vendredi, mars 22

Le gouvernement veut imposer un bonus-malus sanitaire aux compagnies aériennes

Une cinquantaine de compagnies non chinoises devraient pouvoir desservir le pays au moins une fois par semaine, contre 128 avant la crise.  Cependant, le gouvernement va mettre en place des mesures strictes par peur d’une nouvelle vague de contagion.

Depuis la fin de mars, le gouvernement a interdit à 95 compagnies étrangères, qui avaient interrompu leurs vols avant le 12 mars en raison de la pandémie de Covid-19, de desservir de nouveau la Chine.

Seules les compagnies chinoises desservent actuellement l’Europe et les Etats-Unis, à raison d’un vol hebdomadaire par compagnie et par pays. D’ailleurs, la France est desservie par trois vols hebdomadaires : Paris-Pékin, Paris-Shanghaï et Paris-Canton. Tous ces vols sont assurés par des compagnies chinoises.

Depuis plusieurs semaines, les américains souhaitent la fin de ce monopole chinois, contraire aux conventions internationales. Le 3 juin, les Etats-Unis ont annoncé que les compagnies chinoises ne pourraient plus se poser aux Etats-Unis à partir du 16 juin «ou plus tôt».

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Dès le 4 juin, les autorités de l’aviation civile chinoise annoncé qu’une cinquantaine de compagnies aériennes étrangères pouvaient de nouveau effectuer une liaison hebdomadaire avec la Chine, à partir du 8 juin. Elles étaient 123 avant la crise, mais seules les 28 qui desservaient encore la Chine le 12 mars peuvent actuellement continuer de le faire.

Selon l’Administration chinoise de l’aviation civile, environ 25 000 personnes entraient, chaque jour, en Chine, par voie aérienne avant la crise. Ce nombre, actuellement ramené à environ 3 000, pourrait être porté à 4 700 personnes par jour.

Cependant, chaque compagnie n’aura droit qu’à une liaison hebdomadaire. Et un système de bonus-malus va être imposé à chaque compagnie. Ainsi, si aucun passager n’est testé positif au Covid-19 durant trois semaines d’affilée, la compagnie va être autorisée à effectuer une seconde liaison hebdomadaire.

En revanche, si cinq cas positifs sont décelés, la compagnie est suspendue pendant une semaine. Une suspension portée à quatre semaines si dix passagers sont décelés positifs.

Enfin, depuis la fin de mars, la Chine n’autorise plus les étrangers à entrer sur son territoire, à l’exception des diplomates et des hommes d’affaires dont la présence est jugée indispensable à la Chine.

Ces derniers sont actuellement soumis, à leur retour, à une quarantaine, pouvant actuellement aller jusqu’à trois semaines à Beijing, à leurs frais, dans un hôtel choisi par les autorités chinoises. De plus, le prix des vols est prohibitif.

Le pouvoir central n’a pas annoncé de changement à l’égard des étrangers, qui sont principalement les étudiants chinois, actuellement bloqués à l’étranger, qui pourraient profiter de l’ouverture annoncée par le gouvernement.

Les autorités et les compagnies européennes s’interrogent sur la stratégie à adopter: négocier, menacer, bloquer les compagnies chinoises, soumettre leurs passagers aux mêmes conditions… Jusqu’ici les européens ont avancé en ordre dispersé.

A l’instigation de la chambre de commerce allemande en Chine, Berlin a affrété ces jours-ci deux charters pour permettre à 361 personnes, essentiellement des hommes d’affaires et leur famille de rentrer en Chine. Les passagers ont été soumis à un test avant le départ de Francfort et un à l’arrivée.

La France, qui dispose de moins de grosses entreprises en Chine, est surtout intéressée par le retour de familles d’expatriés, de diplomates, d’enseignants ou de salariés de PME. Elle a préféré négocier le retour d’Air France en Chine que l’affrètement ponctuel de charters. Les négociations n’ont pas encore porté leurs fruits.

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