mardi, mars 26

Le Sri Lanka stoppe ses remboursements envers les banques chinoises

L’ancien ministre des Finances du Sri Lanka a déclaré au Parlement que le pays n’avait pas payé sa dette aux banques chinoises. Par la suite, le gouverneur de la banque centrale sri-lankaise a déclaré que le Sri Lanka n’assurerait pas le service de sa dette en dollars tant que le pays n’aurait pas achevé la restructuration de sa dette.

Lire aussi : La «diplomatie du piège de la dette» de la Chine serait à l’origine de la crise au Sri Lanka

LA CHINE, 3EME BAILLEUR

La Chine se classe au troisième rang des créanciers du Sri Lanka après le Japon et la Banque Asiatique de Développement, et représente 10% de la dette. Pékin a promis de « jouer un rôle positif » dans les discussions avec le Fonds monétaire international sur un éventuel prêt d’urgence.

La Chine a proposé de prêter davantage, mais a hésité à se joindre à un processus qui pourrait réduire la dette du Sri Lanka, peut-être de peur que d’autres emprunteurs de la Ceinture et de la Route qui doivent des dizaines de milliards de dollars n’exigent le même allégement.

« Si la Chine accorde une concession au Sri Lanka, elle devra accorder la même concession aux autres emprunteurs », a déclaré l’économiste W.A. Wijewardena, ancien vice-gouverneur de la Banque centrale du Sri Lanka. « Ils ne voulaient pas avoir ces ennuis. »

Le Sri Lanka doit 7 milliards de dollars cette année aux banques chinoises et à d’autres prêteurs, mais le pays a suspendu le paiement le 13 avril pendant qu’il discute avec le FMI. Le gouvernement doit également 25 milliards de dollars, soit environ la moitié de son total, aux investisseurs obligataires du secteur privé.

Un accord de restructuration avec la Chine ou le Japon serait un « signal positif » pour une reprise, a écrit Aditi Mittal de Verisk Maplecroft, une société de conseil.

Lire aussi : Sri Lanka: pourparlers pour 100 millions de financement d’urgence avec la BAII

PÉKIN RASSURE

De son côté, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a indiqué que « la Chine comprend parfaitement les difficultés et les défis auxquels est confronté le Sri Lanka et est prête à jouer un rôle constructif dans le développement économique et social régulier du Sri Lanka ».

En ce qui concerne la dette du Sri Lanka envers la Chine, Pékin a dit soutenir « les institutions financières concernées dans leurs consultations avec le Sri Lanka afin de trouver un règlement approprié ».

« La Chine est prête à travailler avec les pays concernés et les institutions financières internationales et à continuer à jouer un rôle positif pour alléger le fardeau de la dette du Sri Lanka et l’aider à atteindre un développement durable », a indiqué Wang Wenbin lors d’un point presse.

Ce dernier a indiqué que « nous espérons et croyons que le Sri Lanka travaillera dans la même direction et fera des efforts indépendants pour préserver les droits et intérêts légitimes des partenaires étrangers en matière d’investissement et de financement, et pour maintenir la stabilité et la crédibilité de son environnement d’investissement et de financement ».

LE FMI ATTEND DES GARANTIES

De son côté, le Fonds monétaire international «surveille de très près les développements politiques et économiques» au Sri Lanka, a déclaré le porte-parole de l’institution, Gerry Rice, ajoutant que la mission virtuelle du FMI s’achèverait le 24 mai.

Le FMI avait initialement indiqué que cette mission, qui a débuté le 9 mai, devait s’achever le 23 mai. Le Sri Lanka connaît sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948.

Le pays a annoncé le 12 avril faire défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars et a engagé des pourparlers avec le FMI. De plus, des pénuries de biens essentiels ont déclenché de vastes mouvements sociaux.

«Nous restons déterminés à aider le Sri Lanka (…) et nous coopérerons avec les parties prenantes pour soutenir une résolution rapide de la crise à laquelle le pays est confronté», a déclaré Gerry Rice.

Une solution à court terme semble peu probable, car le FMI a conditionné son aide à la restructuration au préalable de la dette du pays.

Le gouverneur de la Banque centrale du Sri Lanka, Nandalal Weerasinghe, a souligné que les violences dans les rues et l’incapacité du gouvernement à nommer un ministre des Finances pourraient retarder les négociations avec les créanciers et le FMI. En effet, tout accord signé avec le FMI nécessite l’approbation d’un ministre des Finances.

Faute de devises, l’île ne peut plus financer ses importations et la population subit depuis des mois des pénuries de nourriture, de médicaments, de carburant, de longues coupures d’électricité et des records d’inflation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *