jeudi, avril 4

Le conflit diplomatique entre le Brésil et la Chine s’intensifie

Le ministre de l’Éducation a accusé les fabricants chinois de matériel médical de profiter de la pandémie de coronavirus.

Une déclaration qui s’ajoute aux attaques contre la Chine par les membres du cercle restreint du président brésilien, Jair Bolsonaro. Ces prises de position ont de nouveau détérioré les relations diplomatiques entre la Chine et le Brésil.

Le ministre brésilien de l’Éducation, Abraham Weintraub, a suggéré dans un message sur Twitter, qu’il a ensuite supprimé dimanche, que la maladie aiderait la Chine à « dominer le monde ». Ce dernier a fait référence à un personnage de dessin animé avec un trouble de la parole pour se moquer des accents chinois.

L’ambassade de Chine au Brésil a dénoncé le 6 avril le ministre dans un communiqué. Cette dernière a déjà fait face aux déclarations du fils de Jair Bolsonaro pour avoir comparé la gestion de la maladie par la Chine à la catastrophe nucléaire de l’ancienne Union soviétique à Tchernobyl.

« Ces déclarations complètement absurdes et méprisables, avec leur caractère raciste et leurs objectifs indescriptibles, ont causé des influences négatives sur le développement sain des relations bilatérales », a tweeté le 6 avril l’ambassade de Chine.

Le ministère brésilien de l’Éducation a refusé de commenter la question et Abraham Weintraub n’a pas répondu aux demandes de commentaires de l’agence de presse, Reuters.

Dans une interview à la radio, le ministre a déclaré qu’il n’était pas raciste. Mais il a redoublé ses attaques contre la Chine pour sa gestion de la pandémie, accusant les fabricants chinois de profit.

Abraham Weintraub a déclaré qu’il ne s’excuserait qu’en échange d’un accord sur les ventilateurs mécaniques pour les hôpitaux universitaires. « Demandez-leur de livrer 1 000 ventilateurs à mes hôpitaux et je descendrai à l’ambassade pour dire: Je suis un idiot », a-t-il déclaré à Radio Bandeirantes.

La pandémie de COVID-19 a exercé une nouvelle pression politique et diplomatique sur les relations entre la Chine et le Brésil, son plus grand partenaire commercial et le principal producteur mondial de fournitures médicales. Or cette situation met en évidence les profondes lignes de fracture du gouvernement de Jair Bolsonaro (image de Une).

Abraham Weintraub fait partie des conseillers de Jair Bolsonaro, dont ses fils et le ministre des Affaires étrangères Ernesto Araujo, qui appellent à un rapprochement plus étroit avec les États-Unis et à la prudence envers la Chine, principal acheteur de produits agricoles et de minerai de fer du Brésil.

La semaine dernière, le ministre de la Santé, Luiz Henrique Mandetta, a déclaré que la Chine avait abandonné certaines commandes d’équipements brésiliens lorsque le gouvernement américain a envoyé plus de 20 avions cargo dans le pays pour acheter les mêmes produits.

Jair Bolsonaro a – à plusieurs reprises – minimisé la maladie respiratoire COVID-19 comme une «petite grippe», provoquant des conflits politiques pour avoir dénoncé les décrets de distanciation sociale des gouverneurs, ce qu’il considère comme économiquement désastreux.

Alors que le nombre de morts de l’épidémie augmente, les sondages d’opinion montrent qu’une quasi majorité de brésilien sont en faveur des restrictions visant à contenir la propagation du coronavirus.

Le ministère de la Santé a déclaré le 3 avril que les nouveaux cas avaient doublé au cours des cinq jours précédents pour atteindre 11 130, avec des décès doublant pour atteindre 486 depuis le 1er avril.

Plus de la moitié des décès se sont produits dans l’État le plus peuplé du Brésil, Sao Paulo, où le gouverneur Joao Doria, où le gouverneur Joao Doria a prolongé lundi la quarantaine pendant 15 jours jusqu’au 22 avril, a déclaré que la police avait été autorisée à interrompre les rassemblements publics.

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