lundi, mars 25

L’aide médicale, le soft-power chinois en Afrique

L’aide médicale de la Chine est devenue cruciale de nombreux pays africains, où les infrastructures et le personnel manquent. Cette présence sur le sol africain, nouveau « soft-power », explique aussi pourquoi la Chine est si populaire des africains.

Depuis 1963, la Chine travaille en Afrique, à travers des missions sanitaires, des dons financiers, de médicaments et d’équipement. Le gouvernement chinois a été très présent lors de l’épidémie d’Ebola, tant dans le soin, que le matériel, à l’instar de la lutte contre le paludisme.

La Chine initie aussi les médecins et spécialistes africains aux soins traditionnels, tels que l’acupuncture et la médecine traditionnelle chinoise. A cela s’ajoutent des accords de partenariat pour consolider des systèmes de santé naissants ou balbutiants.

Les médecins sont devenus des « diplomates en blanc » en Afrique

Selon le CIIC, en 1963, lors de l’indépendance de l’Algérie, le gouvernement a lancé un appel d’urgence à une aide médicale internationale. «La Chine, qui est alors un pays en pénurie de matériel, est le premier pays à avoir réagi à cette demande en y envoyant une équipe composée de 24 médecins chinois, ouvrant ainsi le premier chapitre de la mission d’assistance médicale chinoise à l’étranger», note le Centre de l’Information.

Depuis, près de 23 000 agents médicaux chinois se succèdent aujourd’hui pour travailler dans 66 pays et régions du monde, dont 51 en Afrique. Ils fournissent des services et soignent près de 270 millions de personnes et forment des dizaines de milliers de médecins locaux.

Outre l’acupuncture prodiguée et enseignée, les populations africaines attendent pour beaucoup avec impatience les médecins chinois, mais aussi le passage de la caravane médicale chinoise baptisée « Voyage de Clarté« . Depuis 2010, cette mission, composée d’ophtalmologistes chinois, s’est rendu dans plusieurs pays africains dont le Zimbabwe, le Malawi, le Mozambique, la Guinée-Bissau, Madagascar, et y a opéré gratuitement près de 2 000 patients atteints de cataracte.

Les équipes médicales maintiennent leur aide contre Ebola

L’épidémie Ebola aura coûté la vie depuis 2014 à plus de 7 000 personnes et est resté en mémoire de nombreux habitants malades et sains. Mais les dirigeants ont surtout retenu l’engagement rapide et efficace de la Chine dans la lutte contre la maladie.

Le gouvernement chinois a offert 120 millions de dollars (98,4 millions d’euros) de matériel médical à quatre reprises aux pays touchés, envoyé d’un millier d’agents médicaux chinois sur place, traiter plus de 900 patients et former près de 13 000 travailleurs médicaux africains.

Lors du 2e Forum ministériel Chine-Afrique sur le développement de la santé, tenu du 4 au 6 octobre 2015 au Cap (Afrique du Sud), les ministres de la Santé de la Chine et des pays africains, ont assuré qu’avec «les leçons tirées de la crise Ebola», il apparait nécessaire de «renforcer la coopération dans la santé publique via la mise en place du système de la santé publique résiliente».

De son côté, la Chine a assuré qu’elle continuera à «fournir son assistance pour la mise en place de systèmes du contrôle et de prévention des maladies, afin d’augmenter la capacité de surveillance, de contrôle et de réponse des pays africains face aux situations urgentes de la santé publique».

« Le moyen essentiel pour empêcher une nouvelle épidémie de la maladie est d’éradiquer la pauvreté et de trouver une approche efficace pour le développement« , a souligné le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, au terme de sa visite en août 2015 en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée, pays les plus touchés par le virus Ebola.

«Vers une route de la soie sanitaire» pour l’OMS

Lors de la réunion de haut niveau pour la coopération sanitaire «Une ceinture, une route : vers une route de la soie sanitaire», le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, à Beijing les 18 et 19 août 2017, a salué la proposition de Xi Jinping d’une route de la soie sanitaire, qui «renforce et renouvelle les liens anciens entre les cultures et les peuples en accordant une place centrale à la santé, est indubitablement visionnaire».

Pour «saisir les occasions offertes par l’initiative Une ceinture, une route», l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a proposé un partenariat stratégique avec la Chine pour cibler les pays situés le long de la ceinture et de la route dont les pays d’Afrique.

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a cité les éléments fondamentaux de cette initiative afin d’instaurer la couverture sanitaire universelle et de construire des infrastructures, donner accès aux médicaments, envoyer des ressources humaines, et mettre en place une plateforme pour échanger des données d’expérience et promouvoir les meilleures pratiques.

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