dimanche, avril 21

Le G7, mené par Washington, lance une initiative pour contrer la Chine

Le G7 a lancé un vaste programme d’investissements à destination des pays en développement censé répondre aux projets financés par la Chine, via l’Initiative La Ceinture et la Route.

« Avec les partenaires du G7, nous visons à mobiliser 600 milliards de dollars d’ici 2027 pour des investissements mondiaux dans les infrastructures », a déclaré la Maison Blanche avant le discours de Joe Biden dévoilant cette proposition lors du sommet des sept pays industrialisés dans le sud de l’Allemagne.

Le « Partenariat mondial pour les infrastructures » (Partnership for Global Infrastructure) doit, selon la même source, « fournir des infrastructures de qualité et soutenables ». Le G7 « s’est donné pour ambition de faire au monde une meilleure offre en matière d’investissement dans les infrastructures », a souligné le chancelier allemand Olaf Scholz.

Les Etats-Unis promettent, à eux seuls, de « mobiliser » quelque « 200 milliards de dollars » sur cinq ans pour ce programme. Mais pour certains observateurs, le terme « mobiliser » ne signifie pas que les six autres pays vont eux-mêmes apporter ces sommes énormes.

Washington arrive à la somme totale de 200 milliards de dollars en combinant les prêts, les financements publics – déjà existants – et les financements privés encouragés par l’exécutif américain.

Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, a salué cette nouvelle initiative proposée qui « promeuvent les infrastructures mondiales et il n’est pas nécessaire que l’une de ces initiatives remplace une autre ».

« Ce à quoi nous nous opposons, ce sont les manœuvres visant à faire avancer les calculs géopolitiques et à salir l’ICR au nom de la promotion du développement des infrastructures », a-t-il ajouté.

« J’ai également remarqué qu’il y avait un an, c’était également lors d’un sommet du G7 que les Etats-Unis avaient présenté l’initiative B3W. Les Etats-Unis s’étaient alors engagés à développer les infrastructures mondiales d’une manière différente de celle de l’ICR. Qu’il s’agisse de l’initiative B3W ou de toute autre initiative, le monde veut voir de véritables investissements et projets qui profiteront réellement aux populations », a indiqué Zhao Lijian.

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LE G7 DIT VOULOIR FAIRE DIFFÉREMMENT

Pays membres du G7

Les Occidentaux veulent ainsi faire différemment de la Chine, qui a investi massivement dans nombre de pays en développement, pour construire des infrastructures au travers de l’Initiative La Ceinture et la Route.

Pékin est accusé par les Occidentaux de mener ses projets au travers de prêts peu avantageux, qui aggraveraient les problèmes d’endettement de pays déjà vulnérables. La Chine est d’ailleurs accusés de creuser la dette des pays en voie de développement, tels que le Sri Lanka.

Selon un responsable de la Maison Blanche, interrogé par l’Agence France Presse, la stratégie de la CHine « existe depuis des années et s’est traduite par de nombreux versements en liquide et de nombreux investissements », ajoutant « mais ce n’est vraiment pas trop tard », a-t-il assuré concernant l’initiative du G7.

« Beaucoup de pays qui ont reçu des fonds ou des investissements du programme BRI (acronyme de la dénomination en anglais Belt and Road Initiative) réalisent désormais, des années plus tard, qu’ils sont plus endettés, que leur PIB n’a pas progressé de manière significative, que les soit-disant investissements n’ont pas atteint leurs populations », a estimé la même source.

« L’Afrique sub-saharienne sera clairement une priorité majeure » du partenariat lancé par le G7, a encore dit ce haut responsable de l’exécutif américain, mais en assurant que l’Amérique centrale, l’Asie du Sud-Est, ou l’Asie centrale étaient aussi des régions « extrêmement importantes ».

LA CHINE REJETTE LES ACCUSATIONS

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré qu’il était faux de qualifier l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) proposée par la Chine de « piège de la dette ».

Il a assuré que ce sont les « Etats-Unis qui devaient être tenus responsables de la création de ce piège de la dette ». Zhao Lijian a ainsi répondu aux accusations des Etats-Unis contre l’ICR, lors d’un point presse quotidien.

Ce dernier a cité les prévisions de la Banque mondiale, qui attestent que « si tous les projets d’infrastructures de transport de l’ICR sont réalisés d’ici 2030, l’ICR générera 1.600 milliards de dollars de revenus pour le monde, soit 1,3% du PIB mondial. Jusqu’à 90% des revenus iront aux pays partenaires ».

L’ICR pourrait contribuer à sortir 7,6 millions de personnes de la pauvreté extrême et 32 millions de personnes de la pauvreté modérée de 2015 à 2030, a souligné Zhao Lijian.

« En fait, aucun partenaire de l’ICR n’a accepté la soi-disant accusation du ‘piège de la dette’. Au contraire, ce sont les Etats-Unis qui doivent être tenus responsables de la création du ‘piège de la dette' », a souligné le porte-parole.

Selon lui, les politiques monétaires expansionnistes, l’innovation financière sous une supervision laxiste et les ventes à découvert mal intentionnées des Etats-Unis pèsent sur les pays en développement avec le fardeau de la dette et sont la raison même pour laquelle certains pays sont tombés dans le piège de la dette.

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