apportent de meilleures positions de négociation à l’Afrique, en lui donnant le pouvoir de choisir, ce qu’elle n’avait pas pendant la période «postcoloniale».

«Une autre belle chose à propos des BRICS est que la Russie et la Chine ont été « du bon côté de l’histoire », en soutenant les luttes pour l’indépendance contre l’impérialisme et contre l’apartheid en Afrique», a-t-il dit.

Le professeur Macanthony précise qu’à l’heure actuelle, la Russie et la Chine jouent un rôle important pour assurer la sécurité sur le continent africain, en créant un équilibre des forces dans les régions les plus troublées, comme la RCA.

Outre les domaines de coopération traditionnels, tels que la sécurité, les armes et les ressources minérales, la Russie apporte désormais ses technologies au continent : solutions numériques, agricoles, médicales et éducatives. Les dirigeants africains ont exprimé leur enthousiasme à ce sujet lors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en 2019, a expliqué le Dr Eric Edi, de l’université Thomas Jefferson (États-Unis).

«En ce qui concerne les relations avec la Russie, la Chine et l’Inde, et par rapport à l’UE, il s’agit davantage de transfert de technologies que d’extraction de ressources», a expliqué le Dr Eric Edi.

Les domaines de coopération possibles, comme le disent les experts, doivent encore être explorés, mais il est d’ores et déjà clair que des activités conjointes à plusieurs niveaux seraient bénéfiques non seulement pour elles-mêmes, mais aussi en tant que facteur donnant un pouvoir de négociation supplémentaire dans les relations Afrique-UE.

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